Un peu de lumière sur mes deux livres publiés en France / Tayeb Zaid
tayeb zaid
Mon second roman, ‘’El Gasir de la honte’’ vient d’être publié en France, comme d’ailleurs, il y a un an de cela, le premier, ‘’La Gueule de l’Hiver’’. Dans peu de temps, il sera disponible sur Amazon.fr, Fnac.com et Chapitre.com. S’il est vrai que je suis un habitué de l’écriture sur Oujdacity, où je me suis fait connaître comme polémiste et critique littéraire, il n’en est pas moins vrai que je suis un novice dans l’univers de l’écriture romanesque qui a ses outils, sa langue, sa trame. Mais aussi et surtout elle a besoin d’avoir du souffle et de l’endurance. Une page sur Oujdacity ou sur mon espace Facebook, est peu de chose à côté d’un livre de 198 ou 164 pages respectivement. Si j’ai parlé de souffle et d’endurance, c’est que je connais mes forces et leurs limites. J’ai commencé l’écriture romanesque à un âge très tardif .Je suis donc pris par l’âge et peut-être aussi par les défaillances de la mémoire. L’âge est-il un facteur de réussite ou de blocage ? Je ne sais pas au juste si c’est la première ou la seconde réponse que je cocherai. Toujours est-il que j’ai mis du temps avant de me mettre au clavier. Si vous me demandez pourquoi, je vous répondrai sans hésitation que ma Muse ne m’a pas visité quand j’étais encore jeune et avais mes pleines facultés. Les pleines facultés sont-elles des qualités qui se rattachent à la jeunesse ou à la vieillesse ? Je voudrais bien taquiner un peu mes lecteurs mais, je leur dirai que c’est la maturité qui est un facteur d’écriture. Quand est-ce qu’on est mûrs pour écrire ? Il y en a qui le sont jeunes, d’autres vieux. Quand le verre est plein, il déborde, quand la tête est pleine, elle laisse couler le surplus. Ce que nous écrivons n’est en fin de compte que ce qui déborde.
Ceci dit, et à l’heure où j’écris ces mots, je ne sais toujours pas si mes romans méritent d’être achetés, lus et figurer parmi les livres des vrais écrivains ou les avoir ne serait qu’une perte d’argent, de temps et d’espace sur une étagère. Or, ils doivent d’abord être lus et j’ignore s’ils l’ont été car je les ai publiés en France. Il est vrai qu’il n’est pas aisé de se les procurer au Maroc si jamais on veut bien faire l’effort de les avoir, ne serait-ce que pour voir comment ils sont faits. On me ferait sans doute le reproche de les avoir édités en France pour plusieurs raisons à propos : leur coût, leur indisponibilité dans les librairies, la difficulté ou l’impossibilité de les avoir. Cela est plus que juste. Mais j’ai remarqué que les gens de chez nous lisent peu ou ne lisent pas et je me suis dit que ceux qui lisent peuvent se les procurer malgré les difficultés que j’ai énumérées ici.
Pour ce qui est de la thématique de mes deux romans, elle est comme toutes les thématiques des romans que vous avez lus avec une histoire, un lieu et peu de personnages. Je ne suis pas Balzac qui peut bien rivaliser avec le bureau de l’état civil. Je ne suis pas Zola dont les descriptions sont tellement minutieuses qu’elles font vrai. Je ne suis pas Hugo avec son style ‘’brise cœurs’’. Je suis simple pour la simple raison que je ne peux pas être autrement. La plus belle fille ne peut vous donner que ce qu’elle a. J’ai donné ce que j’ai avec les moyens que j’ai. ‘’La Gueule de l’Hiver’’ est plutôt narratif et descriptif. ‘’El Gasir de la honte’’ est à dominante argumentative et polémique. Mais les deux histoires se déroulent dans une petite commune rurale de l’espèce de Tiouli, de Guenfouda, de AinSfa, de Naïma. Les personnages ne sont bien différents des paysans de ces communes rurales, avec leurs préoccupations quotidiennes. Il y a toutefois des évènements qui rappellent ou racontent des épisodes de l’histoire sans être toutefois des documentaires. Un livre, quel que soit son auteur porte en lui les marques de celui qui l’a écrit. Je ne fais pas exception à cette règle. Vous trouverez çà et là du Zaid, mais ils sont à peine perceptibles pour ceux qui me connaissent.
Voilà donc ce que j’ai pu trouver de bon à dire à mes lecteurs sur mes deux livres ‘’La Gueule de l’Hiver’’ et ‘’El Gasir de la honte’’. C’est à eux d’en juger.
NB : Toute ressemblance avec des personnes réelles est fortement fortuite(comme on dit)
Zaid Tayeb
1 Comment
» tout le monde peut écrire, mais pour être lu par qui. » disait Jean Déjeux, spécialiste de la littérature maghrébine d’expression française.
Mais qui sait. Peut-être un jour, un de ces deux livres deviendra un best-seller, et sera traduit et raconté dans plusieurs langues, à l’instar de quelques romans de Yasmina Khadra.
De toute façon, c’est un bon travail qui vient renforcer et enrichir la recherche et le domaine littéraire, scientifique, artistique de la région, et une valeur ajoutée pour l’élite intellectuelle oujdie.