ETATS ET  NATIONS:REPRESENTATIONS FAUTIVES

 DES DIRIGEANTS ET DES PEUPLES !

        Selon la vision française de la diplomatie, les maîtres-mots qui font référence, ce serait « je ne connais que l’Etat, je ne connais pas la Nation » !

Il en est de même pour les peuples qui ne parlent que des Chefs d’Etats, presque partout. Ce sont ces derniers qui font tout, ou ne font rien. Ainsi, lors des changements de régimes, on n’invoque que le sort de tel ou tel Chef d’Etat, de son appartenance politico-syndicale, ou tribale, ou même de sa destitution.

Dans tous les cas de figure, la société est ignorée, méconnue. C’est aussi le cas de la presse, des associations, des deux chambres du parlement. On oublie systématiquement tous les appareils de gestion des affaires courantes.

Précisément, on invoque « l’ère » de X qui aurait connu le développement tout azimut des différents secteurs grâce, en premier, aux sacrifices, à la sagesse, au  dévouement du Guide Suprême, dont le Savoir Faire et l’abnégation sont salués avec un profond respect.

Toutefois, certains Chefs d’Etats se permettent de démontrer, selon la pertinence et le choix des contextes et des circonstances, qu’ils excellent à jouer double jeu en rendant un vibrant hommage à la patience, à la sérénité, au bénévolat, et bien sûr à la mobilisation de la société civile et du peuple « derrière » les dirigeants qui sont (après tout les pères des Nations.)

« Cela n’a rien à avoir avec les concepts de dictatures, de totalitarismes, de despotismes »rétorquent les propagandistes des dirigeants concernés. C’est spectaculaire dans le cas de l’Algérie, du Maroc, mais aussi dans ceux de la Tunisie et de l’Egypte.

Les Américains, eux, ont une tradition de pragmatisme dans la gestion des affaires culturelles et politiques. Ils entreprennent avec conviction et ingéniosité de déceler  de nouveaux talents, de jeunes gens, malgré leur manque d’expérience.

 Concernant la France, ce pays se distingue par beaucoup d’atouts, par rapport aux autres pays européens. Etant donné que la diaspora musulmane en France est la plus importante d’Europe, d’autant plus qu’elle est rapprochée par la culture et l’usage quasi quotidien  de la langue française.

Mais la barrière culturelle et cultuelle, sans cesse érigée,  conforte les préjugés et le racisme par méconnaissance de l’Autre. Pourtant des liens étroits pourraient se nouer entre les Maghrébins, les Arabes, les Berbères, les Turcs… par le biais des arts et grâce aux larges possibilités d’échanges et de communication.

Dans le monde arabe, on s’intéresse surtout à l’Etat, alors qu’on affiche ostensiblement une indifférence à la limite insultante à la Nation .. Les relations d’Etat à Etat déterminent les comportements et les attitudes. La connaissance de pays tels que le  Maroc ou la Tunisie se réduit bien souvent à  la rencontre d’un ministre, d’un diplomate, d’un homme d’affaires ou d’un directeur de presse.

On s’intéresse moins souvent à un instituteur, à un ouvrier, ou à un professeur de fac. Plus rarement, un certain intérêt serait accordé à un responsable syndical ou au Chef d’un parti politique.

Paradoxalement, force est de constater que peu d’intérêt ou  d’attention  sont accordés aux principales composantes de ce qui s’appelle la Nation, qui, en principe, devrait  être identifiée comme le phare, le symbole, la raison d’être de l’Etat et du simple fonctionnaire qui le dirige.

N’oublions pas, que nous faisons  allusion aux systèmes démocratiques où ce sont les peuples  qui représentent les Nations.

Les dirigeants eux, ne représentent qu’eux-mêmes ; diriger un Etat ne signifie guère diriger une Nation. C’est là une ambigüité/une représentation absurde que les Etats doivent apprendre à lever, sans plus tarder, vu qu’il y va de la pérennité même des Nations qui incarnent et représentent les peuples. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui