Programme gouvernemental: Priorité au renforcement des piliers de l’État social
Mardi 12 Octobre 2021
La politique sociale du gouvernement repose sur la contribution au renforcement des piliers de l’État social à même d’assurer une réelle égalité des chances à tous les citoyens et de valoriser le capital humain du Royaume, a affirmé, lundi à Rabat, le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Le gouvernement « est bien conscient que sa mission principale est de renforcer les piliers de l’État social et de valoriser le capital humain du Royaume et travaillera avec dévouement afin de préserver sa dignité, consacrer ses droits et assurer les conditions de son bien-être », a indiqué M. Akhannouch qui présentait le programme gouvernemental lors d’une séance plénière commune des deux Chambres du Parlement.
Il a relevé, dans ce sens, que parmi les principaux projets que l’Exécutif veillera à mettre en œuvre dans ce cadre est le chantier de généralisation de la protection sociale, conformément à la Vision Royale.
Et de poursuivre: « SM le Roi a donné Ses Hautes instructions au gouvernement pour la mise en œuvre progressive de la généralisation de la protection sociale entre 2021 et 2026. En application des Hautes Directives Royales, notamment celles contenues dans le Discours de Sa Majesté le Roi, vendredi dernier, à l’occasion de l’ouverture des travaux de ce mandat législatif, le gouvernement s’est engagé dans la poursuite du chantier de la protection sociale sous le haut patronage de Sa Majesté le Roi ».
Par ailleurs, le Chef du gouvernement a souligné que la politique sociale du gouvernement repose sur quatre piliers, à même d’assurer une réelle égalité des chances à tous les citoyens et de valoriser le capital humain du Royaume, notant, dans ce sens, que le premier pilier est la généralisation de la protection sociale, tandis que le deuxième pilier concerne la création d’un véritable système d’aide sociale ciblant les familles les plus vulnérables.
Afin de réduire les disparités sociales et économiques, a-t-il soutenu, le gouvernement prévoit, notamment et dans le cadre du projet Royal de généralisation de la protection sociale, un revenu stable au minimum pour préserver la dignité des personnes âgées ainsi que des allocations pour les familles nécessiteuses, et s’engage également à mettre en place une politique publique claire, intégrée et multidimensionnelle en faveur des personnes en situation de handicap, avec le soutien d’associations œuvrant à leur intégration.
M. Akhannouch a, en outre, relevé que pour élargir la portée des programmes d’aide sociale par des transferts financiers directs au lieu d’une aide sporadique, le gouvernement accélérera la mise en place du registre social unifié, à même d’assurer un ciblage efficace et moins coûteux de l’aide sociale destinée aux bénéficiaires, notant que cette mesure permettra de rationaliser les programmes d’aide sociale existants en facilitant l’identification des personnes dans le besoin.
Ces mesures sociales sans précédent seront complétées par des investissements importants dans les secteurs stratégiques de la santé et de l’éducation, a-t-il indiqué, précisant que la généralisation de la protection sociale est tributaire d’une véritable réhabilitation du système national de santé, lequel est considéré comme le troisième pilier de l’Etat social.
Et de rappeler que « Sa Majesté le Roi Mohammed VI a souligné dans son dernier Discours que le principal défi est de réaliser une véritable réhabilitation du système de santé, selon les meilleurs standards et dans une intégration entre les secteurs public et privé. C’est un pari dont le gouvernement est bien conscient et travaillera avec dévouement pour y parvenir. »
M. Akhannouch a, également, affirmé que le gouvernement s’engage à renforcer le service de santé publique, à travers la mise en œuvre d’un plan ambitieux, visant à répondre à l’urgence à court terme, tout en se donnant les moyens de développer l’offre de santé sur le long terme.
Pour ce qui est du financement du plan global de réforme du secteur de la santé, le gouvernement s’est engagé à renforcer le budget de ce secteur pendant son mandat, a-t-il fait savoir, ajoutant que les principaux éléments de cette réforme portent sur l’augmentation du nombre des professionnels de la santé et la révision de leur statut en fonction de leurs compétences et de leurs sacrifices afin de mieux couvrir le territoire national.
Il s’agit, également, de répondre de manière optimale aux besoins des patients, de généraliser la médecine de famille de façon progressive, de renforcer les centres de santé primaires ainsi que de créer des réseaux hospitaliers régionaux.
En outre, M. Akhannouch a relevé que la création d’une carte de santé électronique pour réduire les dépenses directes des patients en matière des services de santé, la révision de la politique du médicament et l’octroi d’incitations aux professionnels du secteur de la santé pour réduire le phénomène de mauvaise répartition spatiale des professionnels de la santé et le renforcement de la politique de prévention, sont autant de mesures qui permettront de rétablir la confiance du citoyen dans l’hôpital public.
