La visite du président Français François Hollande au Maroc dans la presse internationnale
LE MONDE | 05.04.2013 à 12h52
François Hollande vante la « stabilité » du Maroc
Des kilomètres de tapis ont été déroulés sous les pieds de François Hollande tout au long de sa visite d’Etat au Maroc, qui s’est achevée dans la soirée du jeudi 4 avril, à Rabat, après que le président français eut été reçu, la veille, en grande pompe par le roi Mohammed VI à Casablanca. Vaille que vaille, malgré la tempête politique déclenchée en France par les aveux de son ancien ministre des finances, Jérôme Cahuzac, sur son compte en Suisse, le visage plus crispé qu’à l’ordinaire, le chef de l’Etat s’est concentré sur sa tâche : conforter l’allié marocain qui « chaque jour accomplit des pas décisifs vers la démocratie ».
Devant le Parlement marocain, réuni jeudi à Rabat, le président a pris ses distances avec le « printemps arabe » « porteur de risques » en lui opposant un pays « qui s’affirme comme un pays de stabilité et de sérénité » et « qui maîtrise son changement ». « Je salue les « printemps arabes » depuis deux ans prometteurs mais aussi chaotiques (…). Nous devons conjurer toutes ces menaces », a-t-il déclaré.
« La France ne juge pas, a ajouté M. Hollande, elle ne donne pas de leçon. Elle rappelle simplement les valeurs universelles. Vous les partagez : l’Etat de droit, la démocratie, le pluralisme politique, le respect des minorités, l’égalité entre les femmes et les hommes. Si ces promesses sont portées par les peuples et incarnées par ceux qui les représentent, alors les « printemps arabes » auront été au rendez-vous des espérances qui s’étaient levées. Sinon, si c’est le recul, le repli, ce seront de nouvelles menaces et de nouveaux désordres. »
Un peu plus tard, devant la presse, le président enfonce le clou : « Chaque pays, explique-t-il, a sa spécificité. Il n’y a pas eu de « printemps arabe » au Maroc qui l’avait anticipé, et il n’y en a pas eu, non plus, en Algérie. » Deux partenaires traditionnels et incontournables. « Ce que je souhaite, notamment en Tunisie, poursuit M. Hollande, c’est que les valeurs que les « printemps arabes » ont portées puissent aller au bout, alors qu’on sait qu’il y a parfois des moments de repli. »
Le message a été répété en boucle : « La France a confiance dans le Maroc. » La nouvelle Constitution du royaume, adoptée le 1er juillet 2011 par référendum sous la pression du Mouvement du 20 février – un mouvement contestataire né dans la foulée du « printemps arabe » –, est « plus qu’une Constitution, c’est un programme, une avancée ». Certes, a déclaré M. Hollande, « je sais, malgré les progrès, combien demeurent vives les attentes du peuple marocain (…), il y a des impatiences à apaiser, des inégalités à réduire ». « Mais je sais aussi, a-t-il lancé aux membres du gouvernement présents dans l’hémicycle, dont le premier ministre, Abdelillah Benkirane, chef du parti islamiste Justice et développement (PJD) au pouvoir depuis les élections anticipées de novembre 2011, que vous avez la volonté de faire face à ce que vous avez promis aux Marocains. »
« LA FRANCE NE SE REND PAS COMPTE DE L’ÉRMERGENCE DES SOCIÉTÉS CIVILES »
De quoi ravir ses hôtes. « On ne sait pas si c’est le discours du président ou du roi, tellement il y a de convergences », se félicitait Lahcen Daoudi, ministre de l’enseignement supérieur et l’un des piliers du PJD. Pour ce dernier, aucun doute, le Maroc « est définitivement à l’abri du « printemps arabe » ». « La contestation a reculé, argumente-t-il, les administrations ne sont plus occupées, c’est une tendance sûre. » Elle l’est bien moins pour les acteurs de la société civile, que le président a rencontrés avant de regagner Paris mais dont beaucoup ne cachaient pas leur déception. « A la différence de l’Union européenne ou de l’Allemagne, la France continue comme d’habitude de traiter d’Etat à Etat, elle ne se rend pas compte que, s’il y a bien un élément nouveau dans les « printemps arabes », c’est l’émergence des sociétés civiles », soupirait à la sortie Ali Bouabid, délégué général de la Fondation Abderrahim Bouabid, indépendante.
Aux yeux de Paris, le Maroc n’est pas seulement un partenaire économique de premier plan où, comme l’a rappelé M. Hollande, 36 entreprises du CAC 40 sont implantées. Il est aussi un allié stratégique dans la région, d’autant plus précieux qu’il est le seul pays arabe à disposer, actuellement, d’un siège au Conseil de sécurité à l’ONU. Or il a été beaucoup été question de la situation au Mali et de la crise en Syrie au cours de cette visite, notamment lors de l’entretien que M. Hollande a eu mercredi en tête à tête avec le roi Mohammed VI. Deux dossiers pour lesquels le Maroc a appuyé sans barguigner la position française.
