L’oral en maternelle, voilà un thème qui a toujours divisé les opinions. En effet, il suffit de regarder l’évolution des programmes officiels pour découvrir que l’oral n’a pas toujours eu sa place « au cœur des apprentissages »1. Mais depuis quelques années maintenant, des universitaires, des chercheurs, des linguistes, des formateurs IUFM2 ou des psychologues se penchent sur cette délicate question et arrivent à des conclusions qui sont parfois contrastées. Les uns, et ils sont nombreux, affirment que les interactions verbales enseignant-élève sont primordiales pour l’apprentissage du langage par l’enfant mais ne se préoccupent peu ou pas de la place des interactions entre enfants. Les autres, et ils sont plus rares, voient dans les interactions verbales entre enfants, un champ de recherche intéressant et riche en apprentissages.

A partir de ce constat, nous avons décidé de nous pencher à notre tour sur la question du langage : comment et dans quelles situations les enfants de maternelle parlent-ils ? Comment l’enfant de maternelle s’exprime-t-il oralement dans des situations variées ?

Pour tenter de répondre à cette problématique, j’ai choisi de se référer à des textes officiels, qui sont la base de l’enseignement et indiquent aux professeurs des écoles le chemin à suivre ; ensuite à des ouvrages pédagogiques et au CRDP3.

Dans un premier temps, nous allons voir les différents types d’interactions qui existent à l’école maternelle, avec trois positions différentes. La première, celle des textes officiels qui privilégient avant tout les interactions enseignant-élève tout en affirmant qu’il est important que les enfants parlent entre eux notamment pour s’intégrer dans la classe. La deuxième position souligne les difficultés de vérifier les apprentissages acquis lors de conversations enfantines selon A. FLORIN4, G. KIRADY5, P. CLERMONT6, A. CUNIN7 et M-L. SCHEIDHAUER8, Et enfin, la troisième position consiste à affirmer l’utilité des conversations entre enfants et souligner la richesse de celles-ci selon J-F. SIMONPOLI9, F. FRANCOIS10 et A-M HOUILLON11.

Dans un deuxième temps, nous nous intéresserons aux différentes situations possibles au sein de la classe, les différents contenus, objectifs, modalités de fonctionnement et lieux. Sur ce point, la diversité des situations reste un moyen vital pour un apprentissage et un développement optimum. Enfin, dans un troisième temps, nous verrons comment les enfants parlent dans les différentes interactions enseignant-enfant(s) et enfant-enfant(s), pour terminer par l’exposition des outils nécessaires à l’observation des interactions12.( à suivre )