L’Université Mohammed Premier Oujda et le site web OUJDACITY.NET  ont organisé en étroite collaboration avec la faculté de Lettres une conférence sur le sujet « Autorité et communication » le samedi 14 février 2008.

Une pléiade d’universitaires et d’étudiants chercheurs, des représentants d’institutions politiques et de centrales syndicales, des chefs de services extérieurs, des opérateurs économiques et des représentants du tissu associatif et de média a été invitée à prendre part à cette manifestation. L’objectif essentiel de cette conférence qu’ont animée les docteurs Mohammed Brahimi, Benyounès Marzouki, Mohammed Farissi, Mohammed Benbrahim, et les journalistes Houcine Kaddouri et Abdeslam Moussaoui, est de débattre la place que peut occuper la communication institutionnelle et politique dans la rénovation de la relation institution publique / citoyen. L’ensemble des intervenants ont rappelé le décalage existant entre les actions de l’autorité, les résultats et leur perception par le public et mis en exergue l’importance de la communication pour combler le fossé et améliorer cette perception.

Houssine Kaddouri, directeur de OUJDACITY n’a pas manqué de pointer du doigt une certaine presse dont la ligne éditoriale prêche la désinformation, la critique gratuite, et peut aller jusqu’au dénigrement et la diffamation. De fait, l’action et les politiques sont dévalorisées.

De son côté, le docteur Mohammed Brahimi a présenté un exposé ou il a focalisé surtout sur l’importance des techniques de communication pour la construction de territoires compétitifs. La communication, explique le docteur, a démontré que le marketing, science et technique à la fois, appliquée à l’origine aux organisations et entreprises de productions de biens et de services marchands, a investi par la suite le champ de la politique. Et de préciser ; depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les techniques de marketing ont commencé à être utilisées par les partis politiques dans la sphère électorale en vue d’impacter sur les comportements et les attitudes des citoyens, notamment les électeurs. Aujourd’hui, poursuit Brahimi, le marketing n’est plus le monopole des milieux économiques. Le marketing est, désormais, note-t-il, une science qui a révolutionnées mœurs politiques. Le marketing est largement utilisé da pour produire des changements dans la société, pour agir sur les comportements sociaux, pour améliorer la perception et la représentation des milieux politiques dans l’imaginaire collectif. Cette science permet aussi d’appréhender et d’orienter les mouvements d’opinion. Au début, précise le juriste, le marketing politique, technique de communication, a concerné les actions de sensibilisation, d’orientation et d’adaptation des comportements des populations sur des actions géociblées (planning familial, économie de l’énergie, sécurité routière……etc.) Par la suite, poursuit-il, , tous les services publiques ont commencé à utiliser les techniques de communication pour mieux valoriser et faire admettre les résultats des biens et des services d’intérêt général partant du principe que quelque soit les résultats de la production de l’administration, les politiques publiques et les projets ne parlent d’eux-mêmes. Tout projet réalisé par l’institution publique doit être soutenu dans la conscience collective par une politique de communication qui force l’adhésion du citoyen et convainc le consommateur final, le citoyen chez qui il faut réhabiliter la confiance.

Une collectivité locale, cite l’intervenant à titre d’exemple, peut avoir une bonne trame d’infrastructures (eau, électricité, routes….) et une bonne qualité de services (transport urbain, Télécom….) ces productions publiques ne suffissent à rendre le territoire captif aux yeux des investisseurs. Il faut, insiste-t-il, une politique de marketing pour faire connaître le territoire, le benchmarker par rapport à d’autres territoires concurrents (ce qu’on appelle SIDE BY SIDE) et développer la compétitivité de ce territoire.

Ainsi, les technologies de communication utilisent aujourd’hui, comme vecteurs, tous les supports (les grands supports publics tels radio, TV presse écrite) ou les nouveaux supports comme affichage, banderole, muraille mealing ou la formidable porte d’internet qui présente de grands avantages : mondialisation globalisation,  démocratisation de la communication et interactivité..

Au fait, note Brahimi, le marketing politique a changé les mœurs dans la sphère politique et des services publics du fait que ces avantages, notamment l’interactivité, ont eu pour effet l’implication des citoyens dans les processus de décision. Aussi, fait-il remarquer, on ne parle plus de gouvernements mais de gouvernance non dans le sens d’autorité mais de relation, de concertation, de négociation, d’implication du citoyen dont le feed back agit sur les processus de décisions. En clair l’opinion publique dominante est prise en charge dans l’orientation politique et on anticipe ainsi l’impact d’une décision sur la société. De fait, est créée une nouvelle forme de légitimation du pouvoir fondée sur la performance, l’efficacité et le résultat .Le citoyen ne juge pas seulement sur le courant de pensée, le courant politique ni l’idéologie mais il légitime la gouvernance à travers les résultats.

Ce nouveau construit intellectuel de la relation gouvernants / citoyens, explique l’intervenant, repose sur 3 dimensions ; la promesse (projets et actions publics) le bénéfice ( l’impact produit sur le citoyen par les biens et les services publics) et la justification, c’est-à-dire la communication qui accompagne, informe, implique, explique et valorise l’action publique ( la production)

En somme, le marketing politique dans le secteur public, encore à l’état embryonnaire dans notre pays, est une fonction en propre incluant l’organisation ( avec des services dédiés) et qui sert d’outils modernes d’implication des citoyens et de valorisation des résultats de l’administration. De fait, elle appuie l’effort d’établissement des rapports de confiance à l’efficacité et à l’assurance de la prise en charge de réelles attentes des citoyens.

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