Dites à Debbouze et consorts que les gnous …
Il y a quelques années, Dans une émission de la télévision française, il a été demandé à Jamal Debbouze de raconter aux spectateurs ses vacances au bled. Pour faire rire les spectateurs, français dans leur majorité, et ses mécènes qui assuraient sa subsistance, il a n’a pas hésité un seul instant à comparer ses compatriotes de gnous qui, le même mois, le même jour et à la même heure quittaient leur pays d’accueil pour leur pays d’origine et qu’ils ne s’arrêtaient dans les aires de repos et les cafés despays par lesquels ils transitaient que pour faire ‘’caca’’ (sauf votre respect pour cette vulgarité rapportée dans les termes de son auteur). Pour Debbouze et ses spectateurs de l’époque, la similarité entre les immigrés et les gnous, pimentée d’éléments scatologiques et de matières fécales, était plus qu’évidente. Aussi a-t-elle été accueillie par des applaudissements et des éclats de rire bruyants. Or, ce que Debbouze n’a pas dit à ses auditeurs pour les intéresser après les avoir fait rire, c’est que les gnous, dans leurs migrations saisonnières à travers les savanes, les forêts et les steppes, les rivières et les étangs, font vivre l’hyène, le chacal, le coyote, le lycaon, le vautour, le crocodile et d’autres bêtes de la forêt. D’un rapprochement d’apparence anodine, on peut tirer un enseignement qui nous sert de leçon de conduite. Les gnous et les immigrés, dans leurs perpétuels allers et retours, ne laissent pas seulement de la bouse, de la crotte ou du caca sur leur chemin, mais contribuent à nourrir d’autres bêtes et d’autres hommes.
Dites à Debbouze et consorts et également à ses fans et aux spectateurs de l’émission télévisée qui avaient ri de toutes leurs dents que cette année les gnous ne migreront pas, qu’en conséquence, les chacals, les coyotes, les renards, les lycaons, les hyènes, les léopards, les lions, les vautours, les crocodiles et les autres animaux de la forêt, de la savane et de la steppe qui avaient l’habitude de se nourrir de leur passage sur leur territoire, seront en manque de nourriture.
L’endroit et l’envers sont de nature opposée !
Dites à Debbouze et consorts et également à ses fans et aux spectateurs de l’émission télévisée qui avaient ri de toutes leurs dents que cette année les compatriotes de ce comédien de basse échelle, ne s’arrêteront pas sur les aires de repos et n’entreront pas dans les cafés espagnols rien que pour se soulager d’un mal de ventre, qu’en conséquence, ils ne feront pas le plein d’essence, ne paieront pas de péage, ne prendront pas le bateau, ne consommeront ni pain ni eau, ne se feront pas voler leurs bagages, leur porte-monnaie ou leur portable, ne se feront pas remorquer par les dépanneurs, ne répareront pas leurs voitures dans les garages, ne feront pas leurs petits achats dans les supérettes. Dites-leur que les immigrés qui se comportaient comme des gnous pendant la saison de l’exode, et qui ne laissaient après leur passage sur le sol espagnol que leur caca dans les toilettes des cafés, ne dépenseront pas leur argent en territoire espagnol par lequel ils transitaient.
Ils feront le détour pour éviter de salir les commerçants espagnols de leurs Euros !
Dites-leur que les gnous et les immigrés ne contribueront pas cette année à faire vivre les bêtes et les hommes dont ils traversaient les territoires et que leur crotte et leur caca sont des fertilisants.
Zaid Tayeb
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