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RAMADANIYAT*** 1

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   « RAMADANNERIES* »

(veuillez accepter ce terme* sans aller consultez votre dictionnaire je vous prie, car ce mot n’existe pas. Je vous remercie.)

Au cours de la période restante de ce mois sacré qu’est le RAMADAN, j’ai l’intention de vous faire vivre, puisque nous y sommes, quelques moments souvent agréables de ses soirées et faire revivre quelques séquences du vieux temps, que nul doute chacun de nous ne peut ne pas s’en rappeler d’une façon nostalgique ou ne pas apprécier, en priant LE TOUT PUISSANT de nous le valider et de nous accorder sa grâce.

Cela sera fait à travers une mémoire collective dans un feuilleton épisodique relatant des moments « ramadaniens » vécus à TAOURIRT, que j’ai l’intention de mettre en exergue sur ce PORTAIL (ceux à Taourirt ne sont pas bilingues, ils ne s’ouvrent que pour les internautes ne pratiquant que notre langue). Je rappellerais certaines traditions, ainsi que des comportements humains observés dans un environnement quelque peu restreint.

LES DEUX IMAGES CI-APRES : LA PREMIERE ILLUSTRE LES DEUX PYLONNES DE LA TSF AU SOMMET DE LA COLLINE SURPLOMBANT LE CAMP MILITAIRE, LA VILLE DE TAOURIRT ET LE ZA , ET LA DEUXIEME, LA GRANDE MOSQUEE APPELEE JAMAE LAKBIR OU L’ MASJID L’AATIQ. ELLES ONT ETE PRISES A LA FIN DES ANNEES 40 ET DEBUT DES ANNES 50 

        

Nous allons donc effectuer ensemble un petit voyage pour aller remémorer quelques endroits à l’ancien quartier (L’HAY LAQDIM ), le quartier européen et le village, après l’avoir fait  dernièrement à de vieux endroits que furent ce fameux CAFE MAURE, LE SOUK , L’ANCIENNE GARE ROUTIERE, LA PLACE et le MONUMENT HISTORIQUES à Oujda, fréquentés et animés par leurs modestes petites gens attachées à leurs coutumes , à travers un article intitule : IL ETAIT UNE FOIS…UN CAFE MAURE, publié sr ce site, du moins pour être équitable envers les enfants de ma ville, particulièrement les natifs des années quarante et cinquante qui,  ayant eu un lien très étroits  avec leurs quartiers, comme devrait l’être toute autre personne avec son nid d’origine.

Nous célébrerons en premier lieu la prière funèbre, en différé, sur un endroit qui fut le point commun de tous les habitants musulmans et qui rassemblaient les fidèles, qui n’était autre que l’ancienne mosquée appelée MASJID AL ATIQ (ou JAMAE LAKBIR) ayant vu le jour au début des années quarante. Elle vient de disparaitre cette année, après soixante-quinze ans de vie, d’entretien et de survie, en ne laissant aucune trace de son passé, sauf des souvenirs. Les pouvoirs publics s’y mettent sérieusement pour y reproduire une majestueuse mosquée selon l’architecture moderne adéquate à un style contemporain standardisé dans le royaume, MADABINA ! (on veut bien !).

Des cérémonies religieuses et des prières y furent célébrées, dont des prières funèbres sur des humains qui rendaient l’âme au fil de ces années, et particulièrement sur les victimes de la sècheresse qu’a connu la région à la fin des années trente, suivie de la crise provoquée par la deuxième guerre mondiale où la famine avait fait des ravages.

 

       

Avant d’aborder  ces « RAMADANNERIES »,  revenons d’abord à DIEU et rappelons que : « Celui qui fait carême et prie la nuit  durant ramadan avec foi et en espérant la récompense, ses péchés précédents sont pardonnés » hadith.

من قام رمضان إيمانا واحتسابا غفر له ما تقدم من ذنبه
(
رواه البخاري في صحيحه رقم ٣٧ و مسلم في صحيحه رقم ٧٥٩

Ce HADITH trouve sa source dans le principal verset du CORAN qui appellent les croyants à assumer le jeûne et qui dit :

« Ô vous qui croyez ! On vous a prescrit le Siyam (jeûne) comme on l’a prescrit à ceux d’avant vous, afin que vous soyez dans la crainte ». {183}

 

يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آمَنُواْ كُتِبَ عَلَيْكُمُ الصِّيَامُ كَمَا كُتِبَ عَلَى الَّذِينَ مِن قَبْلِكُمْ لَعَلَّكُمْ تَتَّقُونَ

{183}

Ensuite nous ouvrirons par un premier épisode qui est le ADHANE (l’appel à la prière et au F’TOUR) lancé du haut du minaret de cette mosquée, objet du premier thème que j’ai le plaisir de vous interpréter.

  • 1-L’APPEL AU F’TOUR.

