Quand je ferme les yeux
Quand je ferme les yeux,
Je le vois au milieu,
Toujours au milieu,
Un monsieur d’un seul œil,
Qui me regarde sévèrement en écrivant sur une feuille,
Il me parle, il me juge, il me condamne et il me frappe,
J’entends sa respiration, ses battements et je sens la douleur,
J’entends ses insultes, les coups-de-poing et de pied et je sens la douleur,
Même dans son jardin il me frappe, j’ai pris l’habitude de sentir aussi les fleurs,
Mélangées avec la douleur,
Mélangées avec ses frappes qui bloquent la lueur,
Qui bloquent l’eau de passer au cœur,
‘’Ayez pitié de lui. ‘’ Disent les fleurs.
‘’ Il est innocent !’’ dit le spectateur,
‘’ N’aie pas peur. ‘’ Dit la mère, la sirène, puis elle part en mer,
C’est beau la mer,
Il paraît que c’est immense et bleu,
Je rêve de devenir un marin, sage, bon et vieux.
Et aller sur l’île aux deux soleils,
C’est beau ce rêve,
C’est beau la mer.
Quand je ferme les yeux,
Je perds mon vocabulaire,
Je ne peux pas me défendre, je ne sais pas que faire,
Monsieur me jette par terre,
Monsieur m’écrase,
La douleur me chuchote ‘’ Patience ami. ‘’
Je sens l’odeur de la mer d’ici,
Ya Rab ! Crie-je.
Quand je ferme les yeux,
Je le vois,
Toujours en face de moi.
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Khalid EL Morabethi
http://lamuseduciel.blogspot.com
Maroc / Oujda
Tous droits réservés
9 Comments
mais qui est donc ce tortionnaire?
C’est à la fois trés beau et trés émouvant…on ressent la douleur trés présente dans ce texte.
YA LATIF ! ACHE HADA YKOUNE ?
Un texte fort, saccadé, pour mieux dire la violence … J’ai aimé.
votre monsieur n’a qu’un oeil est de toutes les aventures et dans tous les reves des innocents qui sont soumis à ses esclaves qui n’aiment que faire du mal, et faire subir la douleur aux autres.
merci Khalid pour « Quand je ferme les yeux »
Horrible mais une merveille
Bravo jeune poète
sans doute , ce monsieur d’un seul oeil , est ta conscience , la conscience en général , tu as personnalisé la conscience et la Vérité aussi .
C’est ma vision bien évidement
Un magnifique texte , bravo morabethi
Un texte fort. Une façon d’écrire très personnelle… très spontanée… ça interpelle !
un tableau certes noir mais pénétré tout de mème de qq lueurs d’espoir: les figures de la mer bleue ,les fleurs parfumées annoncent le beau temps a l’horizon. l’etre se débat comme il peut car c’est une question d’ètre ,voire de survie . A l’nstar du sphinx , il tente de renaitre de ses cendres , dans un combat perpétuel avec l’autre – l’oppresseur symbolisé ici par l’homme – cyclope , dont la raison d’ètre est justement d’anéantir l’ètre. Ferme les yeux cette fois mais efface- le de ta mémoire .débarrasse t’en, a l’image de l’albatros qui , pour regagner l’éther ,abandonne son ombre par terre. fais peau neuve,décolle,accoste dans l’ilot euphorique ou l’autre n’est plus l’enfer………………………………………………………….. .