· La géostratégie, nouvel argument de codéveloppement

· De nouveaux pôles de compétences identifiés

· Des projets structurants de 46 milliards de DH

Dans la feuille de route du développement de l’Oriental, «l’histoire s’écrit avec la géographie». La nouvelle approche, complètement en rupture avec le passé, est appréhendée sur la base du concept spatial méditerranéen. L’objectif étant de maximiser les synergies, l’impact économique, social et humain des projets à promouvoir. Le tout avec un impact national.

L’Oriental au cœur d’un espace stratégique où Oujda est sensiblement équidistante de Casablanca, Madrid et Alger ou encore de Tunis et Marseille… C’est dans cette logique d’ouverture et de nouvelle lecture du territoire que s’inscrit donc l’approche de développement de la région de l’Oriental. Celle-ci sera désormais placée au cœur du triangle économique Casablanca-Alger-Madrid.

Un positionnement dicté par de nombreux atouts de géographie physique et humaine. L’immensité du territoire (83.000 km2) et la diversité des sites ainsi que la qualité de la ressource humaine de la région, souvent contrainte à émigrer, font que la région du «Far East» repense complètement son modèle de croissance économique pour plus d’attractivité.

A cet effet, l’Agence de l’Oriental a conçu un véritable «business plan» orienté développement durable à l’échelle régionale. Une vision qui impose d’appréhender en termes stratégiques la bataille économique que se livrent les régions de l’espace euro-méditerranéen et saharien.

Du coup, la notion de développement est désormais conçue dans une logique de pôles pour une meilleure synergie et complémentarité entre territoires. Ainsi, Nador est appelée à devenir une locomotive industrielle (industrie et services) dotée d’un pôle portuaire maritime et industriel. Pour sa part, Saïdia se positionne en tant que pôle touristique. Berkane conserve sa casquette de pôle agro-industriel. A noter que l’agriculture est un autre pilier de l’Oriental. A titre d’exemple, à elle seule la région représente 25% du parc oléicole national.
Pour sa part, Oujda sera érigée en pôle universitaire orienté économie du savoir et des nouvelles technologies. Figuig et Bouarfa seront des sites dédiés à l’économie des oasis et au tourisme de niche du désert. Quant à Jerrada, c’est plutôt l’économie des terroirs-élevages ainsi que la valorisation des produits du terroir. Enfin, Taourirt est pensée en tant qu’espace d’équilibre territorial avec un pôle logistique et de transport (ligne ferroviaire Taourirte-Nador).

La synergie entre l’ensemble des pôles est appelée à se traduire par une vision intégrée qui implique aussi l’arrière-pays et les sous-pôles régionaux.
Un écosystème créateur de valeur ajoutée, d’investissements et générateur d’emploi.
Dans ce nouveau contexte géostratégique, l’Agence de développement de l’Oriental repense la notion d’attractivité. Elle conçoit que s’il y a «une attractivité forte dans la région, elle devrait se traduire par une réduction de l’émigration des locaux». Mieux encore, d’un point de vue immatériel, l’attractivité se fera alors par l’amélioration du cadre de vie, l’éradication de la pauvreté et de l’exclusion sociale, voire le développement de pôles de compétences et de compétitivité. Ce qui sera accompagné par des implantations d’entreprises de premier rang en quête d’un positionnement géostratégique. Le positionnement de la région à proximité du marché européen, l’atout culturel et linguistique (français, espagnol…) sont autant de facteurs qui plaident pour des investissements dans l’offshoring, l’industrie ou encore le secteur tertiaire.

· OujdaShore

En somme, l’Oriental a identifié ses propres filières stratégiques prioritaires que sont l’agro-industrie, l’offshoring et la logistique. Le plan de développement implique aussi des actions transversales qui devront contribuer à élever le niveau d’attractivité régionale, la poursuite da la mise à niveau des infrastructures, les programmes de requalification urbaine… En plus d’actions de promotion envers les investisseurs (road show, campagnes de communication…). L’ensemble de ces actions est fédéré par des projets structurants de l’ordre de quelque 46 milliards de DH. A lui seul, le plan d’actions triennal (2006-2008) de l’Agence de l’Oriental mobilise 5,5 milliards de DH de ressources. L’an dernier, l’accent a été mis sur les grands programmes d’investissement structurants. L’objectif étant de désenclaver la région (autoroutes, routes, aéroports, ports, voies ferrées, centrale électrique, station de traitement des eaux, infrastructures sanitaires…). Dans ce contexte de renouvellement total et de mise à niveau des infrastructures de base, l’Agence a pris en compte les orientation du plan Emergence et diligenté l’étude des sites susceptibles d’attirer des investisseurs. Au total, quelque 11 sites ont été identifiés. Parmi ces derniers, 4 sont jugés prioritaires. Il s’agit du parc industriel de Selouane, de la zone franche intraportuaire de Nador, du parc industriel de Boughriba ou encore de la
Technopôle d’Oujda connue sous l’appellation OujdaShore.

L’avenir de Figuig et Jerrada

De l’avis du directeur de l’Agence de l’Oriental, la stratégie de développement régionale prévoit la création pour Jerrada d’un nouveau pôle énergétique fondé sur l’installation de la centrale thermo-solaire (500 MW) qui fonctionnera à cycle combiné gaz et solaire. Ce projet induira des activités autour du développement des énergies renouvelables. Pour l’activité minière, la grande production est achevée. Par contre demeurent les activités de la petite mine artisanale qui est en voie de restructuration. Pour sa part, Figuig a pour vocation de développer des activités liées au tourisme culturel, à la production agricole des produits du terroir (dattes, miel, produits de l’artisanat…) et tout ce qui a trait à l’économie oasienne.

L’economiste