MIGRATION ET INTEGRATION : LA FONDATION ESPOIR ET AVENIR MIGRANTS POUR UNE MEILLEURE INTEGRATION DANS LA SOCIETE MAROCAINE
Depuis quelques années et particulièrement début de la crise économique en Europe en 2008, des centaines de jeunes Européens viennent travailler au Maroc et des milliers de jeunes Subsahariens également choisissent de trouver un job et de rester au Maroc, abandonnant leurs projets initiaux d’émigration en Europe.
A ces arrivées massives d’africains et d’européens, s’est ajouté un flux d’immigrants important des syriens fuyant la guerre civile qui frappe leur pays depuis avril 2011. La migration subsaharienne vers le Maroc est due essentiellement à la croissance démographique au sud du Sahara et le différentiel des revenus entre le sud du Sahara, le Maghreb et l’Europe.
En effet, la première raison principale et objective tient aux prévisions de croissance démographique importante notamment au Nigéria, au Niger et en Côte d’Ivoire entre autres alors que la deuxième raisons incontournable concerne les revenus moyens dans les pays subsahariens qui restent très faibles malgré « le grand réveil » de l’Afrique. Selon des chiffres récents et incontestés contenus dans l’ouvrage « Le Capitalisme au XXIème siècle » de Thomas Picketty, le revenu moyen européen est de 28.000 euros par habitant et par an ; il est de 5.700 euros au Maghreb et de 2.000 euros en Afrique subsaharienne. La moyenne africaine est de 2.600 euros de revenus annuels par habitant.
La troisième raison d’attraction des jeunes Subsahariens vers le Maroc est liée à l’existence de postes de travail à pourvoir, notamment dans les secteurs du tourisme et ceux du bâtiment.
Le quatrième motif enfin tient au fait que même si les barrières s’élèvent autour de Sebta et de Melilia pour les candidats au voyage vers l’Europe, le Nord marocain se trouvera toujours à quelques kilomètres de l’Europe. Cela attirera toujours des candidats à l’émigration. Avec la possibilité, une fois arrivés au Maroc, de pouvoir changer d’avis et de rester.
Aussi, selon une récente étude publiée par le Konrad Adenauer Stiftung : « Les migrants subsahariens au Maroc: Enjeux d’une migration de résidence », la grande majorité des migrants subsahariens a comme destination le Maroc, et les raisons sont nombreuses.
Entre autres raisons on site l’identité marocaine comme arrêtée par la Constitution du 29 juillet 2011 dans l’alinéa 2 de son préambule : «…Le Royaume du Maroc entend préserver, dans sa plénitude et sa diversité, son identité nationale une et indivisible. Son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassani, s‘est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen. »
La deuxième raison est la réorientation de la politique étrangère vers l’Afrique subsaharienne par rapport à laquelle le Maroc aspire à devenir une puissance régionale. Et « La tournée du Roi Mohammed VI est un franc succès, traçant les ponts politiques, économiques, sociaux, culturels et religieux dans une relation gagnant-gagnant à tous les niveaux ».
La troisième raison est la promotion d’un islam modéré en rupture avec l’islam salafiste et wahhabite. Les Qadiris, Mouridis et Tijanis notamment, considèrent le Roi du Maroc comme leur leader spirituel au-delà même des considérations politiques.
En plus du référentiel des droits de l’homme qui est devenu irréfragable en ce début du XXIème siècle. En effet, le CNDH a préparé son rapport annuel sur les droits de l’Homme a Maroc, qu’il attend de présenter au prochain gouvernement. Une évaluation de la politique de migration des 3 dernières années met en exergue 28.000 subsahariens régularisés et 25 associations d’aide aux migrants enregistrées.
Dans la foulée de tout cela, une nouvelle association nationale a vu le Jour à Rabat pour servir cette noble cause d’aide aux migrants et a pour nom : La Fondation Espoir et Avenir Migrants (FEAM) créee au mois d’Aout 2016 dernier dans un but non lucratif et à caractère humanitaire, sans préoccupation d’ordre politique ni raciale,
La mission principale de la FEAM est de réduire la vulnérabilité des femmes et enfants migrants au Maroc. Elle est dédiée aux femmes et enfants migrants pour améliorer leurs accès aux droits fondamentaux consacrés par les différentes conventions internationales ratifiées par le Maroc et sensibiliser les élèves, les étudiants des écoles supérieures et des facultés et la société civile notamment et surtout dans les villes de Rabat, Oujda, Fès et Méknès sur la migration pour faciliter l’intégration de la population cible dans la société marocaine.
