LA FORCE DE L’EVENEMENT
LA FORCE DE L’EVENEMENT
Tout le monde sait que la première vertu des révolutions, c’est d’ouvrir l’horizon des possibles. Pour les conservateurs, tenants des désordres établis et des ordres injustes, l’histoire est toujours en marche parce qu’écrite par avance, pavée de fatalités et de déterminismes, de pesanteurs économiques et de sujétions politiques.
Ainsi, l’événement révolutionnaire a de tous les temps été à la faveur des peuples qui surgissent sur la scène sans jamais prévenir. D’une façon ou d’une autre, l’Histoire s’ouvre et se ferme sur d’infinies possibilités, constantes ou variantes, permettant à la politique de retrouver sa place en tant que bien commun, partagé ou controversé, sur lequel toute société, de par le monde, est censée agi, et/ou interagir
Tels sont les cas des révolutions tunisienne et égyptienne qui, tout en ayant une portée universelle, garderont chacune leur identité spécifique. De ce fait, elles demeurent toutes les deux le fruit immuable de profondes mutations propres à l’Humanité toute entière.
Toutefois, ces deux événements ont eu des répercussions considérables sur ce qui se nomme le monde arabe du Yémen au Maroc, de la Libye à la Syrie, qui connaît subitement, et régulièrement des soubresauts à caractère revendicatif appelé par euphémisme mitigé des grognes sociales.
En réalité, bien que sur le plan de la structure de surface, les choses semblent se limiter à la réclamation de l’amélioration effective des conditions de vie qui ont atteint un degré insupportable de précarité, chez des populations affreusement démunies d’un stricte minimum susceptible de les garder en vie, la réalité est toute autre : les enjeux de leurs interminables luttes se révèlent bien plus profondes que ce qu’on a l’habitude de croire ; ces peuples qu’on a souvent tendance à mépriser s’avèrent plus sensibilisés au droit usurpé de défendre leurs libertés, leur dignité, leur égalité, dans un climat de paix et de démocratie sociopolitique, socio économique, socioculturelle, socioéducative, que ce qu’en croient leurs dirigeants !
Les intellectuels, eux aussi, ont tort de sous estimer la prise de conscience de ce qu’ils appellent les « pauv’cons », « les masakines », « les ignorants », « les révoltés ».
Ils devraient plutôt s’interroger sur les causes profondes des soulèvements à répétition, des grognes sociales, qui poussent les peuples à s’insurger contre leurs gouvernants.
Pis encore, au lieu de se contenter de relater superficiellement les événements révolutionnaires ; ou bien pire, au lieu de se limiter à la rédaction de quelques papiers d’informations calqués sournoisement et indifféremment sur des médias étrangers, les journalistes du monde arabe se devraient impérativement, pour les besoins des causes justes, d’expliquer et d’analyser les faits, les événements révolutionnaires du printemps ou de l’hiver arabes, vu qu’ils se considèrent, égoïstement et glorieusement, comme étant « la quatrième autorité », donc très proches des peuples qui leur ont offert un tel privilège et même un tel prestige !!!
A partir de ces principes élémentaires, mais sans doute fondamentaux, le travail des journalistes, du moment qu’ils ont, en commun, l’événement révolutionnaires, consistera, par conséquent, à entreprendre des investigations particulièrement laborieuses sur le possible, l’impossible, l’édit, l’inédit, en vue de les vérifier, les confronter, les affronter, si nécessaire.
Je ne sais trop qui a dit « il n’y a d’histoire que du présent », mais s’il fallait interroger l’histoire des événements de la Tunisie et de l’Egypte au présent, on remarquerait que de par sa force et par son impact, l’événement révolutionnaire dans ces deux pays par exemple, car il y en a, et il y en aura bien d’autres, on n’hésiterait pas à affirmer que tout événement historique se déroule au passé, au présent, et bien évidemment au futur. /.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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