Taourirt: Que de dysfonctionnements à éradiquer
Taourirt: Que de dysfonctionnements à éradiquer
· 70 % du tissu urbain non réglementaires
· 17 quartiers sans équipements de base
La ville de Taourirt est fortement marquée par des dysfonctionnements en matière d’habitat et d’urbanisme. En effet, depuis les années 80, le tissu urbain de la ville s’est développé de manière anarchique. A ce jour, l’habitat non maîtrisé englobe, selon des sources proches du dossier, 70 % de l’existant. La majorité des quartiers est dépourvue d’équipements de base: ni eau, ni électricité, ni assainissement. La trame viaire est défectueuse et de nombreuses ruelles, larges de 2 à 3 mètres seulement, sont sinueuses. Le réseau d’assainissement qui ne couvre qu’une partie de la ville est, quant à lui, vétuste.
La nature juridique du foncier en majorité bien collectif constitue aussi un facteur favorable à une expansion urbaine non maîtrisée. Par ailleurs, la ville de Taourirt abrite plusieurs activités commerciales non formelles. Ainsi, la contrebande érigée en économie de base et la prolifération de l’habitat clandestin ont favorisé l’exode rural. De fait, l’accroissement démographique va connaître un rythme accéléré et la population va passer entre 1994 et 2004 de 57.836 à 80.024 habitants. Parallèlement, la municipalité de Taourirt a enregistré un taux de pauvreté de 24,94 %.
· Diagnostic
Face à ces dysfonctionnements les pouvoirs publics travaillent en concertation avec le conseil municipal, les services extérieurs, le tissu associatif et d’autres partenaires dont l’Agence de l’Oriental pour mettre au point un plan de mise à niveau. Déjà un diagnostic de la problématique est élaboré, souligne Ouali Hajir, gouverneur de la province de Taourirt, veut rattraper le déficit qu’accuse la ville en matière d’habitat et d’urbanisme en vue d’instaurer une nouvelle dynamique économique.
Dans le cadre du programme «villes sans bidonvilles» et de lutte contre l’habitat insalubre, un projet lancé prévoit l’équipement de 800 lots de 70 à 80 m2 sur une superficie totale de 20 hectares pris sur le domaine collectif (collectivités ethniques). Ce projet qui vise le recasement de 800 ménages a déjà profité à 107 familles à qui des plans de construction et des autorisations de bâtir ont été remis. En outre, 10.000 lots sont équipés ou en cours d’équipement et l’on prévoit aussi la réhabilitation de 17 quartiers sans aucun équipement de base pour un investissement global de 300 millions de DH. L’Onep, de son côté, a déjà entamé les études du schéma directeur d’assainissement dont les travaux débuteront, selon le gouverneur, en juin 2007.
L’amélioration de l’entrée de la ville n’est pas exclue du reste, note le gouverneur. Quelque 10 millions de DH sont consacrés à la réalisation d’un grand giratoire avec une double voie pour la traversée de la ville sur un linéaire de 4 kilomètres. Par ailleurs, 15 hectares sont dédiés aux espaces verts, d’agréments et de jeux et un montant de 5,6 millions de DH est investi pour un important projet d’aménagement paysager au boulevard Mohammed VI sur 2 km. En définitive, O. Hajir insiste sur deux points essentiels : la réalisation d’une trame urbaine maîtrisée à partir du projet de l’ancien quartier et la régularisation de la situation juridique du domaine collectif étalé sur 250 hectares.
Mohammed ZERHOUDI
L’ECONOMISTE
Aucun commentaire