L’IMPORTATION DE LA DEMOCRATIE
L’IMPORTATION DE LA DEMOCRATIE
Les pays en voie de développement, habitués aux systèmes dictatoriaux ,implantés aux lendemains de coups d’Etats militaires , ou hérités de systèmes despotiques, tribaux, familiaux, se permettent de valider les régimes qui les commandent par des pratiques douteuses.
Cela dépend du contexte, international , régional, local, et souvent du type de relations que les chefs des renversements orchestrés par les putschistes, conformément aux consignes draconiennes transmises généreusement et sévèrement, vu que les instigateurs sont motivés par leurs intérêts géopolitiques, stratégiques, économiques ,culturels et matériels.
Cela va de soi que les exigences de toutes natures sont satisfaites obligatoirement en conformité rigoureuse avec les accords cosignés par les différentes parties, grâce à des intermédiaires hautement rompus à ce genre de mercenariats militaro-politiques.
Dans le cas où les commandements ne sont pas respectés à la lettre, des sanctions drastiques seront prises impitoyablement et sans appel. Selon la gravité du non respect commis par les nouveaux maîtres de l’Etat, les instigateurs du coup d’Etat statueront sur l’organisation d’un remaniement du gouvernement, dans le but de faire appel à des hommes bénéficiant de leur confiance absolue. Désormais, les appareils de l’Etat fonctionneront suivant l’application rigoureuse d’une feuille de route imposée par les instigateurs.
C’est ainsi que les médias perleront le lendemain, d’une nouvelle constitution, de la stabilité qui règne dans le pays, que la démocratie totale a été instaurée, sans aucune faille, et que le chef d’Etat précédent, « le traitre »
mérite le sort que le peuple lui a réservé.
Le scénario identique se répète pour les pays qui veulent importer de la démocratie. Comme on le sait, certains pays en voie de développement, après de longues années de despotisme, prennent la décision la plus courageuse, celle de l’importation d’un modèle démocratique d’un pays ami, en échange de facilités accordées par le pays demandeur, sur des plans divers tels que le commerce, l’immobilier, l’autorisation d’exploiter des terrains à des fins industrielles sous forme de projets délocalisés. Il en va de même, pour l’exportation de produits agroalimentaires, le domaine de la pêche, la coopération diversifiée etc…
Oui, il s’agit bien de l’importation de la démocratie : entendons par importation de modèles démocratiques, l’appropriation de tous les accessoires depuis les idées, la méthodologie d’installation locale, jusqu’à la logistique, l’encadrement, la formation, bref toutes les ressources humaines accompagnatrices en vue de sensibiliser le peuple aux pratiques du modèle importé.
Appelons cela le guide d’emploi du plan d’action importé/imposé, indiquant l’ensemble des méthodologies de gestion des affaires courantes, l’élaboration de projets, leur réalisation , leur suivi.
Mais, ce qui importe le plus, c’est le travail à fournir sur le domaine des discours, des comportements, toutes les stratégies importées pour que réussisse l’installation du modèle démocratique importé et adopté avec la bienveillance du pays ami et parrain.
En ce sens, le pays importateur du modèle démocratique dépend entièrement et totalement du bon vouloir du pays ami, exportateur du modèle en question, et de la qualité de réception du pays-élève qui est tout le temps appelé à tout sacrifier en vue d’être très bien noté, pour être très bien classé sur tous les plans de la vie des citoyens, et aux yeux du pays ami./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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