De son côté, Paris a réitéré son soutien au royaume sur la question, ô combien sensible ici !, du Sahara occidental, annexé en 1975 mais disputé par le Front Polisario, soutenu par l’Algérie. Depuis 2007, le Maroc propose un « large plan d’autonomie ». « Je le redis ici : c’est une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée », a affirmé M. Hollande, applaudi par les parlementaires qui se sont, à ces mots, levés comme un seul homme. A la faveur d’une relation que ses conseillers jugent « renouée » avec l’Algérie, où il s’est rendu en décembre 2012, François Hollande a proposé à ses interlocuteurs marocains de jouer un rôle, sinon de médiateur, du moins de pont entre les deux pays voisins du Maghreb.
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Le HuffPost/AFP | Publication: 03/04/2013
François Hollande au Maroc: une visite pour renforcer les liens du royaume avec la France
POLITIQUE – Deuxième déplacement officiel au Maghreb pour le chef de l’État. Après l’Algérie en décembre, François Hollande effectue mercredi 3 et jeudi 4 avril une visite d’État au Maroc, avec le projet de consolider les liens entre la France et son premier partenaire dans la zone nord-africaine. Points forts de cette visite, le chef de l’État rencontrera le roi Mohammed VI à Casablanca, puis s’entretiendra à Rabat avec le Premier ministre Abdelilah Benkirane, avant un discours attendu devant le Parlement.
« La relation entre les deux pays est très dense et fluide. Le Maroc est un partenaire très intime, très proche, l’enjeu de la visite est de se donner les moyens de maintenir une relation de haut niveau », affirme-t-on à l’Elysée. Signe de cette proximité, Mohammed VI avait été le premier chef d’Etat à être reçu par François Hollande, le 24 mai 2012, une semaine après son entrée à l’Elysée.
Mais pour son premier déplacement en Afrique du Nord, fin décembre, le président français avait choisi l’Algérie, provoquant des grincements de dent chez son grand voisin et rival marocain. Un mauvais moment oublié, assure un conseiller diplomatique, car « le Maroc a compris le besoin immédiat qu’avait la France de reconstruire une relation avec l’Algérie » et sa volonté de jouer « un rôle utile entre les deux pays ».
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.lejournalinternational
François Hollande au Maroc : enjeux d’une première visite
Mehdi Rais,
Jeudi 4 Avril 2013
Les 4 et 5 avril, François Hollande est en visite officielle au Maroc, visite pendant laquelle l’enjeu repose sur le resserrement des liens diplomatiques, mais aussi économiques et commerciaux.
rançois Hollande entame sa première visite officielle de deux jours au Maroc. Ce déplacement sera très chargé puisque durant son séjour, il rencontrera le roi Mohammed VI, puis le chef du gouvernement marocain avant de prononcer un discours devant les députés du Royaume.
Ces réunions constituent, en quelque sorte, une marque des relations historiques et très profondes entre le Maroc et la France. Le Maroc est le pôle d’investissement préféré des Français avec 750 entreprises implantées sur son territoire, de même que la France constitue l’allié stratégique et le premier partenaire économique et commercial du Royaume.
La visite du président français semble s’inscrire dans un cadre de courtoisie et de continuité. Pourtant, la situation n’est pas aussi simple. Au contraire, plusieurs observateurs estiment que les rapports entre la France et le Maroc ont connu un léger recul causé par des discordes entre les deux pays, principalement après l’élection de François Hollande à la tête de la France. D’ailleurs, l’ampleur des préparatifs au Maroc pour recevoir le président français témoigne de cette situation.
Le Maroc a toujours eu de bonnes relations avec les présidents issus de la droite, ce qui n’est pas le cas de François Hollande, président socialiste. D’ailleurs, ce dernier a réservé son premier déplacement en Afrique du Nord à l’Algérie, ce qui a été interprété comme un bouleversement de la diplomatie française qui aurait préféré le rapprochement avec l’Etat algérien au détriment de ses relations avec le Maroc.
Economiquement, on signale la montée en puissance de certains concurrents qui s’installent progressivement dans le marché marocain, notamment la Chine ou les Etats-Unis qui aspirent à renforcer leur présence en Afrique du Nord. Cette situation serait susceptible d’éjecter la France de sa place de premier partenaire économique du Maroc, engendrant par la même occasion la régression de l’influence française non seulement dans le Royaume, mais dans toute la région.
Autant d’éléments qui font que la visite du président français au Maroc dépasse le simple caractère de continuité. Alors, comment se justifie la visite du président au Maroc ?
L’analyse de l’évolution des relations entre le Maroc et la France montre que ce déplacement s’inscrit dans un registre d’innovation et de mise en place d’une nouvelle base de partenariat, c’est pourquoi le discours de François Hollande devant le Parlement marocain reste important et très attendu.
D’une manière générale, le président français désire donner un nouveau souffle aux relations Franco-marocaines en rétablissant la situation diplomatique et en restructurant le partenariat économique et commercial avec le Royaume marocain.
Un partenaire stratégique
Le déplacement de François Hollande au Maroc constitue l’occasion pour le président français de démontrer que les relations entre les deux pays sont au beau fixe et que le Royaume demeure le partenaire stratégique privilégié de la France. D’ailleurs, le roi Mohammed VI fut le premier chef d’Etat à être reçu à l’Elysée comme signe de la profondeur des relations entre les deux pays.