Pour rapprocher davantage nos lecteurs et lectrices de ce nouveau-né du tissu associatif national, nous avons invité Mme Hajar LISSANE EL HAQ Présidente fondatrice de la FEAM qui a bien voulu nous accorder cette interview :
oujdacity :Tu veux bien présenter Hajar la présidente fondatrice de la FEAM à nos lecteurs et lectrices? (Brève biographie de Hajar la présidente)
Hajar Lissane El Haq : Hajar LISSANE EL HAQ, jeune marocaine de 29 ans, assistante sociale, lauréate de l’institut national de l’action sociale de Tanger.
Après l’obtention de mon diplôme j’ai eu l’occasion de travailler en tant qu’assistante sociale dans une ONG internationale dont sa mission principale est la protection de l’enfance dans le projet « santé maternelle néonatale et infantile des femmes migrantes et marocaines » à Rabat , juste après j’ai intégré un autre projet fiancé par Union Européenne , la population cible sont les femmes migrantes enceintes ou avec des enfants en bas âges , en tant que coordinatrice du service médicosocial (Rabat Oujda et Tanger).
Après cette expérience avec les femmes et enfants migrants, j’ai travaillé en tant qu’assistante sociale dans un centre social pour les personnes âgées à Rabat et par la suite dans une ONG nationale à Casablanca dont la mission est le Développement Humain par l’éducation des enfants. Actuellement je suis la présidente de la Fondation Espoir et Avenir Migrants.
oujdacity : Pourquoi la FEAM ? Et pourquoi la femme et l’enfant issus de l’immigration précisément ?
Hajar Lissane El Haq : Espoir : les femmes et enfants migrants en arrivant au Maroc qui est devenu un pays de destination ont besoin de soutien, d’orientation et d’accompagnement psychosocial pour leur donner de l’espoir et faciliter leur intégration dans la société et l’accès aux droits de l’homme.
Avenir : parmi nos objectifs ; l’amélioration du niveau de vie de la femme migrante et le soutien dans l’éducation des enfants migrants au Maroc.
Migrants : c’est une population qui est devenu de plus en plus nombreuse dans notre pays.
J’ai choisis la femme et l’enfants migrants précisément car j’ai une bonne expérience avec cette population que j’ai fréquenté en directe lors des séances d’écoute, des séances de sensibilisation, les focus groupe, les visites hospitalières et les visites à domicile,.
C’est une population vulnérable et j’ai décidé de créer la FEAM pour travailler en collaboration avec les établissements étatiques qui font un grand effort pour offrir aux migrants leurs droits à la santé, l’éducation…etc. et avec les ONG nationale et internationale pour faciliter leur intégration et améliorer leurs accès aux droits fondamentaux ratifiées par le Maroc.
oujdacity : Pourquoi ce Forum sur « la migration, implication et traitement » du 24 décembre 2016 et c’est dans quel objectif?
Hajar Lissane El Haq : A l’occasion du démarrage des activités de la FEAM , on organise le 24 décembre 2016 un atelier de lancement et d’information sous le thème « la migration, implication et traitement » pour présenter la fondation , sa mission principale et ses objectifs aux décideurs et aux acteurs sociaux et à la société civile.
oujdacity : Quels sont vos prochains grands projets pour ces femmes et enfants issus de l’immigration ??
Hajar Lissane El Haq : Nos prochaines actions Inchaa Allah seront axées surtout sur :
– Le local : Actuellement la FEAM est domiciliée à l’espace associatif de Rabat ; notre premier grand projet est de trouver un local pour commencer l’accueil et l’écoute de la population cible.
– Les Actions directes porteront sur :
– L’écoute active
– Le suivi et l’accompagnement psychosocial
– La sensibilisation de la population cible
– L’Accompagnement et visites hospitalières
– Les visites à domicile
– L’aide ponctuelle (cas par cas selon nos moyens)
– Les Partenariats seront sollicités avec les institutions et organismes nationaux dont notamment et surtout :
– le ministère de la santé et les directions de CHU pour faciliter l’accès des femmes et enfants migrants aux hôpitaux et pour faciliter la récupération des avis de naissance,
– le ministère de l’éducation pour faciliter l’accès des élèves migrants à l’école publique et collaborer avec le personnel éducatif.
– La fondation lalla salma pour la prise en charge des femmes et enfants migrants souffrant du cancer.
Réalisé par Mohammed DRIHEM
Aucun commentaire