L’intelligence ou les intelligences?
- A l’occasion de la rentrée scolaire, on entend souvent dire aux gamins qu’ils devraient être intelligents à l’école, et que si leurs résultats étaient médiocres les parents l’attribueraient au manque d’intelligence, or que signifie cela ? Qu’est-ce que l’intelligence ? Est –elle innée ou acquise ?
La scolarité des enfants est très compliquée, elle dépend de plusieurs facteurs, la médiocrité de certains élèves a d’autres explications, en dépit de leurs intelligence remarquable. Par exemple, un élève démotivé par ses difficultés perçoit moins ce qu’on lui enseigne. Mais d’autres, parfois malmenés et mitraillés par des propos malveillants, de leurs professeurs et parents, souffrent clairement d’une carence au niveau des opérations mentales : associations de faits, raisonnement , et déduction , etc.….Du fait ils s’adaptent difficilement avec de nouvelles situations d’apprentissage .L’absence de ces compétences n’a aucun rapport avec l’ aptitude physique .Cet insuffisance constitue une défaillance, si grave, une déficience mentale. Dans ce cas dernier il s’agit de la débilité mentale phénomène étudié par Alfred Binet, psychologue français, un des premiers chercheurs sur la mesure de l’intelligence au début du siècle dernier. Selon lui un enfant débile est en retard intellectuel par rapport à son âge. C’est en comparant les performances intellectuelles des enfants, qu’il a tenté de comprendre en quoi consiste l’intelligence. D’où l’apparition du fameux Q.I .Sachant que les premières recherches ont essayé de différencier le débile de l’idiot et de l’imbécile. Quelle différence ?
Toutefois les dernières études sur le sujet ont complètement changé notre vision .En 1983 Howard Gardner, professeur à l’université d’Harvard a développé une théorie qui dit qu’il y’a plusieurs intelligences. Il a observé que certains artistes ont des capacités extraordinaires. Il en déduit qu’ils existent d’autres formes d’intelligences. Dans son interview avec le magazine L’EXPRESS en 1997 il les définit comme suit <<Nous avons établi ces sept profils sur la base des recherches en psychologie et en neurologie, avec des moyens d’évaluation qui ne passent pas par le miroir déformant des tests. Il y a d’abord l’intelligence logique, mathématique dont Einstein est un bel exemple. L’intelligence spatiale, celle de Picasso, des architectes, des peintres, de tous ceux qui savent manier les formes. L’intelligence linguistique, dont font preuve des poètes comme T. S. Eliot. La musicale, avec Mozart au zénith. Celle du corps, que révèlent les grands danseurs, les sportifs, des mimes comme Marcel Marceau. Et puis l’intelligence des autres, celle de Freud, de Gandhi, et, enfin, l’intelligence de soi, celle de Proust ou de Joyce… J’ajouterais aujourd’hui une huitième forme, celle de la nature. Et même une neuvième, l’intelligence « existentielle », cette capacité à penser nos origines et notre destinée, dont ont fait preuve un Churchill ou un Camus. >>
La théorie de Gardner a bouleversé notre ancienne conception de l’intelligence. Ainsi elle s’est imposée comme choix pédagogique pour les nouveaux curriculums éducatifs. Actuellement, dans les pays développés, on a recours à diversifier la présentation des contenus à enseigner et à les reformuler en fonction des capacités des élèves.
Après cette découverte de Gardner, les études scientifiques ont prouvé que le code génétique contient des gènes qui pourraient nous préparer à devenir intelligent. Néanmoins l’environnement socioculturel a un impact très important.
Ainsi, pour avoir un enfant surdoué, il ne suffit pas de lui transmettre les gènes de l’intelligence, mais de les développer aussi par une bonne éducation dans un milieu correct et propice.
Innée ou acquise ? Aussi tout difficile de déterminer précisément les limites entre les deux.
De ces découvertes on en déduit que le concept est vaste et complexe. Ainsi on ne peut pas le définir laconiquement à fortiori avoir une seule signification. Gardner a dit dans une interview avec le magazine scientifique (La recherche) :<<… Mais toutes ces affirmations ne sont que des inférences : la meilleure façon de définir, par son fonctionnement réel, chacune de nos intelligences, c’est encore de la concevoir comme une sorte d’ordinateur destiné à accomplir une tâche spécifique. >>.Ceci dit, nos enfants méritent du respect et de l’estime aussi.
1 Comment
Bonjour
Merci à vous pour cette synthèse? Certes, comme vous le dites certains pays développés élaborent une diversification des enseignants. Mais de nombreux pays d’Asie, de la Turquie à la Malaysie, font actuellement un travail très intéressant pour intégrer les intelligences multiples dans leur système éducatif.
Je suis préfet des études et enseignant dans un collège de Roubaix, où nous développons un projet, soutenu par l’Académie de Lille, autour des Intelligences Multiples. Ainsi pour impulser, accompagner et développer une réflexion sur les Intelligences Multiples, j’ai engagé un travail de curation dans ce domaine :
link to scoop.it
qui vient également en complément de mon action de formateur.
Très cordialement
Lucas Gruez