L’enjeu principal de la visite du président Hollande à Rabat et Casablanca consiste à « maintenir une relation de haut-niveau » entre les deux partenaires. Pour cela, le président français vient apporter son soutien aux réformes entreprises par le Royaume depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle le président Hollande a programmé une intervention devant le Parlement marocain.
Par ailleurs, l’autre enjeu diplomatique réside dans la volonté du président français de saisir les relations privilégiées avec le Maroc pour obtenir son appui dans la politique internationale de la France, notamment dans les dossiers les plus importants, principalement l’affaire malienne et la question syrienne. Il faut, pour cela, que les deux chefs d’Etats convergent leur, le soutien du Maroc demeurant primordial en tant que membre non permanent du Conseil de Sécurité.
Côté marocain, la visite du président français est considérée comme une occasion pour se procurer le soutien de la France dans des dossiers stratégiques pour le Royaume, notamment l’intégration maghrébine ou l’affaire du Sahara dont la règlementation devient de plus en plus complexe.
La visite du président français ne repose pas uniquement sur des enjeux stratégiques, elle comporte aussi un enjeu économique très important dont la portée consiste à renouveler l’approche partenariale avec le Maroc.
Renouvellement de l’approche partenariale
Le Maroc représente un objectif économique important surtout en ce contexte de crise économique. Il est courtisé par plusieurs puissances notamment la Chine ou les Etats-Unis, ainsi que par les pays émergents tels que l’Inde. Ce qui constitue une pression supplémentaire sur la France qui voit sa présence économique reculer.
Ce constat est confirmé par l’Espagne qui en l’espace d’une année a détrôné la France pour s’imposer comme premier fournisseur du Maroc. Une situation inacceptable pour le pays. Comme le souligne l’ambassadeur à Rabat Charles Fries, il ne s’agit pas de se « reposer sur nos lauriers » face à la concurrence subie actuellement pour investir dans le marché marocain.
De ce fait, la visite du président Hollande est inscrite dans ce cadre, puisque ce dernier, bien qu’il ne vienne pas pour conclure de gros contrats commerciaux, désire « réinventer » le partenariat avec le Maroc, conformément au plan stratégique établi lors de la réunion de haut-niveau entre les chefs des gouvernements des deux pays. En d’autres termes, le président français veut consolider le rôle d’arrière-cour de l’économie française, longtemps joué par le Maroc.
En vertu de ce plan stratégique, la France accordera un prêt de 280 millions d’euros pour financer des projets de développement au Maroc, touchant en particulier la formation professionnelle, le projet de Tramway Casablanca et la redynamisation des ports régionaux.
Il s’agit également pour le président français d’assurer l’avenir du partenariat économique et commercial entre la France et le Royaume. C’est la raison pour laquelle il est accompagné, dans ce déplacement, par plusieurs chefs d’entreprises et investisseurs français qui devront rencontrer leurs homologues marocains lors d’un forum organisé à cette occasion, en vue de renforcer l’esprit de coopération. L’objectif est de garder le leadership en Afrique du Nord, en renforçant la présence économique et commerciale de la France au Maroc.
La visite du président français se présente comme une tentative de réaffirmer son attachement au Maroc, de telle sorte que les relations entre les deux pays demeurent profondes et se développent dans un esprit partenarial fondé sur l’approche « gagnant-gagnant ».
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François Hollande entre Mohammed VI et Bouteflika
Le Point.fr- Publié le 05/04/2013 à 09:46
En pleine tourmente due à l’affaire Cahuzac, le président français a pourtant réussi son voyage au Maroc. Explications
L’affaire Cahuzac aura pourri le premier voyage officiel de François Hollande au royaume du Maroc. Les officiels marocains, chaleureux, faisaient comme s’ils ignoraient le tsunami qui dévastait l’Élysée, les journalistes français semblaient ignorer que le Maroc existe et les ministres de la République étaient sonnés.
François Hollande, lui, est resté impavide. En homme politique coulé dans l’airain, il n’a jamais laissé paraître un instant de désarroi, sans pour autant se dérober lors de la conférence de presse. « Je comprends que, face à ce qui s’est produit, le choc soit considérable », dira-t-il. « Jérôme Cahuzac a été écarté du gouvernement dès que l’affaire a été connue. C’est une affaire individuelle, ce n’est pas le gouvernement qui est en cause », a-t-il précisé, semblant fermer la porte à un remaniement ministériel.
Privilégier le Maroc sans aigrir l’Algérie
Pourtant, ce drôle de voyage a été une réussite. François Hollande, comme Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac ou François Mitterrand avant lui, au début de leur mandat, avait une idée en s’envolant pour le Maroc. Réussir à préserver et à renforcer les liens privilégiés qui existent entre Paris et Rabat tout en réussissant à bâtir une relation apaisée et forte avec son rival et voisin algérien.
Les prédécesseurs de François Hollande s’y sont cassé les dents. Ils ont jeté le gant les uns après les autres. Avant la fin de chaque mandat présidentiel, le Maroc avait réussi à faire pencher la balance en sa faveur et les relations avec Alger, plus compliquées, s’étaient aigries.
