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La note 233/14 ou la chasse aux sorcières

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     La note ministérielle 233/14 relative aux cours de soutien payants que donnent certains professeurs à leurs élèves  met le doigt sur le mal en interdisant formellement et de quelque manière que ce soit, l’organisation par les enseignants de cours de soutien payants au profit de leurs élèves mais ne dit pas comment mettre en application le contenu de cette note. Le ministère compte sur l’esprit de délation et de dénonciation qu’il cultive chez les élèves et leurs parents , tout comme chez les simples citoyens dans cette chasse aux sorcières qu’elle déclare aux professeurs qui donnent des cours rémunérés à leurs propres élèves. Ainsi, le ministère invite-t-il à travers ladite note, les Académies Régionales de l’Education et de la Formation et les délégations provinciales à prendre toutes les mesures permettant aux parents d’élèves et à toute autre personne concernée de dénoncer toute violation de cette interdiction, et à traiter leurs plaintes avec la célérité et la fermeté requises. Il convient à ce propos de rappeler que les professeurs qui donnent des cours de soutien payants à leurs élèves le font en complicité avec les élèves et leurs parents dans un accord tacite entre les premiers et les seconds. En effet, les élèves et leurs parents, conscients du poids du pourcentage de la note du contrôle continu à l’examen national du baccalauréat, inscrivent volontairement leurs élèves dans les cours de soutien que donnent  leurs propres professeurs. Il y a des cas d’élèves qui suivent les cours publics et les cours de soutien payants chez le même professeur et suivent les mêmes cours chez un autre professeur. Les cours chez le premier garantissent à l’élève une bonne note au contrôle continu qui compte pour 25% à l’examen du baccalauréat, ce qui n’est pas peu, et chez le second une bonne préparation à l’examen national. Le ministère ne doit donc  pas s’attendre à ce que ces élèves et leurs parents dénoncent leurs professeurs avec qui ils ont établi un compromis implicite fondé sur le profit mutuel. Ils se soutiennent dans un rapport de type donnant donnant, gagnant gagnant : les professeurs soutiennent leurs élèves en les gratifiant par de bonnes notes au contrôle continu au détriment des autres et les élèves bénéficiaire, de leur côté, soutiennent matériellement leurs professeurs en leur payant les bénéfices de cette note du contrôle continu. Il n’est donc plus question de soutien pédagogique mais de soutien au contrôle continu qui est loin de former les élèves mais les avantage sur les autres. Ce compromis entre ce type de professeurs et leurs élèves, qu’ils retrouvent et sur les bancs de l’école publique et sur ceux des cours de soutien payants, est le plus dominant et le plus difficilement combattable dans la mesure où il y a connivence et complicité entre les uns et les autres. Les professeurs seront plus protégés et plus défendus par leurs élèves et leurs parents que dénoncés et décriés.

   Les AREF et les délégations provinciales ne peuvent donc pas espérer compter  sur les parents et leurs enfants qui bénéficient des avantages qu’ils tirent des cours de soutien que leurs propres professeurs leur donnent moyennant finances. De la même manière, les membres des commissions chargés de l’application de la note ministérielle qui ont commencé leurs tournées dans certaines écoles où se pratiquent les cours de soutien payants, ne peuvent pas non plus mettre la main sur les professeurs qui se sont encanaillés dans ce sale exercice. En effet, beaucoup de ces professeurs on fait des cours de soutien payants à leurs élèves une véritable activité lucrative. Il relève de l’impossible pour eux d’abandonner  un business rentable où le vendeur et l’acheteur montent une transaction fondée sur le profit des uns et des autres au détriment d’une troisième partie qui en fait les frais. Ces professeurs se sont fait un train de vie beaucoup plus au-dessus du salaire qu’ils perçoivent de l’Etat qui les emploie et les paie. La lutte contre les mercenaires des cours de soutien payants au profit de leurs élèves a donné de sinistres idées à ceux qui les pratiquent : il y en a qui vont momentanément fermer boutique en attendant que l’orage passe, d’autres agissent comme les ‘’farrachas’’ (marchands à la sauvette) en changeant de  lieu d’exercice, d’autres encore demandent à leurs élèves de faire propager une fausse information selon laquelle leurs professeurs ont cessé de donner des cours de soutien payants à leurs élèves…Et j’en passe. Selon les uns et les autres, la campagne sera de courte durée et tout redeviendra comme avant.