Le quatrième pilier de l’État social, a-t-il dit, se manifeste dans la réforme de l’école publique et sa réhabilitation pour qu’elle soit attractive et pépinière de compétences futures, soulignant que la réussite du défi d’une école de qualité repose sur l’intérêt renouvelé pour les acteurs de l’école publique et le renforcement de l’ambition éducative pour une réelle égalité des chances.
Il a, à cet effet, noté que la maîtrise par les enfants marocains des acquis des niveaux primaire et secondaire est une condition sine qua none pour que les universités puissent jouer leur rôle de transmission et d’approfondissement des connaissances.
M. Akhannouch a souligné aussi que le progrès vers l’égalité des chances exige de soutenir une politique ambitieuse de la petite enfance, de doter les enfants des connaissances nécessaires et d’éduquer les jeunes à s’attacher aux valeurs culturelles marocaines avec toutes leurs composantes islamiques, patrimoniales, intellectuelles, cognitives, sociales et artistiques, tout en veillant à l’accompagnement de la génération montante afin de s’imprégner des valeurs d’ouverture et de tolérance entre les religions.
Dans le but de réformer le système éducatif, le gouvernement considère la réhabilitation de la profession d’enseignant comme principal point de départ et ce, en améliorant la qualité de formation des enseignants et leurs conditions de travail, a poursuivi M. Akhannouch, notant que pour consolider les compétences des enseignants, le gouvernement travaillera sur un plan national visant à accroître les capacités de formation du corps éducatif.
Les piliers les plus importants de ce plan, a-t-il précisé, concernent la création d’une formation sélective et continue des enseignants, à travers la création d’une faculté d’éducation pour former les enseignants, dont l’accès se fera sur une base sélective, parallèlement au renforcement des capacités de formation des structures actuelles, notamment les centres régionaux des métiers de l’éducation et de la formation pour améliorer la qualité de la formation continue des enseignants.
Par ailleurs, M. Akhannouch a souligné que la réhabilitation du métier d’enseignant passe nécessairement par l’amélioration du revenu de l’enseignant en début de parcours, son suivi tout au long de celui-ci, et l’évaluation régulière de ses compétences, notant que, dans le cadre du dialogue social national, le gouvernement s’engage, au cours de la première année de son mandat, à ouvrir un dialogue social, notamment avec les centrales syndicales de l’éducation les plus représentatives, afin de convenir des procédures et de mesures visant à relever progressivement le salaire mensuel net minimum de début de carrière pour les titulaires du diplôme de qualification pédagogique des centres régionaux des métiers de l’enseignement et de la formation.
M. Akhannouch a, également, relevé que le gouvernement fera de l’investissement dans le capital humain une priorité pour permettre aux secteurs public et privé d’accéder à des compétences adaptées à leurs besoins, notant dans ce sens que l’amélioration de la formation universitaire permettra à ces secteurs de se doter de ressources humaines qualifiées, à même de répondre aux exigences d’une économie diversifiée et tournée vers l’innovation.
Pour renforcer l’attractivité des établissements de l’enseignement supérieur, le gouvernement lancera un plan d’investissement visant une plus grande ouverture de l’université sur son environnement, la rénovation des infrastructures universitaires ainsi que le développement d’une véritable culture de complexes universitaires, a-t-il poursuivi.
Dans le domaine culturel, M. Akhannouch a souligné que le gouvernement accordera la priorité à l’intégration du patrimoine culturel marocain dans la vie économique et sociale des citoyens, le développement de la production culturelle, l’investissement en matière de pluralisme culturel ainsi que la création de conditions à même de permettre au pays de s’engager dans le monde de la connaissance et de la communication.
Il a, en outre, indiqué que le gouvernement œuvrera à la prise en charge des jeunes dans le cadre d’un programme global et intégré à travers la création d’un « passeport jeunes » pour faciliter l’intégration, la mobilité et l’émancipation culturelle de cette catégorie.
Pour ce qui est du domaine sportif et compte tenu de son rôle croissant, le gouvernement est déterminé à donner la priorité à la promotion du sport scolaire et universitaire au niveau territorial, et à accorder à l’éducation physique et sportive une place prépondérante dans les programmes d’études, outre insuffler un réel dynamisme au sport scolaire au niveau territorial, via l’appui aux associations sportives et les encourager à exercer leurs activités au sein des établissements d’enseignement et de formation professionnelle.
MAP 12/10/2021
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