Ce temps appartiendrait-il au passé ? À Rabat, nul n’a semblé s’offusquer de ce que François Hollande ait choisi d’aller en visite officielle en Algérie, en décembre, avant de venir dans le royaume. Impensable auparavant. Il est vrai que ce voyage à Alger devait avoir lieu avant la fin de 2012, année du 50e anniversaire de l’indépendance. Mais on se souvient de la mauvaise humeur marocaine lorsqu’en juin 2007 Nicolas Sarkozy, planifiant un tour du Maghreb pour expliquer son idée d’Union de la Méditerranée, avait mis, crime de lèse-majesté, le Maroc en dernière étape de son périple maghrébin. Le palais royal lui avait demandé de reporter son voyage.
« Apprendre à se connaître »
François Hollande peut-il réussir là où ses prédécesseurs ont échoué ? Les temps ont changé. D’une part, les relations algéro-marocaines sont probablement moins exécrables qu’elles ne l’étaient auparavant. Les deux capitales sont donc moins soucieuses de faire du chantage vis-à-vis de leur partenaire français. Ainsi, depuis l’an dernier, Alger consent à vendre du gaz au Maroc, un gaz qui transite depuis plusieurs années par le territoire marocain pour atteindre l’Espagne.
D’autre part, la relation politique et économique entre le Maroc et la France est si étroite que les voyages officiels ne sont plus que routine, ou presque. Même si François Hollande et le roi Mohammed VI doivent « apprendre à se connaître », selon une formule diplomatique pour préciser que les deux chefs d’État n’ont peut-être pas de grands atomes crochus, ce qui, apparemment, n’était pas le cas entre Hollande et Bouteflika, l’un et l’autre désireux de voir leurs pays se rabibocher. Le président français aurait demandé au roi Mohammed VI ce qu’il pouvait faire pour faciliter la réconciliation maroco-algérienne. Mais là, chacun semble à court d’idées. C’est le nouveau chantier de François Hollande.
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CRI online
Le président français réaffirme la continuité du partenariat franco-marocain
Quelques semaines après le déplacement au Maroc de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le président français François Hollande, vient de confirmer l’importance stratégique du lien entre Rabat et Paris.
En visite officielle mercredi et jeudi au Maroc, il a réaffirmé la continuité du partenariat franco-marocain et son soutien au processus de réformes politiques, économiques, sociales engagées au Maroc depuis une dizaine d’années, et accélérées depuis 2011 avec la nouvelle Constitution.
« La relation maroco-française est unique et se situe au-delà des alternances en France, des successions au Maroc », a-t-il souligné dans une allocution prononcée lors du dîner officiel offert en son honneur par le roi du Maroc Mohammed VI, mercredi soir au Palais Royal de Casablanca (80 km au sud de Rabat).
Relation structurante d’une ambition méditerranéenne renouvelée, selon le chef de l’Etat français, elle doit se traduire par des mesures concrètes dans les domaines universitaires, culturels, scientifiques et économiques. Elle devra inévitablement permettre une plus grande mobilité des personnes et en particulier des étudiants, des artistes, des chercheurs et des chefs d’entreprises.
Le deuxième jour de la visite de François Hollande a été marqué par l’audience accordée par le chef de l’Etat français à Rabat au chef du gouvernement marocain et aux présidents de la Chambre des représentants et des conseillers (parlement marocain).
Il a également été marqué le discours qu’il a prononcé devant les parlementaires des deux Chambres du parlement marocain, réuni en session extraordinaire. Dans son allocution, il a souligné que le Maroc s’affirme comme « un pays de stabilité et de sérénité », rendant un hommage appuyé à la « volonté réformatrice » du roi Mohammed VI.
M. Hollande a également réaffirmé la position traditionnelle de son pays sur le dossier du Sahara occidental. Selon lui, la France continuera d’appuyer le plan d’autonomie marocain présenté en 2007, « qui constitue la base sérieuse et crédible d’une solution négociée dans le cadre des Nations Unis ».
La France considère aussi, par la voix de son président, que la dégradation de la situation sécuritaire au Sahel ne fait que renforcer l’urgence de sortir du statu quo. Dans ce cadre, M. Hollande a salué la position marocaine sur le Mali.
« Le roi Mohammed VI a pris des positions très nettes en faveur de l’intervention française, qu’il est allé défendre devant ses pairs » au sommet islamique du Caire, le 6 février, a-t-il déclaré.
Dans le domaine économique, l’entourage de François Hollande constate que la stratégie de « colocalisation » industrielle est une formulation désormais commune. Une sorte de partenariat « gagnant-gagnant » entre entreprises françaises et marocaines censé éviter les délocalisations et générer des emplois dans les deux pays.
Dans ce sens, une rencontre a été organisée le même jour à Rabat entre les hommes d’affaires marocains et leurs homologues français dans le but d’identifier les nouvelles formes de coopération pour un partenariat durable.
Lors de la clôture de cette rencontre, M. Hollande a appelé les entreprises françaises à souscrire à la charte de responsabilité sociale mise en place par les entreprises marocaines afin de valoriser leur contribution au développement du Maroc.
