Salima Faraji : « Les caciques du FLN bloquent l’ouverture des frontières»
Trois questions à Salima Faraji, députée PAM d’Oujda.
1. Des candidats aux élections présidentielles algériennes se prononcent en faveur de l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie. La thématique est-elle à ce point porteuse en Algérie ?
En effet, Abdelaziz Belaïd et Louisa Hannoune, une figure emblématique de la gauche algérienne, ont fait des déclarations pour l’ouverture des frontières. Je pense que de très nombreux Algériens sont aussi favorables à cette issue. Récemment, nous avons reçu à Oujda une parlementaire qui représente les Algériens de la diaspora. Elle a rencontré les résidents algériens de l’Oriental et a été impressionnée par l’importance qu’ils accordent à la question. De l’autre côté, le blocage reste le fait des caciques du FLN. Pourtant, il y a eu un réel optimisme lorsque Abdelaziz Bouteflika a été élu puisqu’il est originaire d’Oujda. Nous pensions tous que le problème allait être réglé. Mais, au final, il ne s’est rien passé.
2. Quels sont les enjeux de l’ouverture des frontières pour les deux pays ?
Ils sont d’ordre sécuritaire, économique et culturel. Prenons l’exemple du trafic de drogue : dans le monde entier, il est endigué par une coopération policière complète entre les pays frontaliers. Nous pourrions, sur le plan économique, créer une complémentarité dans la production et la main d’œuvre. Le coût du non-Maghreb est énorme et nous ne pouvons pas continuer à vivre cette situation. Et pour avancer, il est indispensable de séparer la question des frontières et l’affaire du Sahara.
3. Que peuvent faire les hommes politiques marocains, les parlementaires en premier lieu ?
Ce qui est positif au Maroc, c’est que la majorité des partis politiques est en faveur de l’ouverture des frontières. Pour militer dans ce sens, la diplomatie parallèle et parlementaire reste primordiale. D’ailleurs Mohammed VI nous y a encouragés lors de l’avant- dernière rentrée parlementaire. Et puis, il faut mobiliser la société civile. Parmi d’autres initiatives, avec les avocats de l’Oriental, nous organisons des manifestations communes en robes des deux côtés des frontières.
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1 Comment
L’état perdurant d’impasse dans les relations Marocco-Algériennes est, à mon humble avis, essentiellement du au fait que la politique du régime Algérien envers le Maroc s’inspire d’un référentiel passéiste et stérile : la défaite de 1963, et la « nécessité absolue » de prendre revanche. Partant, seul un changement profond au niveau de ce régime pourrait redonner espoir, et aux relations entre nos deux pays, et au peuple Algérien frère. N’est-ce pas, BARAKAT ?!