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AHFIR Une métamorphose pas Kafkaienne

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Ma Ville,comme écrivait RETIF,mon village,au piémont,juché là,en inhalant les parfums sylvestro-maritimes,regardant défiler,les acteurs de sa mémoire collective, ex Bouhfier; grottes d’Aghbal qui tenaient lieu de souk pour mes aïeux.
Les peaux de vieilles chèvres, du doum, de l’orge pour les hominidés et les équidés et même pour les hommes;les laissés pour compte périssaient lentement sur des pierres de Dolomite comme des lézards sans origine,et sans destinée.

Ma Ville naquit d’un projet belliciste entre les Souahels et Les Bénisnassen:Martimprey de kiss , et puis, bureau arabe gendarmerie caserne, douane, collège, église, synagogue, écoles…

C’était la tolérance, ma ville abritait des juifs, des roumis des colons, quelques espagnols.  On se partageait la misère qui nous servait de richesse; car la dame dèche n’y manquait pas.

Près de Boukanoun on ne sentait pas la frontière, sauf quand une mine des Mnasseb venait de démembrer un infortuné de « la race » de Sastane; le colosse à la tête d’oiseau, qui s’aventurait pour ramener du fil barbelé; pas pour les supplices du Christ, car leurs chemins ne se croisaient pas. Sastane se contentait de détendre le rouleau du fil pour le vendre, question de joindre les bouts de ses deux mondes : l’un virtuel, l’autre ; aussi.

Dans ma ville les rues étaient joyeuses, la Raggada et les Arfas déchiraient le silence des nuits éclairées par une lune splendide, hélas aujourd’hui cette lune ne sert plus qu’à faire des calculs… le jardin ne sente plus rien, que des clodos, des chaises à tuer le temps; il n’est plus qu’un dépotoir de plantes quelconques.

ça  y est; je ne reconnais plus ma ville; elle a fait sa grande mue tel un serpent de la GEHENNE, qui se démène après avoir été un gai rossignol paradisiaque.

Les activités culturelles ont cédé la place aux activités cultuelles, comme si la ville ferait ses ablutions collectives, pour « islamiser » la culture à grands coups de prêche, tous les vendredis, tous les jours, rien n’échappe.

Je rêvais: Ahfir, une ville fleurie, avec des piscines au milieu des champs de lavande, un joli théâtre; des jardins qui rappelaient, l’œuvre de «Barbe Blanche»
Réveille- toi monsieur on n’a plus de couleurs.
Quelle stupeur!un homme intégralement intégriste a déchiré le silence de ma nuit comme on déchire les nez au pays des Talibans. Qu’est-ce que je vois?

Tels des oiseaux nocturnes , ils ont confisqué la nuit de ma ville et même son jour, rien n’est plus comme avant: Abou Al alae al maaarri, al farabi deux écoles qui n’ont plus que le nom ; plus de Boukmakh, plus de rationalisme.
Les vendeurs de cd halal, de prêches et de mini livres comme guides aux adeptes (comment dominer sa femme, les bienfaits de la graine noire…), et beaucoup d’autres qui sentent l’odeur de la mort et de l’au-delà, des revendeurs de n’importe quoi pullulent ; la plus part, vieux à 30
ans poussent des charrettes vers un destin non inconnu. Les recruteurs, se frottent les mains pour élargir la base chauffée à blanc, pour combattre toute forme de lumière soit elle exactement comme des Trous noirs.

Monsieur on a que du noir pour y vivre et du blanc pour y mourir.

PS: Ahfir avait sa banlieue, son quartier difficile; il portait un nom pas bon à sentir (GOUFFRES DE CHAROGNES SUR KISS);
Un autre village naquit ,on l’a baptisé Zédor …

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3 Comments

  1. Abdel
    25/08/2010 at 02:50

    Ce texte est très bien écrit et le style est très soigné… je suis admiratif devant la qualité de votre texte…mais en même temps je trouve que c’est un peu dommage que vous soyez aussi caricatural…. « Comme si la ville ferait ses ablutions collectives, pour « islamiser » la culture à grands coups de prêche, tous les vendredis, tous les jours, rien n’échappe »
    Vous parlez d’ISLAMISATION, comme si Ahfir était jadis une ville chrétienne.
    Ensuite vous parlez des Talibans « comme on déchire les nez au pays des Talibans »….j’aime Ahfir et je suis blessé du fait que vous parlez de cette ville en ces termes là…c’est juste manquer de respect aux afghans qui vivent dans la souffrance à cause des extrémistes Talibanes. C’est aussi un mensonge …comparer Ahfhir à Kaboul….c’est juste un peu délirant cher Corbeau.
    Un peu d’honnête et d’objectivité, ça vous fera rien de mal cher Corbeau

  2. Bouamala
    05/09/2010 at 01:25

    Le corbeau est poète, le corbeau est artiste. Il ne supporte pas les dérives de notre société ahfirienne.
    Je suis d’accord…Ahfir vit une régression terrible depuis les années 80 du siècle précédent, Ahfir est devenue la banlieue de la Seine Saint Denis…comprend qui veut… intolérante et refermée sur elle-même.
    Ahfir ne produit plus de cadres, d’artistes…Elle produit des clandestins qui deviennent rapidement des immigrés installés dans la bêtise et l’ignorance.
    Ahfir est à l’image de la majorité de ses immigrés et de sa classe politique: abrutie, bornée, balourde, bête et méchante …

    Ce beau-corps même s’il est noir (corbeau) a toutes les raisons d’être nostalgique.

  3. le cousin du corbeau
    14/09/2010 at 13:30

    Un œil averti !

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