Il a souligné par ailleurs la disponibilité des sociétés françaises à accompagner le programme du Maroc en matière d’énergies renouvelables.
La visite de M. Hollande a été couronnée par la signature de 23 accords de coopérations, en particulier dans le domaine des transports (ferroviaire, tramway, métro, ligne à grande vitesse), de l’agriculture, du développement rural et de l’agroalimentaire, de la valorisation des produits de la mer, du traitement de l’eau et des énergies renouvelables. Les deux pays ont également signé six conventions de coopération dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Ces conventions visent à appuyer les projets inscrits dans la feuille de route 2013-2015, que les deux parties avaient signée en décembre dernier à l’occasion de la réunion de la Haute Commission mixte maroco-française.
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.lesoir-echos
Maroc-France : pour une croissance en Afrique
La visite du président français François Hollande s’est achevée jeudi à Rabat. La poursuite de la coopération économique entre les deux pays a largement pris le dessus lors de ces deux jours. Rabat et Paris comptent intensifier leurs partenariats dans les pays africains.
L’affaire Cahuzac a décidément fait de l’ombre à la visite officielle du président français au Maroc. Lors d’une conférence de presse tenue hier à Rabat, l’attention de la presse française était presque exclusivement portée sur cette affaire. Interrogé sur les initiatives à envisager face à cette situation, François Hollande a déclaré que s’il y avait bien des initiatives à envisager, «ce n’est pas au Maroc que je devrais les annoncer». Concernant cette affaire, le président français a déclaré : « C’est un choc considérable qui appelle nécessairement à des décisions. J’en ai annoncé certaines sur le plan législatif juste avant mon voyage au Maroc» (lire encadré).
Relancer la colocalisation
S’adressant à un parterre d’hommes et de femmes d’affaires marocains et français, François Hollande a indiqué qu’il était «important d’amplifier l’investissement dans tous les domaines et dans les deux sens, ce qui suppose une évolution des mentalités tout en considérant que la relation est bilatérale». Le président français a également relancé l’idée de colocalisation. « Ce qui est bon pour le Maroc sera bon pour la France et les activités créées au Maroc seront favorables en France», a-t-il déclaré.
Le Maroc, hub vers l’Afrique
Les relations maroco-françaises connaissent une évolution significative. Les deux pays développent depuis quelques années une nouvelle approche de coopération devenant partenaires en Afrique. Lors de la rencontre de haut niveau Maroc-France organisée par la CGEM et le MEDEF sous le thème « De nouvelles coopérations pour un partenariat durable », Mohamed El Kettani, co-président du Club des Chefs d’Entreprise France-Maroc, a rappelé les mutations profondes que connaît l’Afrique, suscitant investissements et spéculations. « Il s’agit de développer un partenariat Maroc-France pour accompagner la croissance africaine» , a-t-il déclaré. De son côté, le président de l’OCP Mostafa Terrab a déclaré qu’il s’agissait d’un « problème de perception avant toute chose. L’Afrique étant considérée depuis longtemps comme terreau de problèmes, plutôt que territoire d’opportunité», avant de conclure que «le continent africain va tirer l’économie globale durant le 21e siècle, à l’instar de la Chine durant ces 20 dernières années». Dans ce sens, l’un des protocoles signés durant cette visite (lire encadré) lie l’AFD et Attijariwafa Bank, afin d’accompagner les entreprises marocaines et françaises dans leur stratégie d’implantation en Afrique subsaharienne.
Sécurité régionale
Bien que le volet économique ait pris le dessus sur la visite de François Hollande au Maroc, le président français a également abordé la question de la sécurité régionale, indiquant que « dans le contexte actuel, la menace terroriste concerne toute l’Afrique et l’Europe «. S’adressant au Parlement hier, Hollande a qualifié le plan marocain d’autonomie du Sahara de « base et sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée «. Une déclaration qui lui a valu une standing ovation dans l’hémicycle.
L’affaire Cahuzac fait de l’ombre à la visite
Mercredi, François Hollande avait retardé son départ vers Casablanca afin de faire une déclaration sur l’affaire Cahuzac. Déclenchée en décembre 2012 par une publication de Médiapart, l’affaire Cahuzac a connu un nouveau rebondissement ce mardi après le passage aux aveux de l’ancien ministre du budget concernant la possession d’un compte en Suisse non déclaré au fisc. Cahuzac a été mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale. Concernant les rumeurs de remaniement, le président français a déclaré hier à Rabat que « le gouvernement français en tant que tel n’est pas remis en cause «. « Cette affaire concerne un homme qui n’est plus membre du gouvernement, il n’y a donc pas de décisions à prendre à l’échelle du gouvernement «, a-t-il ajouté, précisant toutefois que bien que ce soit une affaire individuelle, elle est suffisamment grave pour en tirer des conclusions et pour renforcer l’indépendance de la justice «.
