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Le CRMEF Section provinciale de Missour abrite une journée d’études au CRMEF

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Le Centre Régional des Métiers de l’Education et de la Formation sis à Missour a abrité le samedi 21/01/2017 à partir de 9h, une journée d’études sur le curriculum éducatif et pédagogique : de la conception à la pratique.
Cette journée s’inscrit dans le cadre de la concertation fructueuse et la mise en oeuvre des dispositions de la convention de partenariat entre la direction provinciale et l’Association Marocaine des Enseignants de Français section provinciale de Missour.
Cette journée s’assigne comme objectif de mettre sur pied les axes prioritaires préconisés par le ministère de l’Education Nationale et en particulier l’axe inhérent à la maîtrise des langues étrangères en général et la langue de Molière en particulier.En un mot, amener les enseignants à oser prendre la parole devant l’auditoire, à partager leurs idées, leurs expériences professionnelles, à mettre en commun les potentialités dont regorge la direction provinciale et leur intelligence collective au service d’une école performante et efficace capable de répondre au mieux aux besoins réels des élèves, pour entamer la dynamique de changement non négligeable qui s’opère au niveau de nos institutions pédagogiques sous l’égide de cette feuille de route dénommée la vision stratégique 2015/2030 .
La rencontre qui a vu la participation effective d’une soixantaine de professeurs, tous cycles confondus, venus nombreux du cycle primaire, du cycle collégial et du cycle qualifiant pour partager et collaborer , a débuté par une concise allocution du président du service des affaires éducatives, Monsieur Haba Mohamed , qui a mis l’accent sur le contexte du déroulement de cette initiative et qui a exprimé les excuses sincères du directeur provincial, qui s’est absenté de cet espace de partage, en raison de ses engagements professionnels. Ceci étant, l’intervenant a parlé de la nécessité d’agir autrement, de travailler en étroite synergie avec les compétences existantes au niveau de la direction et s’efforcer de mettre en valeur ce potentiel humain énorme au profit de l ‘amélioration de la qualité des apprentissages et au delà travailler dans le sens de développer les aptitudes et dénicher les talents au sein des écoles et veiller à aiguiser et à affiner ces talents.
L’inspecteur de l’enseignement primaire, sécrétaire général de l’AMEF et directeur du centre Régional des Métiers de l’Education et de la Formation antenne de Missour, Monsieur Mohamed Bouguern, a saisi l’occasion pour souligner l’importance de cette rencontre, son impact positif et la nécessité d’entreprendre un travail commun, de remettre en cause les démarches méthodologiques, les procédures, les outils du travail et les stratégies d’apprentissage, pour agir efficacement et d’une façon différente au sein de nos espaces pédagogiques pour mieux dispenser un enseignement efficient.
Le modérateur a ensuite pris la parole pour contextualiser cette rencontre et mettre en exergue le renouvellement des pratiques en milieu scolaire, les nouveaux rôles de l’enseignant et les nouvelles fonctions de l’école de l’équité, de l’égalité des chances, de la promotion individuelle et collective et de l’inculquation des valeurs civilisationnelles et humaines.
L’animateur de la séance plénière a passé le microphone au sécrétaire général de l’AMEF qui a tenu à relever trois axes fondamentaux dans une intervention intitulée : collaborer pour planifier.
Dans le premier axe, l’inspecteur a mis en exergue la necessité de travailler en équipe pour mieux répondre aux besoins des apprenants et réaliser la réussite de tout le groupe classe y compris les élèves en détresse.
Dans le second axe, il a parlé de la colaboration entre enseignants, entre enseignants et autre personnel scolaire et extrascolaire qui partagent des buts communs et mutuels, une coopération qui doit reposer inévitablement sur la confiance, la valorisation et un sentiment d’appartenance au groupe,
Tout en veillant à souligner dans le troisième axe les contraintes à prendre en ligne de considération et les défis de taille à relever pour mettre en place une collaboration bénéfique.
Tombe à point nommé l’intervention du professeur Meryem Labrabiche intitulée : créer et produire. En fait, je tien à noter que Meryem est professeur de la langue française au cycle qualifiant, doctorante et passionnée de cette langue prestigieuse. Elle a passé en revue le concept de la création et de la créativité, tout en s’employant à insister sur l’absence de la créativité ou sa raréfaction au sein de nos établissements scolaires qui accordent in vif intérêt aux savoirs et aux connaissances. Il est vrai, reconnaît l’enseignante que la créativité est souvent restreinte à un ensemble d’activités extrascolaires, se résumant dans la plupart du temps à des ateliers de théâtre, de dessin ou d’écriture.
