L’Egypte: la dérive d’une nation
Zaid tayeb
Les marionnettes mises en place par le général Sissi et qui forment ce qu’il est appelé le gouvernement provisoire ont procédé à l’évacuation de la place Rabia Al Adaouya et les autres places des sit- inners des Frères Musulmans et des défenseurs de la légalité. En effet, il y a plus de 45 jours, les Frères Musulmans ont occupé certaines places publiques pour manifester pacifiquement contre la destitution par la junte militaire du général Sissi du président Morsi légitimement élu. Ils sont là depuis plus d’un mois et demi à revendiquer le retour à la démocratie par le retour au pouvoir du président déchu par un coup d’état militaire. Une première intervention de l’armée avait déjà fait quelque 300 victimes parmi les manifestants des Frères Musulmans. Aujourd’hui, L’armée boucle les accès aux places qu’occupent les manifestants pour leur interdire toute retraite : des snipers installés sur les toits de bâtiments tirent de manière directe sur les manifestants encerclés de toutes parts. Des images montrées par la chaîne Al Jazeera de dizaines de cadavres alignés côte à côte et de blessés couverts de sang se faisant soigner par des médecins dans des hôpitaux de fortune et dans des conditions peu médicales témoignent de l’ampleur de la boucherie commise par l’armée contre les manifestants civils. Il est évident que ce qu’a fait Moubarak il y de cela deux ans contre les manifestants est moins sanguinaire et moins barbare que ce que font à présent le général Sissi et le gouvernement fantoche qu’il a installé contre les défenseurs de la légalité. Certes, le coup d’état militaire a divisé les Egyptiens entre partisans et adversaires. L’intervention de l’armée conduit le pays à coup sûr vers une guerre qui ne sera guère différente de celle de Syrie avec deux camps rivaux. Mais ce qui est certain, c’est que beaucoup des partisans de la veille du général Sissi se rallieront demain aux Frères Musulmans après le génocide de ce matin, car aucun citoyen, quelle que soit sa couleur politique et sa secte religieuse ne peut accepter que l’armée de son pays tire sur des citoyens désarmés. L’armée, si elle veut faire état de sa force comme elle l’a fait contre ses propres concitoyens, l’ennemi est à deux pas. Mais à cet ennemi, le général Sissi tourne le dos et l’arme pour la retourner contre son peuple. Dans peu de temps, le gouvernement fantoche mis en place par les militaires s’effondrera avec la démission de ses membres qui ont accepté de partager le pouvoir avec Sissi mais ils n’ont fait se souiller les mains du sang versé sur les places publiques. Ainsi les frères Musulmans n’ont plus d’autres solutions que de prendre les armes pour se défendre contre la tyrannie militaire de Sissi qui les a assassinés. Il me semble que chacun d’entre ces polichinelles prendra la fuite en quittant le pays pour l’Amérique ou l’Europe, vu qu’ils ont chacun une double nationalité. Ainsi les pions tomberont de l’échiquier de Sissi qui a réussi à mettre le pays à feu et à sang, ce pourquoi il a été mandaté par ses seigneurs juifs à qui il a prêté allégeance et qui le regardent satisfaits du travail accompli.
Je pressens que le destin de l’Egypte ne diffèrera en rien de celui de la Syrie. C’est vers la dérive qu’Israël et les Etats unis veulent que l’Egypte aille. Aussi ont-ils engagé dans ce dessein leurs agents militaires et civils : le général Sissi et ses acolytes. Demain nous apportera des nouvelles encore plus sombres et plus sanglantes de l’Egypte. Demain nous regarderons sur les chaînes de télévision ce qui se passera en Egypte comme nous regardons les misères de la Syrie aujourd’hui. Le coup d’envoi au déclenchement d’une guerre civile a été donné par ceux qui ont commandité le coup d’état militaire en commettant des boucheries contre les défenseurs de la légitimité.
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Pour les freres musulmans il fallait agir le jour oú on a emprisoné Morsi ,avant que ce Sissi ne constitue son pouvoir maintenant la chance est minime pour les freres de reprendre le pouvoir . Dieu les aide inchallah.