Signature de 19 conventions bilatérales
Parmi les conventions, cinq ont été signées avec l’Agence Française de Développement. Il s’agit entre autres d’une convention de prêt accordé à l’ONEE pour le programme d’amélioration des performances des réseaux d’eau potable, d’une convention relative à l’aménagement de la ville nouvelle de Zenata, et d’un Protocole d’accord avec Attijariwafa Bank relatif à l’accompagnement d’entreprises marocaines et françaises dans leur stratégie d’implantation en Afrique subsaharienne. Dans le domaine de l’agriculture, deux conventions ont été signées : une convention de partenariat et de coopération dans les domaines de l’agriculture, du développement rural et de l’agro-alimentaire ainsi qu’un protocole de coopération en matière de valorisation des produits de la mer. Une convention relative au parc éolien de Taza a été signée entre EDF Énergies nouvelles et l’ONEE. Du côté de l’éducation, trois accords ont été signés dont un sur la création d’un Institut international euro-méditerranéen de la Technologie (INSA International) et de l’École centrale de Casablanca. Le Moroccan Financial Board a signé un protocole d’accord avec Paris Europlace. L’ONCF a signé cinq conventions liées, entre autres, au projet de Ligne à grande vitesse entre Tanger et Kénitra. L’organisation d’une exposition sur l’Art contemporain marocain à l’IMA de Paris en 2014 a fait l’objet d’une convention entre la Fondation nationale des Musées du Royaume du Maroc et l’Institut du monde Arabe. Enfin, une déclaration conjointe sur les droits des femmes a été signée par Najat Vallaud-Belkacem et Bassima Hakkaoui.
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RFI.fr
Par Florent Guignard
Retour sur les deux journées-marathon de François Hollande au Maroc
François Hollande vient d’achever une visite d’Etat de 48 heures au Maroc. Il a été accueilli mercredi 3 avril par le roi Mohammed VI à son arrivée à Casablanca et s’est ensuite entretenu avec lui. Ce jeudi, le président français était à Rabat où il a notamment rencontré le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, et a prononcé un discours très attendu devant le Parlement marocain. La France est le premier partenaire économique du Maroc et une soixantaine de patrons ont fait le voyage avec le chef de l’Etat.
Mercredi 4 avril, Casablanca
13h29 : Aéroport de Casablanca. L’Airbus de François Hollande atterrit à l’aéroport Mohammed V de Casablanca avec une heure de retard. La « bombe Cahuzac » va parasiter la visite d’Etat de François Hollande au Maroc. Avant de décoller de Paris, le président français a dû enregistrer une déclaration solennelle pour tenter d’éteindre l’incendie Cahuzac. A son arrivée, la pluie tombe sur Casa. Hollande, c’est bien « Rainman », le surnom qui lui colle à la peau depuis le début de son quinquennat ; son investiture, le 15 mai, s’était déroulée sous des trombes d’eau et son avion avait pris la foudre. Aujourd’hui, le temps est vraiment à l’orage.
14h00 : Un « accueil populaire ». Depuis les aveux de Jérôme Cahuzac, le président est dans « une colère froide », disent tous ses proches. Les éléments de langage ont été bien distribués. Mais le président n’en laisse rien paraître. Il s’agit de donner le change. Alors François Hollande sourit. Pour ça, il sait faire. Gros coup de tonnerre quand le roi et le président arrivent debout dans la Mercedes décapotable royale place Lemaigre Dubreuil pour un « accueil populaire » comme il est écrit dans le programme protocolaire. La foule était plus nombreuse en décembre dernier quand Jean-Marc Ayrault était venu inaugurer le tramway de Casablanca. Mais c’était le tramway. Moins de monde aussi qu’en Algérie, l’accueil est moins spectaculaire. Pas de grands panneaux publicitaires affichant les portraits géants des deux chefs d’Etat, comme en Algérie. Au Maroc, il n’y a qu’un roi.
14h15 : Place du Mechouar. Devant le Palais royal, la garde royale vêtue de velours rouge est en place depuis plus d’une heure. Sous la pluie, le personnel du Palais essaie d’éponger les tapis rouges, à coups de raclette et même d’aspirateur. Les journalistes essaient de s’abriter sous un garage. L’Elysée s’énerve : « Ce n’est pas une manière d’accueillir la presse étrangère ! » Arrive enfin la cavalerie royale, qui accompagne les derniers hectomètres du cortège. Les dignitaires marocains et les ministres français sont alignés. Seule la délégation française s’abrite sous des parapluies.
14hOO : Entretien au Palais royal. C’est la deuxième fois que François Hollande et Mohammed VI se rencontrent. Le roi du Maroc avait été le premier chef d’Etat à être reçu par François Hollande juste après son élection. Après Chirac « le père » et Sarkozy l’ami bling-bling, François Hollande doit trouver sa place auprès du monarque.
Mali, Syrie et Sahara occidental sont au menu de l’entretien. La relation Maroc-Algérie est aussi évoquée. « Il y a un contexte qui change », explique un ministre : la normalisation des relations franco-algériennes. « Dès lors que vous êtes mieux entendus des deux parties, vous pouvez faire bouger les choses. » Sans aller jusqu’à faire une offre de médiation, François Hollande pourrait aider au dialogue entre Rabat et Alger.
