Fourre-toi la tête dans le son, tu seras picoré par les poules

Tayeb Zaid
J’ai écrit un petit article en arabe et français que j’ai publié sur ma page facebook dans lequel j’ai essayé d’attirer l’attention des responsables sur les chiens errants qui infestent l’espace public compris entre la mosquée Al Imane (quartier el Fath) et le centre de soins El Fath. Tout d’abord, mon appel n’a été entendu par aucun responsable, comme si la ville d’Oujda et ses différents quartiers n’avaient aucun responsable pour prendre ce problème et bien d’autres en main et le résoudre avec les moyens logistiques dont pourrait disposer la mairie ; comme si, hélas ! La ville d’Oujda et ses différents quartiers étaient une terre Siba et comme telle, elle était livrée à l’abandon puisque la propriété de personne ! Les chiens errants, comme l’on peut le voir sur la vidéo, se déplacent en une meute d’une dizaine de ‘’têtes’’, ils vont par hardes rugissantes, tous crocs dehors et constituant une grave menace pour les passants du jour et de la nuit. Pendant l’appel à la prière du fajr, ils accompagnent la voix du mouaddine avec leurs aboiements sinistres qu’ils lancent au ciel étoilé du matin naissant. Et comme un mal ne va pas sans un autre, une horde et d’une autre nature, humaine celle-là, m’est tombée dessus pour la simple raison que j’ai voulu contribuer à ma manière et avec les moyens que j’ai, à faire réagir les responsables pour le bien des citoyens et de leur cité. En effet, beaucoup de commentateurs m’ont pris à parti, avec invectives, insultes à caractère vulgaire, insolence et effronterie, à l’appui. On m’accusait de tous les torts : l’espace n’était pas à moi, ce n’était pas moi qui les nourrissais, c’étaient des créatures de Dieu, s’ils venaient à être fusillés, j’en porterais la responsabilité devant Dieu… Il y en avait même qui me demandaient de m’occuper de ma personne pour le peu de temps qui me restait et de le consacrer au chapelet puisque je n’en avais pas pour longtemps à vivre dans ce monde où ‘’j’appelle les responsables sur les chiens.’’
Avant cet article, j’ai écrit un autre sur les bacs à ordures auxquels ils manquaient des roues. Pour les maintenir en équilibre sur leurs ‘’pattes’’ estropiées, les personnes chargées de la collecte des ordures avaient placé des cales sous les roues manquantes. Comme ils tenaient mal, ils prenaient plus d’espace, aussi les voit-on occuper une bonne partie de la voie publique. A ce message, aucun responsable n’a réagi, ni celui de SOS ordures, ni celui de la mairie. Le silence et l’indifférence totales des uns et des autres.
Après ce double déboire, j’ai tiré une conclusion qui me servira de leçon de vie et de conduite dans une société où il faut vous garder de voir plus bas que là où vos yeux portent. J’au eu ce que je méritais d’avoir voulu faire la basse besogne et la corvée. J’ai parlé plus bas et suis tombé plus bas encore. Les chiens errants, les ordures, les bacs à ordures, appellent sur moi les insultes, les invectives, l’utilisation d’un langage gossier digne des personnes grossières et vaniteuses. Les chiens errants qui infestent les rues et les espaces publics et les bacs à ordures soutenus par des béquilles de circonstances pour tenir sur leurs roues tordues, sont des sujets qui appellent à faire réfléchir et agir les responsables. Or, ni les responsables n’ont réfléchi et agi pour résoudre un problème qui relève de leur responsabilité, ni les lecteurs à l’esprit écorné n’ont fait preuve de civisme à l’égard de l’auteur de l’article. J’ai alors compris à mes dépens que les responsables à qui je me suis adressé, étaient de la même étoffe que les commentateurs qui m’ont agoni d’insultes.
En conséquence, je me réserverai à l’avenir de voir bas pour ne pas tomber sous les coups vils et bas de certains lecteurs à la méchante langue. Je resterai haut avec mes lecteurs à l’esprit haut pour nous entretenir de sujets élevés comme la littérature, la linguistique, la pédagogie, la didactique. Aux petites gens, laissons-leur les sales besognes, aux nobles cultivons avec eux le noble. Allons comme doivent aller les choses dans un univers de culture, laissons les bacs à ordures et les chiens errants aux médiocres.
Tayeb Zaid
Aucun commentaire