Le parti de la justice et du développement a remporté ,selon les chiffres du ministère de l’intérieur ,107 sièges ,soit plus d’un quart de la totalité des sièges au parlement .Une première au Maroc depuis  l’indépendance.La crédibilité et la transparence du scrutin  étaient garanties par l’Etat dans l’ensemble du royaume.L’argent de la corruption s’il a circulé encore un fois pour séduire les électeurs ,est devenu une sorte d’ épiphénomène,c’est-à-dire un cas d’ irrégularités isolées dans quelques régions au lieu d’un phénomène généralisé comme on a l’habitude de voir et d’entendre .La différence est significative.
Par ce score historique ,le PJD a devancé de loin les formations politiques classiques.Pourquoi une telle performance électorale?Les raisons de cette victoire éclatante trouvent leurs  origines dans le fait que les militants du parti  ont opposé une résistance farouche non seulement aux gourvernements qui s’y sont succédés depuis une dizaine d’années mais aussi à l’Etat marocain.En d’autres termes,Le fait qu’ils étaient dans l’opposition depuis la naissance du parti ,il y a une quinzaine d’années les a rapprochés des couches de population en mal de vivre ;l’usure des autres partis politiques de droite et de gauche a fait le reste.Le reférentiel islamique étant le socle fondamental de ce parti,ses fondateurs ont ciblé en priorité sur la moralisation de la vie publique  et l’instauration d’une justice sociale authentique.Se tournant vers une politique de proximité ,le parti a opté pour le développement du tissu social et la multiplication des réseaux sociaux en allant vers les couches défavorisées et les couches moyennes de la population.Leur mot d’ordre:aide et solidarité. Ainsi,ce parti a réussi à conquérir les coeurs d’une partie importante de la population  désabusée par des partis qui ont promis monts et merveilles à leurs électeurs sans être à la hauteur de leur attente.
La chute des dictatures en Afrique du Nord,le printemps arabe ,les contestations populaires parfois violentes au Maroc ,le phénomène coriace et combatif du mouvement des jeunes 20 février,le discours du chef de l’Etat ,le 9 mars ,un changement partiel mais important de la constitution ,le référendum du 1 er juillet  ,tous ces événements qui se sont enchainés en moins d’un an représentaient les causes profondes et logiques de la transformation par les urnes de la carte politique marocaine.Le Maroc n’avait pas le choix.Il lui fallait ou  laisser les urnes parler d’eux-mêmes sans y intervenir  ou laisser les événements aller vers l’inconnu,ce qui représentait un grand risque pour la stabilité
du Maroc . Le peuple était fatigué de voter pour des partis qui ne font pas grand ‘chose un fois dans le gouvernement ;les résultats sont souvent  en-deça des attentes .Cela ne veut pas dire que l’actuel gouvernement n’a rien fait ;mais les problèmes  sociaux restent en suspens:le chômage des jeunes ,la pauvreté des couches défavorisées ,une croissance précaire, le problème de la santé publique ,celui de l’enseignement etc….
Alors ,nous devons féliciter le PJD d’avoir obtenu le maximun de sièges au parlement par rapport aux autres  partis  en gagnant la confiance de ses électeurs  .Qu’on soit dans un parti de gauche ou de droite ,qu’on ne soit pas d’accord avec sa ligne poltique ou idéologique,il est difficile à quiconque de ne pas reconnaître les  mérites de ce parti ou de ne pas applaudir à sa victoire car les résultats sont là et parlent d’eux-mêmes.Pour leurs détracteurs ,nous leur disons : »ils sont là ,laissez les gouverner,ils ont cinq ans devant eux,offrons-leur  l’occasion de réussir .Eh oui, c’est ça la démocratie !