16h30 : Mediouna. Moins glamour que le TGV ou le tramway, la station d’épuration de Mediouna, dans la banlieue du Grand Casablanca. C’est pourtant le choix arrêté par François Hollande pour une « visite de terrain ». La station est une première du genre ; elle illustre le savoir-faire français en matière de développement urbain. Un marché gigantesque au Maroc. Les entreprises françaises y sont plutôt bien placées.
Mediouna est une ville nouvelle qui a à la fois l’air vieux et inachevé, comme il en pullule à la périphérie des grandes villes marocaines sous la pression de l’exode rural. François Hollande et Mohammed VI sont accueillis par des cris et des youyous lancés par une petite foule massée derrière des barrières depuis plusieurs heures sous la pluie et le vent… Les youyous redoubleront pour le roi, quand François Hollande sera reparti. Pendant la visite qui se déroule au milieu de grandes cuves malodorantes remplies d’une eau noire et boueuse, des employés du palais astiquent au chiffon les vitres de la limousine royale.
18h30 : Lycée français de Casablanca, discours à la communauté française. Pas un mot de François Hollande sur « l’affaire » devant les Français de Casablanca rassemblés au lycée français Lyautey. « Quand on est en visite d’Etat, explique l’Elysée, on ne ramène pas les problèmes domestiques. » A la présidentielle, Hollande était arrivé en tête ici. L’accueil est poli, la salle n’est pas pleine. Jack Lang est au premier rang.
Pour la énième fois depuis son élection, le président répète que « la France est un grand pays ». Comme si de rien n’était. Quelques blagues météorologiques : « Gouverner, c’est pleuvoir ». Ah tiens, entre le Mali et la Syrie, François Hollande évoque les « problèmes de la France », et ces « difficultés » qui « ne sont jamais insurmontables ». Un message d’encouragement aux Français. Ou à lui-même.
20h30 : Dîner d’Etat au Palais royal. La cérémonie du thé est annulée. Trop de retard. On dit aussi que les princesses n’auraient pas eu le temps de changer de tenue entre le thé et le dîner. On passe donc directement à table. Echange de toasts « très complémentaires » entre François Hollande et Mohammed VI, dixit l’Elysée, où l’on se félicite de « la touche très personnelle » de l’allocution royale.
Le roi et le président dînent en famille. A la même table, à leurs côtés, la compagne de François Hollande, la femme du roi Lalla Salma, les deux sœurs et le frère de Mohammed VI. Le jeune prince héritier, Sidi Hassan, n’est pas du dîner. Dans l’après-midi, on l’a vu faire du shopping chez Gucci au Morocco Mall, le plus grand centre commercial du Maroc.
Au menu du dîner d’Etat, deux tagines, deux pastillas et un couscous. Jus de gingembre et lait d’amandes. De retour à l’hôtel, un ministre se tape le ventre. Et commande une bière.
Jeudi 4 avril, Rabat
11h45 : Discours devant le Parlement à Rabat. En attendant le président, l’ancienne ministre Elisabeth Guigou, née au Maroc, prend des photos de l’hémicycle. A Paris, il est question maintenant de comptes aux îles Caïmans de l’ancien trésorier de la campagne de François Hollande. Nouvelle claque au réveil. « On n’avait pas besoin de ça ». « Il faut un vent fort et un paquet de nerfs pour faire un bon marin », lâche le ministre des Transports, Frédéric Cuvillier. Depuis « le capitaine de pédalo » de Jean-Luc Mélenchon, la métaphore marine est très en vogue dans la politique française.
Le capitaine arrive et prononce son discours devant les députés marocains. « Une amitié, ça s’entretient », dit-il. Il n’y pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour… François Hollande plaide devant un hémicycle plein et sage pour de nouveaux projets franco-marocains (la colocalisation en matière économique et des co-investissements en Afrique). Standing ovation pour Hollande lorsqu’il renouvelle le soutien de la France au plan marocain d’autonomie du Sahara occidental. Le président français salue « la volonté réformatrice du roi Mohamed VI ». Mais point trop n’en faut ; François Hollande supprime de son discours une phrase sur « le pluralisme politique et la liberté d’expression (qui) progressent ».
17h00 : Conférence de presse finale. Dispositif particulier pour cette conférence de presse. Trois questions pour la presse marocaine, trois autres pour la presse française. En Algérie, François Hollande avait été beaucoup plus bavard. Mais le contexte n’est pas le même. Les journalistes français s’intéressent moins au Sahara occidental qu’au séisme de l’affaire Cahuzac. A Paris, les spéculations vont bon train sur un remaniement. Il s’agit d’y mettre un terme. « Ce n’est pas le gouvernement qui est en cause », justifie François Hollande. Posture quasi chef de guerre : « Je suis le chef d’un pays qui ne peut pas accepter d’être humilié depuis des années. » La conférence de presse n’a duré qu’un quart d’heure.
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Le Parisien
Hollande salue « les pas décisifs » du Maroc vers la démocratie
Publié le 04.04.2013, 11h46
Le président français François Hollande a salué jeudi les « pas décisifs » que le Maroc accomplit « chaque jour » vers la démocratie, ajoutant que le royaume s’affirmait comme « un pays de stabilité et de sérénité », lors d’un discours devant le Parlement à Rabat.