Dans cette ville où je suis né, bien avant que je ne vienne au monde, durant le mois sacré du RAMADAN, on faisait entendre juste après le coucher du soleil quatre détonations faites par des coups de fusils à poudre dessus le minaret de La Grande Mosquée vers les quatre points cardinaux pour faire profiter tous les alentours, moyen usuel pour avertir les croyants et les appeler au F’TOUR (AL IFTAR en langue arabe) qui est la rupture du jeûne et qui se faisaient suivre par le ADHANE  annoncé aussi à cette fin, juste après le coucher du soleil (au crépuscule). C’est  aussi un appel pour la première  prière du soir (SALAT AL MOGHREB), alors les croyants ruaient vers ce lieu sacré des différents endroits pour accomplir leur devoir divin.

A cette occasion, il serait opportun de rendre hommages posthumes aux Muézins disparus, qui se sont succédé dans la mosquée de ma ville natale et qui fut l’unique endroit de culte chez les musulmans, où ils étaient ponctuels au service des croyants pour les appeler à accomplir les prières collectives dans le recueillement et la piété derrière un IMAM. Parmi ces Muézins, le plus célèbre fut le surnommé MEKTOUB-ALLAH RAHIMAHOU ALLAH (que DIEU lui accorde  sa miséricorde).

Pour appeler les habitants du village à venir faire la prière ou la faire chez eux en son temps, il grimpait une montée en colimaçon menant à la plateforme du minaret où il se positionnait vers la MECQUE, la tête enturbannée et enrobée dans le capuchon de sa djellaba, le bras droit en position  verticale et coudé, soutenu par la main gauche pour permettre aux  doigts de sa main d’aller automatiquement se mettre à son oreille droite, une sorte de concentration  afin de pouvoir crier fort, faute d’absence encore de ce haut- parleur en forme d’entonnoir (L’BAUQ) qu’on ne verra dessus le minaret de notre mosquée qu’en début des années cinquante. Il sera équipé d’un haut-parleur peu étonnant et d’une lumière voyante (le minaret de  la mosquée HASSAN II de CASABLANCA qui, pouvant recevoir jusqu’à vingt mille fidèles, est muni d’un rayon laser indiquant la direction de la Mecque d’une portée de trente kilomètres, le ADHANE peut se faire entendre à une distance de soixante-quinze km,  grâce à la haute  technologie moderne). Aujourd’hui, de grands hautparleurs ont pris cette fonction dans presque toutes les mosquées de nos villes et nos petits patelins, mais toujours est-il, afin de sauvegarder cette vieille tradition marocaine, on s’attache à  faire entendre le fameux coup de canon pour annoncer la rupture du jeûne et son commencement, particulièrement dans les villes impériales.

Sur un ton noble, il levait hautement la voix dans le but de se faire entendre dans un chant monotone où il répétait respectivement deux fois les interprétations qui le composent où il commençait par :

*ALLAHOU- AKBAR (DIEU est plus grand),

Ensuite, il continue à appeler les croyants à venir accomplir leur devoir divin et finit par dire:

*LA- ILAHA ILLA’LLAH (il n’y a autre  que DIEU….).

Particulièrement à l’appel de la première prière de la journée et juste avant de finir son ADHANE,  il faut rappeler qu’il annonçait aux croyants que mieux vaut faire la  prière  que de s’endormir, comme il s’annonce du haut de tous les minarets, en s’exclamant par la formulation suivante :

*AASALATOU-KHAYROUNE MINA-NNAOUM (la prière est mieux que le sommeil).

On a différencié  le ADHANE de l’appel à la prière chez les chrétiens  qui se fait par le tintement d’une ou  de plusieurs cloches fixées au sommet du clocher d’une église.

Quant aux juifs, ils sont appelés à la prière par un son musical produit par une corne de bélier appelé chofar utilisé aussi pour annoncer  la fin d’autres cérémonies religieuses.

Dans l’histoire de la religion musulmane, pour le rappeler, le premier ADHANE  effectué sur terre a eu lieu à AL- MADINA – L’MOUNAOUARA (la ville illuminée) par SAYIDOUNA BILAL, homme de couleur qui était dans un premier temps esclave, c’était l’un des premiers prosélytes de l’ISLAM et l’un des plus fidèles compagnons du Prophète et son muezzin. Ses compagnons étaient au nombre de dix dont quatre KHALIFS (ABOU BAKR ASSIDDIQ- beau-père du Prophète-, OMAR IBNOU L’KHATTAB, OTHMANE IBNOU AAFFANE et ALI IBNOU ABI TALIB-gendre du Prophète-). Il a été trop fouetté à cause de sa reconversion à l’ISLAM. Cet appel à la prière était le seul moyen de rassemblement des croyants pour la prière collective derrière le Prophète ou individuellement chez soi qui dure depuis plus de quatorze siècles.

A SUIVRE…

Mohammed BOUASSABA / Rabat.

e.mail : angadprojets@gmail.com

 

 

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