J’ai lu
l’article d’un cadre pédagogique sur les professeurs à qui il demande d’avoir
pitié de leurs élèves comme si les élèves avaient besoin de pitié et non d’un
droit à une scolarité saine et à un enseignement conforme à l’esprit des textes
juridiques et des notes ministérielles qui régissent l’école.

L’auteur de
l’article qui n’a  ménagé  ni ses efforts, ni le clavier de son
ordinateur dans ses nombreux articles pour glorifier les cadres administratifs
depuis les directeurs jusqu’aux délégués, ceux d’ici et ceux d’ailleurs, s’en
prend sans préavis dans cet article aux professeurs qui, semble-t-il,
martyrisent les élèves. Il énumère dans son article les défaillances, les
écarts, les insuffisances et d’autres vices et d’autres abus commis par les
professeurs dans l’exercice de la fonction à l’encontre des élèves, de l’école
et de l’acte d’enseigner et d’évaluer.

L’auteur de
l’article est un cadre pédagogique, il est bien placé pour connaître les
affaires de la pédagogie, les moyens de les redresser quand elles ne sont pas
droites, de les renforcer quand elles fléchissent, de les changer quand elles
sentent le pourrissement. Il connaît nommément les professeurs dont il parle
dans cet article puisque ses enfants sont sûrement en classe d’examen et ont
certainement souffert des torts des professeurs à qui il reproche de manquer à
leur devoir. Cette diatribe menée à grande fanfare contre les professeurs est
gratuite dans la mesure où elle leur fait porter la responsabilité de la dégradation
du niveau des élèves et en conséquence celle du système éducatif et scolaire.
L’auteur de l’article n’a pas mâché ses mots en s’attaquant aux professeurs, il
cite en exemple sept tranches de professeurs en infraction avec le système
éducatif et scolaire. A l’entendre dire, l’école, abandonnée à des larrons de
l’enseignement, va à sa perte, à sa ruine, entraînant dans son sillage les
élèves.

Si les
choses vont comme le décrit l’auteur de l’article, où sont donc les cadres
pédagogiques dont il fait partie ? Et qui doivent être là pour contrôler,
suivre, corriger, accompagner, aviser, sanctionner et suspendre s’il le faut.
Leur absence …Je m’arrête là sinon je risque de porter préjudice à des gens
très honorables qui font leur métier de la meilleure façon.

En sa
qualité de cadre pédagogique, quelle est sa contribution pour empêcher que de
telles choses aussi lourdes de conséquences sur les élèves, leur formation et
leur avenir, sur l’école et le système éducatif et scolaire, n’aient lieu?
Lourdes et malsaines, car l’auteur de l’article désigne du doigt les
professeurs en les sériant, en les hiérarchisant du mauvais au plus mauvais.
Tous, sans discrimination, sont désavoués par le cadre pédagogique. N’échappent
pas à ses coups de griffes, ô combien acérés, même pas les professeurs qui
travaillent pour le bien de leurs élèves mais qui bien vite doivent abandonner,
selon lui, sous l’influence négative de la catégorie des professeurs négatifs.

Je suis
convaincu que derrière tout cela, les enfants du cadre pédagogique ou l’un
d’entre eux au moins a eu une mauvaise note et qu’il est sous l’impulsion de la
colère, et la colère est mauvaise conseillère, faut-il lui rappeler. Ce n’est
pas ainsi qu’il compte résoudre le problème. D’abord, il convient de ne pas
généraliser, ensuite, il faut désigner les personnes qui enfreignent le
règlement par leurs noms puisqu’il sait qui ils sont, dans quel lycée ils
exercent et comment ils s’acquittent de leur travail, enfin, il a dressé un
tableau sombre et sinistre des professeurs, toutes tendances confondues, ce qui
n’est pas juste car beaucoup de professeurs sont travailleurs, consciencieux,
assidus,intègres, droits, justes, incorruptibles, rigoureux, novateurs et
respectueux de leurs élèves, de leur niveau, de leurs préoccupations, de leur
formation, de leur avenir.

En
conclusion, l’auteur de l’article, qui est, hélas ! un inspecteur, frappe
à l’aveuglette, lui qui doit faire preuve de sagesse, de clairvoyance, d’équité
dans le jugement et de pédagogie dans le traitement du problème.