Pour promouvoir cet esprit ouvert et créatif, il faut fédérer un ensemble de paramètres  proposés par Didier Anzieu et créer les conditions optimales à même d’inciter les apprenants à travailler conjointement et à créer.
L’enseignante suggère la méthode active  centrée sur l’activité de l’apprenant qui est susceptible de le rendre dynamique et épanouie. Qui plus est, Meryem a noté que malgré le succès éclatant de cette méthode, une foultitude de contraintes culturelles, de nature perceptive et des blocages émotionnels entravent la mise en oeuvre de cette méthode.
Le professeur de l’enseignement primaire et doctorant, Houga Mohammed, a fait une présentation spectaculaire intituléé : l’individualisme et le collectivisme dans les pratiques éducatives. L’enseignant a d’emblée évoqué que les actes pédagogiques initiés par un professeur vise non seulement à doter l’apprenant  de compétences cognitives, mais tâche de transmettre des valeurs qui le façonnent.Ensuite, il a montré que les deux concepts individualisme et collectivisme ne sont pas antinomiques, mais au contraire indépendante l’une de l’autre selon les travaux de recherche en psychologie interculturelle qui ont relevé cette réalité. Le doctorant a passé en revue le système éducatif finlandais qui est toujours en pôle position dans les tests internationals et ceci en raison de la liberté individuelle d’entreprendre, d’explorer et d’expérimenter qui le caractérise, ainsi que ce côté de valorisation des intelligences et des communications collectives. Le professeur a recouru donc à une analyse anthropologique et sociologique pour cerner ces deux concepts et mettre l’accent sur la schizophrénie qui affecte notre système éducatif et qui a un impact négatif sur la productivité.
Après une pause café, l’animateur a ouvert une liste des interventions pour enrichir le débat. D’évidence, le débat était  houleux et on a véritablement passé un moment intellectuel et de réflexion extrêmement passionnant.
Les questions qui ont interpellé les participants se déclinent comme suit :
–   La coopération peut-elle être globale ? comment mettre en place une collaboration au sein de nos écoles qui ne favorisent pas cet état d’esprit ?
–   Les pratiques bureaucratiques constituent une entrave majeure au développement d’une démarche collaborative, comment donc y remédier ?
–   Pour aboutir à une école créative et performante, le changement des mentalités s ‘impose avec acuité ?
–   Pourquoi notre école demeure inefficace et ne parvient pas à doter le citoyen de demain des habiletés qui l’aident à surmonter les défis d’un monde globalisé ?
–   Les réponses ne tardent pas à se faire sentir. Les intervenants qui se sont succèdés pour présenter quelques clés de réponses ont reconnu les faits suivants :
–   Le professeur est appelé aujourd’hui à travailler avec un personnel de plus en plus diversifié pour mieux répondre aux besoins des élèves.
–   La collaboration s’exerce entre enseignants, entre enseignants et autre personnel scolaire et extrascolaire et de veiller à mutualiser les efforts autour d’un projet attrayant et ceci nécessite le désir des partenaires à travailler en équipe et à changer de mentalité.
–   En vue d’encourager la créativité et l’innovation, les activités scolaires ou extrascolaires doivent se baser en grande partie sur le jeu, la motivation, la responsabilisation et l’implication des élèves.
–   Recourir à des supports pédagogiques qui prennent en ligne de considération les besoins et les intérêts des nouvelles générations et favoriser l’intelligence collective.
–   L’émergence d’une école de qualité , de créativité et d’ouverture passe nécéssairement par la promotion d’un travail en groupe, une valorisation , une confiance et une vraie appartenance à l’espace qui nous abrite.
–   Notre système éducatif est tiraillé entre l’individualisme et le collectivisme, entre tradition et modernité.
–   Notre système éducatif demeure enfermé dans un moule désuet au nom de la tradition et de l’authenticité .

Au final,  les participants ont été répartis en deux groupes pour travailler ensemble  afin de passer de la théorie à la pratique et instaurer un nouveau esprit de labeur qui repose sur la sacro sainte collaboration.
L’école continue donc de susciter le débat, un débat entre les enseignants qui aspirent voir une école performante et de qualité se profilerait à l’horizon.
Khalid Barkaoui
Ecole okba Bnou Nafia/ la ville d’outat ElHaj
Direction Provinciale de Boulemane

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