L’Algérie, l’incurable voisin
Par Mustapha Tossa
Beaucoup a été écrit sur la relation pathologique qu’entretient le régime algérien avec son voisin marocain. De l’obsession maladive à la tentation suicidaire, rien dans le vocabulaire des psychopathes n’a été épargné à cette vision algérienne des rapports de forces avec son voisin marocain.
Même quand il est prouvé par une froide démonstration politique et économique qu’il est dans l’intérêt vital des Algériens d’avoir de bonnes relations avec le Maroc, le régime algérien s’entête à produire une autre logique. Celle qui sous-entend que la survie de ce régime, la continuité de ses pulsions prédatrices et cleptomanes ne sont possibles que s’il anime et développe une animosité active à l’égard du Maroc.
Si active et si exclusive que la seule préoccupation diplomatique du pouvoir algérien est le Polisario comme arme de guerre contre le Maroc. Cet état de fait déjà connu de tous vient de s’illustrer de manière caricaturale par la première sortie de l’ancien-nouveau ministre des Affaires étrangères, Ramatane Lamamra. Alors que rien n’indiquait la présence du dossier du Sahara marocain sur l’agenda de la réunion des Non-Alignés, le responsable algérien, dans un réflexe pavlovien, détourne sa thématique principale pour débiter sa propagande sur le Polisario.
Le rapport des autorités algériennes avec le séparatisme et l’autodétermination est un rapport extrêmement sélectif. Alors qu’elle est muette sur les crises politiques d’autonomie qu’elle confronte chez elle, la diplomatie algérienne fait une fixation exclusive sur le Polisario et le Maroc. Ni les tentations d’autonomie des Catalans, des Kabyles ou encore des Corses pour ne citer que les plus proches géographiquement ne semblent attirer la moindre attention du pouvoir algérien.
C’est pour condamner cette situation absurde que l’ambassadeur marocain à l’ONU, Omar Hilal, a vigoureusement dénoncé le discours des dupes du ministre algérien Ramatane Lamamra qui « se dresse en fervent défenseur du droit à l’autodétermination » et « refuse ce même droit au peuple Kabyle, l’un des peuples les plus anciens d’Afrique, qui subit la plus longue occupation étrangère ».Et à l’ambassadeur Hilale de relever : « l’autodétermination n’est pas un principe à la carte. C’est pourquoi le vaillant peuple Kabyle mérite, plus que tout autre, de jouir pleinement de son droit à l’autodétermination ».
En réponse à cet argumentaire, la diplomatie algérienne est entrée dans une hystérie surjouant l’indignation. De l’aveu même de ses plus proches soutiens que de ses oppositions intimes, le régime algérien a depuis le début du mandat de Abdelmadjid Tebboune démultiplié les démarches de provocation à l’égard du Maroc. La revue officielle de l’armée algérienne « Al Djeich » est devenue un brûlot éditorial où les harangues contre le Maroc sont devenues sa principale marque de fabrique.
Signe de cette fixation algérienne, la diplomatie d’Alger a une vision à dossier unique. Toutes les ressources humaines et financières de sa diplomatie sont centrées pour servir un seul objectif : faire du Polisario l’alpha et l’oméga de sa stratégie. D’ailleurs Alger est aphone sur toutes les crises régionales : La Palestine, la Libye, la Syrie, l’Iran, le Yemen… Toutes ces crises qui monopolisent l’attention internationale sont absentes de l’activité et des préoccupations d’Alger. Un seul sujet cardinal : Le Polisario qui sert de paravent à tous ses échecs et d’instrument de diversion et de haine contre le Maroc.
Pour les beaux yeux des séparatistes du Polisario et au détriment des intérêts du peuple algérien et de son bien-être, l’actuel régime algérien est prêt à plonger l’ensemble de la région dans une confrontation militaire sanglante. Il en espère un prix politique avec la fin des contestations internes, la fabrication d’un pseudo consensus national pour faire taire les voix discordantes et s’assurer une continuité.
Or, il se trouve que le Maroc n’est pas tombé dans ce piège de la provocation. Ce qui rend les charges agressives algériennes, pour le moment médiatiques et politiques, aussi anachroniques et déphasées pour la population algérienne, plus préoccupée à tenter de sortir des marasmes de la crise économique et sanitaire que de penser faire la guerre au Maroc.
L’Algérie, ce voisin incurable pose un défi stratégique majeur à la région : comment gérer cette obsession névrotique, qui s’aggrave au fur et à mesure des performances diplomatique marocaines, sans tomber dans le piège de la provocation ? L’incontestable exploit est davantage dans la maîtrise de cette incommensurable irrationalité du régime algérien pour ne pas voir réaliser son agenda pyromane.
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