A en croire les statistiques de l’AREF de l’oriental, Les résultats du baccalauréat sont excellents et, comparés à ceux de l’année dernière, ils connaissent une hausse remarquable. Ces statistiques parlent  d’un taux de réussite supérieur à 50%, ce qui peut être considéré comme un exploit à mettre à l’actif de la collaboration de tous. Si les statistiques sont réellement vraies -dans d’autres pays, il n’y pas plus vrai que les chiffres-  nous nous en réjouissons tous, car, en ma qualité d’enseignant, je me dirai ‘’tiens, Tayeb, regarde le fruit de ton travail qui clôt la fin de  ta carrière’’ et le soir, je dormirai la conscience tranquille, moi qui suis constamment tourmenté et en lutte contre un système éducatif et scolaire grippé. Je leur accorde un peu de crédit à ces chiffres, car je ne peux pas aller contre les statistiques sur lesquelles les responsables s’appuient pour valider leur discours.  Ils nous font avaler leurs statistiques comme on fait avaler sa morphine à un malade : c’est apaisant, c’est calmant, c’est endormant  mais ça ne guérit pas du mal.

De la même manière que les responsables de l’AREF de l’oriental, j’utiliserai des statistiques pour éclairer les citoyens et en particulier les parents d’élèves dont les enfants ont passé leur baccalauréat LITTERAIRE en juin 2011. Je partirai d’un exemple concret, observable, vérifiable. Je prends, pour être plus crédible dans mes propos, l’exemple du lycée où je travaille :

– Sur un total de  277 candidats de la filière LETTRES, seuls 42 élèves ont obtenu leur baccalauréat, ce qui représente  un taux d’échec de l’ordre de  84,79% (taux de réussite 15,16%

– Sur un ensemble de quatre classes littéraires d’un effectif de 131 élèves,  seuls 12 élèves ont décroché leur baccalauréat, ce qui représente un taux d’échec de l’ordre de 90,83% (taux de réussite de 9,16%)

–  Sur une classe de 38 élèves, une seule élève (une fille) a obtenu son bac, ce qui représente  un taux d’échec de l’ordre 97,36%  (taux de réussite 2,63%).

– Des 277 candidats de la filière lettres qui se sont présentés au baccalauréat, 124 élèves sont rayés du contrôle, ce qui représente un taux de renvoi de l’ordre de 44,76%, et 111 sont autorisés à redoubler leur classe , ce qui fait un taux de  40,07%.

En conclusion, comme les données semblent l’indiquer, les statistiques  vont à contre sens de celles de l’AREF de l’oriental. Certains me diront que c’est un cas extrême que je propose à l’étude,  je leur réponds que cela se peut, s’ils veulent bien prendre la peine de nous communiquer les résultats des filières littéraires de leurs lycées pour le besoin du démenti ( je ne parle pas des sciences humaines) ; d’autres attribueront cela aux professeurs, cela se peut, car comment se peut-il que dans une classe de 38 élèves, une seule élève obtienne son bac, 12 redoublent, et 25 sont renvoyés  ? Les professeurs sont appelés à fournir des réponses pour justifier cette catastrophe ; d’autres accuseront le système éducatif et scolaire, cela se peut : il est temps de constituer des équipes de travail, de former de cellules de crise pour remédier au problème ; d’autres enfin, mettront cela sur le dos des élèves qui ne s’impliquent pas, selon eux, dans leur scolarité, cela se peut : le système éducatif  s’accommode mal à la réalité puisque en classe, le professeur continue à écrire au tableau avec un bout de gypse alors que les élèves, rentrés chez-eux ‘’tchattent, tweettent , facebookent ‘’avec un clavier. Le système éducatif n’est donc pas adapté aux besoins des élèves et à leurs préoccupations.