« Le message, il est simple: la France a confiance dans le Maroc », a déclaré M. Hollande, qui effectue une visite d’Etat de deux jours.
« Votre pays chaque jour accomplit des pas décisifs vers la démocratie », a-t-il ajouté, louant le souci du Maroc d’assurer son « unité » sur la base de « la reconnaissance de sa diversité ».
« Alors sûrement tout ne va pas aussi vite que certains le voudraient, il y a toujours des critiques, des améliorations, c’est votre responsabilité. Et notre devoir, c’est de vous accompagner », a encore déclaré le chef de l’Etat.
Affirmant que le Maroc s’affirmait « comme un pays de stabilité et de sérénité », François Hollande a rendu « hommage à la volonté réformatrice du roi Mohammed VI ».
Il a notamment évoqué l’adoption, à l’été 2011, d’une nouvelle Constitution, dans le contexte du Printemps arabe, qui garantit notamment, selon lui, « la tolérance » et « reconnaît le caractère multiple de l’identité marocaine ».
« Je sais aussi, malgré ces progrès, ce que sont encore les attentes des Marocains », a ajouté M. Hollande. « Il y a des impatiences partout (…) mais je sais que vous avez la volonté de faire face et de réaliser ce que vous avez promis aux Marocains », a-t-il estimé.
Pour le chef de l’Etat français, qui effectue sa première visite dans le royaume depuis son élection en mai 2012, « le Maroc maîtrise son propre changement, et ce n’est pas facile », a-t-il relevé, en référence aux printemps arabes « qui sont prometteurs et en même temps porteurs de risques ».
« C’est pour cela que nous devons conjurer toutes les menaces », a-t-il ajouté.
Sur la relation bilatérale, François Hollande a évoqué les liens multiples et l' »affection profonde » des Français pour le royaume.
« Je viens, au nom de toute la France, vous dire combien je suis fier de la relation avec le Maroc », a-t-il clamé.
Revenant sur la présence de soldats marocains au sein de l’armée française lors des grands conflits du siècle dernier, il a indiqué qu’il veillerait à ce que le Maroc « soit associé étroitement aux commémorations » du centenaire de la guerre de 14-18 et aux 70 ans de la seconde guerre mondiale.
Un forum parlementaire franco-marocain verra le jour d’ici la fin de l’année, a également signalé M. Hollande.
« Oui le passé nous unit, et c’est le présent, et c’est l’avenir qui nous rassemble », a-t-il jugé
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Blogspot.fr
Visite de François Hollande : de timides avancées politiques sur le Sahara occidental ?
Date : vendredi, avril 05, 2013 0 commentaires
François Hollande en visite de deux jours au Maroc a renouvelé devant le parlement marocain l’appui français à l’option de l’autonomie défendue par le royaume contre la légalité internationale et l’ONU qui prévoient l’organisation d’un référendum d’auto-détermination pour régler la question territoriale.
Selon la correspondante de RFI et de France 24, les parlementaires ont littéralement ovationné le président français à ces paroles. « Soulagés », d’après la journaliste, qu’ils étaient par ce soutien exprimé.
Il faut dire qu’un temps, l’état Marocain a pu craindre les conséquences de l’élection d’un socialiste français. On se souvient des divergences qui se sont exprimés au sein du PS. D’un côté, un Jean-Marc Ayrault très légaliste et usant de mots peu habituels quand on évoque le conflit du Sahara occidental en France, dans une lettre adressée à l’association des Amis de la République arabe sahraouie démocratique (voir l’article posté sur ce site). De l’autre, une Martine Aubry, alors première secrétaire du PS chargée par le candidat Hollande d’aller rassurer le Maroc en pleine campagne électorale et rappelant avec force à la télévision même que le PS n’avait toujours défendu que l’autonomie comme seule solution crédible à cette histoire.
A quelques jours ou semaines du vote du Conseil de sécurité de l’ONU sur le renouvellement du mandat de la Minurso (la mission présente sur place), cette fidélité à la « position historique de la France » laisse entrevoir un nouveau refus à toute demande d’extension du mandat de cette dernière pour pouvoir surveiller, comme le font généralement les missions onusiennes à travers le monde, le respect des droits humains.
Mais, sans doute peut-on y voir une nouveauté, qui sait une audace politique, quand François Hollande a relevé que « l’impasse actuelle (NDLR-dans la résolution du conflit) était préjudiciable à tous, aux familles séparées, aux réfugiés des camps, aux tensions entre les pays du Maghreb« .
Signe d’une certaine clairvoyance, le président français a jouté que « la crise au Maghreb rendait encore plus urgente la nécessité de mettre fin à cette situation« . (applaudissements polis)
« La France, a-t-il encore précisé, soutient les démarches du secrétaire général des Nations unies pour parvenir à un règlement politique mutuellement acceptable sur la base des résolutions du Conseil de sécurité. Le plan présenté en 2007 par le Maroc prévoit un statut de large autonomie pour la population du Sahara occidental. Je le redis ici : c’est une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée » (standing ovation) « Mais, d’ici là, tout doit être fait pour améliorer les conditions de vie pour la population de cette région« , a-t-il conclu sur le sujet.
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