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REGARD: Cap de l\’eau ou le désenclavement inachevé

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Cap de l’eau,Rass el Maa, Rass Kebdana,Cabo di Agua(kabouyawa) autant de noms donnés à ce petit village de pêche situé entre Saidia et Al Karia et à une vingtaine de kilomètre au nord de Berkane.Longtemps enclavé au bas de sa falaise,il sommeillait renfermé sur lui même des décennies durant.
Son désenclavement s’est fait à petits pas comme si on craignait de le réveiller d’une façon brusque.La reconstruction de son port a été un grand événement porteur d’espoir pour les pêcheurs autochtones lequel leur a permis de s’organiser,d’écouler leurs captures dans de bonnes conditions et de protéger leur embarquations des caprices de la mer.Ensuite est venue la rocade méditerranéenne qui l’a ouvert au monde extérieur

.Enfin,une restructuration en profondeur s’est enclenchée ces dernières années : élargissement des artères menant au centre du village,éclairage publique,dégagement de la vue sur la mer,aménagement d’une promenade sur la corniche et dernièrement le bétonnage et le carrelage des ruelles de la place commerçante.Cap de l’eau est en train de prendre l’allure d’une destination touristique rivalisant ainsi avec Saidia sa voisine toute proche..Mais derrière toutes ces transformations matérielles,il y a le jeune citoyen Kebdani de Cap de l’eau qui est livré à lui même .A part une association qui s’active dans le domaine de l’environnement(en été surtout),il y a un manque criant de structures d’accueil pour les jeunes:pas de Dar Echabab,pas de foyer féminin,pas de complexe sportif au sens propre du terme.Comme les jeunes Kebdanis ne portent pas trop l’école dans leurs cœurs,ils la quittent trop tôt pour s’adonner à de petites activités en rapport avec la pêche(quand elle est très bonne) mais,bientôt, devant la désillusion,ils se rabattent sur la consommation de la drogue les yeux fixés(regard symbolique) sur les trois îlots des Jaffarines occupés par l’Espagne ou attendent,l’été, la venue des estivants(RME) dans l’espoir de rencontrer la princesse de leurs rêves qui les délivrerait du temps qui passe.Quant aux jeunes filles,elles devront se cloîtrer chez elles en rêvant,à leur tour, d’un prince charmant qui viendrait de l’autre rive et qui les libérerait de leur geôles.C’est vrai que Cap de l’eau n’est plus comme autrefois. A part le ramassage des déchets ménagers qui est un véritable cauchemar et source de dispute entre les voisins ,les conditions de vie de ses habitants se sont nettement améliorées.Désormais,ils ne souffrent plus du calvaire du transport.Ils ont droit plus que jamais au raccordement à l’eau douce(son tarif a augmenté),à l’électricité.L’approvisionnement en denrées alimentaires est plus que satisfaisant ..Mais comment expliquer que la commune deRass el Maa qui est à une vingtaine de kilomètres de Berkane et à une dizaine de kilomètres de Saidia soit rattachée administrativement à Nador(!)

.Comment expliquer aussi que pour s’abonner au réseau de l’ONE,il faut se déplacer jusqu’à Zaio qui est à une cinquantaine de kilomètres(!).La régionalisation ne doit pas se faire sur des concepts « ethnico-linguistique » seulement mais aussi sur celui du » brassage » et de faisabilité sinon on risque de tomber dans un régionalisme gratuit!Cap de l’eau a un bel avenir qui l’attend.Il sera sans doute un pôle touristique des plus prisés.Toutefois,il faut approcher sa mutation en termes de développement humain.Cap de l’eau ne doit pas seulement vivre à l’heure de l’été mais à l’heure de toutes les saisons! C’est ainsi qu’il sera intégré en douceur et dé-choqué de son désenclavement!!!

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