De chaudes larmes coulent sur son visage.
D’abondantes larmes qui paraissent bien ridicules à son âge.
D’amères larmes qu’elle ne pouvait ni retenir ni maîtriser,
en un combat intérieur qu’elle ne pouvait ni soutenir ni briser.

Qui sait si elle pleure sur le jeune homme qui l’a abandonnée ?
Qui sait si elle pleure sur sa douloureuse destinée ?
Qui sait si elle pleure sur une promesse longtemps oubliée ?
Qui sait si elle pleure sur une sincère amitié reniée ?

Qui sait si elle pleure sur ce soleil à jamais couché ?
Qui sait si elle pleure sur cette verte feuille détachée ?
Qui sait si elle pleure sur cette odorante fleur fanée ?
Qui sait si elle pleure sur ses jeunes et heureuses années ?

Qui sait si elle pleure sur l’homme qu’elle imagine et qu’elle aime ?
Qui sait si elle pleure sur elle-même ?
Une autre elle-même qui a toujours été vaincue.
Qui sait si elle pleure sur ses illusions perdues ?

Elle pleure sur son passé et son avenir.
Elle pleure sur sa vie et est lasse de souffrir.
Quelle déplorable destinée faite à cette pitoyable femme,
qui n’avait jamais senti vibrer ni son cœur ni son âme !