   Je crois que les AREF et les Délégations Provinciales feront mieux d’impliquer de près les directeurs des écoles dans la lutte fermement engagée par le ministère de l’Education Nationale contre les cours de soutien payants que donnent certains professeurs à leurs élèves. En effet, les directeurs savent quels sont les professeurs relevant de leur juridiction qui donnent ce type de cours de soutien. Leur implication dans cette lutte sera efficace et bénéfique.

   En conclusion, la note ministérielle 233/14 relative à l’interdiction des cours de soutien des professeurs au profit de leurs élèves a réhabilité les professeurs honnêtes qui œuvrent à la réussite et au succès de leurs élèves loin d’une activité malsaine que certains de leurs collègues exercent contre l’éthique de la profession. Les élèves et leurs parents connaissent nommément les professeurs consciencieux, travailleurs et honnêtes et les professeurs qui font commerce des cours de soutien payants à leurs propres élèves.

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4 Comments

  1. pere d eleve
    07/01/2015 at 11:48

    bravo M;zaid vous avez bien analysé la situation:la complicité des parents ,les profs qui se patientent pour reprendre,ceux qui ont changé de locaux;;;et meme vs craignez beaucoup que telle note ne soit appliquée a la lettre.ainsi vous avez proposé de solliciter l aide des directeurs et;;;ca se voit bien que vous êtes un bon connaisseur dans ce domaine et mon sens pour réaliser ce que vous chercher a travers votre article et d ailleurs on peut faire cette lecture c est de solliciter votre aide pour dénoncer toux ceux qui s adonnent a ce sale exercice comme vous l avez qualifié et que vous défendiez il y a deux ans et ainsi on mettra fan a ces profiteurs et malhonnêtes qui nuisent au corps enseignant.bravo encore une fois d ailleurs vous l avez bien dit vous même de telle situation naissent les héros.merci a oujdacity qui_ nous permet cet échange d idées et le partage des visions.

  2. MY RAMDANE
    09/01/2015 at 01:56

    MERCI SID LHAJ POUR CET ARTICLE.
    JUSTE UNE SIMPLE SUGGESTION : PAS DE CONTROLE CONTINUE ET CA SERA FINI AVEC LES BAZNASSAS.
    UNE QUESTION :POURQUOI VS N AVEZ PAS PARLE DE LA DOUBLE FONCTION.?
    POURQUOI LES IMPOTS N ENTRENT PAS EN LIGNE?

  3. OUMNIH
    09/01/2015 at 13:14

    C’est un marché lucratif qui porte préjudice au principe d’égalité des chances et à la crédibilité de la diplomation du système éducatif marocain et qui fausse par la suite, ce qui est grave, l’accès à l’enseignement supérieur.
    Dans ce système, les élèves, les parents et certains enseignants font preuve d’un égoïsme coupable: ils en tirent profit en lésant les élèves qui n’ont pas les moyens d’en bénéficier, et ils sont nombreux.
    La prise en compte du contrôle contenu dans l’obtention du Bac a été dictée par des motivations saines et louables. En effet,ce système a été adopté ,au départ, sur demande insistante des enseignants pour impliquer davantage les élèves dans le travail scolaire quotidien: une motivation supplémentaire surtout que ce système, encadré par des circulaires , par des notes et par des journées pédagogiques, était sensé évaluer progressivement le processus d’apprentissage et le réguler en vue d’améliorer la qualité de l’enseignement dispensé.
    Or, ce système a été vicié , détourné de ses objectifs initiaux par les parties concernées :d’abord l’élève vise à améliorer ses notes , et donc sa moyenne consacrée par le système basé sur l’accès sélectif plaçant à chaque fois la barre plus haut. Ensuite, certains enseignants et institutions d’enseignement, qui ont proliféré dans tous les recoins de la ville( proximité oblige!), y ont trouvé un filon d’or inespéré( détaxé en plus!) qu’ils ne se sont pas privés d’exploiter.
    Le malheur, c’est que le Ministre n’ a pas eu la clairvoyance ,voire l’audace, de reconnaître que son système a été récupéré , vicié et détourné de ses objectifs pédagogiques initiaux, qu’il ne produit plus les résultats pédagogiques qu’ on s’était fixé en l’instaurant, qu’il débouche au contraire sur une injustice flagrante et handicapante dans la diplomation et que , par conséquent, il faut arrêter.
    Ce n’est pas la « chasse aux sorcières » ,comme a dit mon cher collègue et ami ZAYED que je salue chaleureusement en passant,qui résoudra ce problème épineux (par pour tout le monde, le le conçois!)

  4. mouad layigui
    26/01/2015 at 00:42

    C’est un bon cite

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