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Plaidoyer pour une utilisation généralisée du médicament générique

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 Dr. Riyad MOUNASSIB (Administrateur des Administrations Centrales)

Dans un contexte de faiblesse et de cherté des soins, le taux de recours aux soins au Maroc est assez bas, puisqu’il n’atteint en moyenne que 65,5 % et seulement 45,1 % pour les 20 % de la population les plus pauvres. Ainsi depuis plus d’une décennie, l’Etat marocain essaie de réformer sans y parvenir le financement de la santé. Après une longue gestation, la réforme a pris un tournant décisif vers la concrétisation, avec l’application de la loi 65-00 portant Code de couverture maladie de base. Avec cet atuel  régime, le taux de personnes couvertes par une assurance sociale connaîtra un grand développement, avec une influence sur les soins, celle-ci qui aura tendance à augmenter, une augmentation qui touchera en premier lieu le médicament vu la position qu’il occupe dans la consommation du médicament du pays (à savoir entre 35 et 40 % des dépenses de santé).

La part actuelle des médicaments et des biens médicaux dans les charges totales – hors administration – de la couverture médicale est prés de 32 %, le poste pharmacie et biens médicaux ne représentent donc pas, moins du quart des dépenses pour toutes les régions. Dans ces conditions, la maîtrise des dépenses du médicament est capitale pour un régime débutant de couverture médicale, les médicaments génériques seront ainsi indisponibles pour garantir à ce système, un équilibre financier durable.

L’assurance maladie doit tirer pleinement profit des économies engendrées par la mise en place d’une véritable politique de médicaments génériques, celle-ci s’articule ainsi, autour des mesures suivantes :

– L’établissement d’une liste fixant les médicaments éligibles au remboursement, où la priorité sera accordée au médicament générique (exemple de la liste établie par la CNOPS),

– Une action sur la prescription qui doit être contrôlée, les médecins en cas d’abus doivent être rappelés à l’ordre. En France par exemple l’option conventionnelle précise que : « Le médecin référent s’engage à prescrire les médicaments les moins onéreux à concurrence d’au moins de 10 % de la valeur de sa prescription médicamenteuse totale, dont 3 % au titre des médicaments génériques tels que définis par la réglementation en vigueur ». Ceci implique que la prescription des médicaments doit évoluer d’une logique purement santé à une logique financière dominée par l’exigence de maîtrise des dépenses,

– Dresser la liste des médicaments génériques et celle des équivalents thérapeutiques sur des bases scientifiques et non seulement commerciales et économiques, à l’instar par exemple du guide des équivalents thérapeutiques émanent de la caisse française d’assurance maladie des travailleurs assurés,

– Enfin une compagne grand public sur le thème des génériques, vu les habitudes courantes d’automédication de la population, pour plus d’informations et de sensibilisations.

Aussi et sans pour autant prétendre régler toutes les failles du régime marocain d’assurance maladie, les génériques permettent pourtant de limiter la croissance des remboursements innovants aux prix très élevés, pour garantir ainsi et à long terme l’équilibre financier de notre actuel régime d’assurance médicale obligatoire.

 

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