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CHENIER diplomate français au Maroc de SIDI MOHAMED BEN ABDELLAH

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Mustapha HMIMOU

A l’exception de l’interruption entre 1718 et 1767, la France a toujours été représentée auprès des sultans du Maroc et ce depuis 1577. C’était soit par l’intermédiaire de consuls, de chargés d’affaires ou de ministres plénipotentiaires. Parmi eux figurait Louis de Chénier (1722-1796).


À l’âge de vingt ans déjà, Chénier s’installa à Istanbul en Turquie en tant que négociant, où il se distingua et réussit si bien qu’en 1750 il fut nommé député de la nation dans cette ville, c’est-à-dire le représentant de tous les marchands français là-bas.

Et dès la signature du traité franco-marocain le 28 mai 1767, sous le règne du sultan Sidi Muhammad ben Abdullah, Chénier se rendit au Maroc avec l’ambassadeur du roi de France Louis XV et assuma ses fonctions de consul de son pays. Il a passé quinze ans dans cette mission diplomatique, de 1767 à 1782. Il a d’abord occupé le titre de consul général, puis le titre de chargé d’affaires. Il a d’abord résidé à Safi. L’année suivante, il s’est installé à Rabat, où il est resté jusqu’en 1881. Il passa la dernière année à Tanger.

A Rabat, il habitait une maison située rue des consuls, surplombant le fleuve Bouregreg. Il y a vécu seul pendant plus de treize ans, loin de sa famille, restée à Paris. Pendant cette période, il n’a pris qu’une seule fois des vacances. Il utilisait ses temps de loisirs à préparer l’ouvrage intitulé « Recherches historiques sur les Maures, et Histoire de l’Empire du Maroc « , dédié au frère du roi Louis XVI et publié en trois volumes en 1787 à Paris, deux ans avant la révolution française.

Après s’être familiarisé avec le fonctionnement du gouvernement marocain et avec les traditions de son peuple, Chénier s’est rendu compte que les Européens et surtout ses compatriotes français n’avaient qu’une vision incomplète du Maroc. Il s’est alors fixé une seconde raison pour son séjour dans ce pays. Il s’est attelé à faire des recherches historiques sur son peuple avec, comme il le dit, la confiance inspirée par le désir du bon travail et l’amour de la vérité. C’est ainsi que son ouvrage comporte en grande partie la longue histoire du Maroc depuis l‘arrivée des premiers arabes juste après l’apparition de l’islam dans la péninsule arabique.

Dans notre ouvrage Témoignages d’Européens du passé précolonial marocain nous nous sommes limités à rapporter, comme il convient, ses seuls témoignages sur le Maroc et son peuple sous le règne de Sidi Mohammed Ben Abdellah. Il s’agit en l’occurrence de la religiosité du peuple, du système de gouvernement, des lois et de la justice, des sciences et de l’enseignement, de la médecine et des médecins, des richesses enfouis dans le sol, des relations diplomatiques, des catastrophes naturelles, de la révolte de l’armée des Noirs de Meknès, du portrait du sultan Sidi Mohamed, et enfin du problème de la succession au trône.

 

 

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