L’école publique ferme ses portes
Chaque jour qui vient apporte avec lui son lot de misères pour l’école publique et pour nos enfants. Il n’est plus question de jours, ni de semaines, mais d’une grève ouverte des professeurs contractuels, à laquelle viennent s’ajouter des grèves périodiques et cycliques de deux à trois jours par semaine des professeurs titulaires à l’appel des syndicats. Le jeu de mots subsiste et c’est sur le jeu de mots que tout se joue. Les syndicats qui s’étaient vu relégués au rang d’acteurs impuissants et bréhaignes à prendre part au conflit qui oppose le ministère de l’éducation nationale aux coordinations des professeurs contractuels, se sont coalisés pour constituer une coordination de cinq syndicats. L’union fait la force, disent-ils. Ce qui est en partie vrai. Mais contre qui ? convient-il de préciser. L’union des syndicats en une coordination et la coordination des professeurs contractuels contribuent inévitablement à conduire l’école publique à la ruine et à la catastrophe. En effet, et personne ne peut le nier puisque la chose est évidente, l’école publique a fermé ses portes à nos enfants, garçons et filles. Au lieu d’être sur les bancs des classes à s’instruire, à se cultiver et à apprendre les bonnes manières, nos enfants sont contraints à errer et à vagabonder par les rues et dans les espaces publics où ils apprennent à s’encanailler et à fréquenter la fripouille et le délinquant. Ceux qui disent à tort qu’ils défendent l’école publique sont ceux-là qui œuvrent pour la fermer à nos enfants, surtout à une période cruciale de l’année scolaire qui doit se terminer par des examens certificatifs ou de passage. Nos enfants ne sont pas bien loin de ces examens, et nous ignorons à ce jour si l’école publique va ouvrir ses portes pour les recevoir ou si elle sera maintenue fermée. Si c’est le cas, quand l’école publique ouvrira-t-elle ses portes à nos enfants qui ont déjà oublié en partie ce qu’ils ont reçu ? Qu’adviendra-t-il de nos enfants, de leur apprentissage, de leur avenir ? Qu’adviendra-t-il de leurs parents ? Surtout de ceux qui n’ont d’autre alternative que l’école publique et qui ne peuvent pas se payer les heures de soutien pour faire rattraper ce qui a été perdu. Ceux qui disent qu’ils défendent l’école publique contribuent donc éhontément et de manière consciente, vile et basse à sa dérive, à son agonie, et en fin de compte à sa mort.
Ils disent aussi défendre la gratuité de l’école publique sans pour autant mesurer les conséquences de leur acte qui va dans le sens opposé de ce qu’ils prétendent. Ainsi donc, les parents d’élèves, ayant vu et vécu les grèves presque hebdomadaires des professeurs titulaires à l’appel des syndicats constitués en la circonstance en coordination, les grèves ouvertes des professeurs par contrat sous l’instigation de leurs coordinations, les nombreuses perturbations qui ont entaché l’année scolaire et affecté en mal l’apprentissage de leurs enfants, se verront obligés de s’orienter vers l’école privée. En effet, la confiance que les parents d’élèves avaient placée dans l’école publique s’est trouvée mise à l’épreuve et ébranlée. A l’avenir, ils feront tout ce qu’ils peuvent et tout ce que peut supporter leur bourse pour ne pas répéter l’expérience qui a été préjudiciable à leurs enfants pour s’orienter vers l’école privée qui, à aucun moment n’a failli à ses engagements envers les enfants qui y sont scolarisés. Il faut convenir que pendant que les élèves de l’école privée étaient en classe à suivre sereinement les cours, ceux de l’école publique vagabondaient par les rues, livrés aux tentations du vide créé par la fermeture de leur école.
Les prétendues revendications qui disent défendre l’école publique et garantir la gratuité de la scolarisation sont donc fallacieuses. Au lieu de cela, l’école a fermé ses portes aux élèves qui seront contraints à l’avenir de s’inscrire dans les écoles payantes.
Zaid tayeb
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