LE CHANGEMENT COMMENCE TOUJOURS DANS LES TETES
LE CHANGEMENT COMMENCE TOUJOURS DANS LES TETES
C’est un truisme des plus évidents de placer la Constituante en tête des tâches à accomplir dans le but d’engager une révolution citoyenne.
Cela ne voudrait pas signifier que tout le changement visé entretient une interdépendance avec le nouveau cadre institutionnel qui aura été construit.
La refondation du pouvoir exécutif de notre pays devrait être celle de notre société elle-même, dans toutes ses composantes : le quartier, la commune, la province, la région, l’institution scolaire, l’entreprise… Il faudrait faire en sorte que la citoyenneté doive être partout au poste de commande, et non l’inverse comme c’est le cas souvent dans les schémas socio politiques actuels. Ainsi, il ne s’agit aucunement d’un processus abstrait, susceptible d’être décrypté exclusivement par une tranche privilégiée de la société.
Condorcet (mathématicien et homme politique 1743-1794) a été le premier à avoir résumé : « Il n’y a pas de pouvoir démocratique possible sans citoyens convaincus. »
Oui, en effet, tout commence dans « les têtes et dans les cœurs » !
Comme tout premier pas de cette émancipation, il importe que soit impliqué et intégré la mise en marche effective du processus de la révolution citoyenne elle-même, tenant compte de sa capacité irréprochable à servir de locomotive de l’éducation incontournable, durable.
Par la suite, ou par interrelation , intervient la créativité artistique et culturelle grâce à l’auto-implication et à la motivation de catégories sociales, intellectuelles, culturelles qui engagent, sans la moindre hésitation, leurs productions, leur savoir et leur savoir faire dans les divers coins et recoins du champ de bataille, tels que des poèmes, des chansons, des tableaux, des pièces de théâtre, des sketchs qui pourraient faire mieux que les fameux meetings.
Toutefois, il serait impérativement vital de réunir toutes les conditions possibles, nécessaires et suffisantes en vue de garantir et d’optimiser les chances de la réussite, l’impact des activités produites, ou à entreprendre. La condition essentielle de tout succès espéré est, de toute évidence, la liberté totale de l’imagination des personnes et des groupes.
Mais il ne faudrait pas, pour autant, oublier le rôle quasi déterminant de la société qui dispose d’instruments, de mécanismes dont c’est la fonction de contribuer certainement et efficacement à préparer les personnes et les collectivités à jouer pleinement leur rôle civique
Parmi les institutions qui s’efforcent de participer à l’effort national d’émancipation, devraient figurer en premier lieu, l’école et les médias. Ces dernières malheureusement ne parviennent que difficilement à s’acquitter concrètement de leurs tâches d’émancipation socioculturelle, sociopolitique dans de bonnes conditions, sinon optimales, par manque de moyens matériels et de logistique adéquat, rétorque-t-on partout.
Cependant, il urge de se défaire de cette piètre habitude qui consiste à user d’énigmes surtout dans le cas de thématiques aussi sensibles que la formation à une citoyenneté agissante, dynamique, créatrice.
Tout dépend de la volonté individuelle et collective, de revoir la vision que l’on a et de celle qu’on devrait avoir pour s’atteler, sans plus attendre, à l’émancipation optimale des deux institutions qui donnent, elles-mêmes, l’impression de rouler à des vitesses désespérément réduites et disproportionnées par rapport aux enjeux et aux attentes populaires dans le but ultime d’asseoir sûrement, efficacement, et solidement les véritables bases de la conscience civique et citoyenne, au Maroc./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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