Une mascarade dite élections municipales (II)
Scène 6
Enfin le jour J arrive. Nous sommes vendredi 03 juillet 2009. Il est 17h. Aujourd’hui, tous les acteurs sont présents sur scène. Mr Belgaid avance doucement appuyé sur ses béquilles parce qu’il a eu hier un accident. La municipalité est assiégée par les forces de l’ordre de différentes sortes. La presse est interdite de s’y approcher sauf la RTM. Saad Eddine El Otmani et Mustapha Ramid (dirigeants nationaux du PJD) sont écartés gentiment par la police. Ils donnent leur speech à la presse en plein boulevard. Seulement, un citoyen généreux et hospitalier s’avise de leur apporter deux chaises de plastique. Ce manège exacerbe les forces de sécurité qui s’approchent d’avantage avec un air agressif. Mr Ibrahimi, parlementaire du PJD ose protester et il se fait arrêter. Dix policiers le conduisent au commissariat. Parlementaire ou pas, on s’en fiche. Il faut bien sauvegarder la paix à Oujdacity qui est menacée d’un terrorisme éventuel ! A terroriste, terroriste et demi ! Il ne sera relâché que vers 4h du matin.
Scène 7
Les journalistes qui ont été chassés de la scène, et dont quelques uns avaient reçu des coups de matraque, se réfugient au siège de leur syndicat qui n’est pas loin de la municipalité. Une sorte de cave mal aérée avec des tabourets boiteux et poussiéreux. Là, un débat houleux est ouvert: Sommes-nous des journalistes? Est-ce que le bureau de notre syndicat actuel est légitime? Les collègues qui ont été frappés sont –ils vraiment des collègues ou des « flics dans la mafia » et des 2B qui méritent bien ce qu’ils ont?
A ce moment-là, on entend des cris de l’émeute. Ce sont les forces de l’ordre qui pourchassent le peuple curieux qui veut tout savoir en détail. Mr B. qui est un journaliste courageux, ose prendre une photo d’une troupe des forces d’intervention rapide (CMI) qui fait correctement leur travail. Alors on court derrière lui et il se réfugie dans le trou des journalistes en montrant à ses collègues sa caméra bousillée.
Scène 8
Les journalistes suivent par téléphone ce qui se passe derrière les murs de la Commune.
Malgré les protestations des PJDistes et de leurs alliés, qui réclament la discrétion du vote, on finit par adopter l’élection par les « couleurs ». Hjira obtient 36 voix, El Hamel n’en a que 27. On sent une odeur de trahison. La tension monte dans la salle: le conseiller et avocat du Pjd Noureddine Boubker, se croit au tribunal. Il prend la parole et exprime son mécontentement. Il s’avise de quitter la salle en guise de protestation. Il est suivi par certains de ses amis.
Scène 9
Une fois les conseillers dehors, l’ordre est donné aux policiers d’intervenir. Mr l’avocat reçoit des coups durs sur le crane et les autres conseillers prennent la fuite le long de la rue de Marrakech, actuellement nommée Abderrahmane Hjira, jusqu’au locad du PJD. Peu après, l’avocat est transporté aux urgences par une ambulance. On apprend aussi qu’un agent de sécurité vient d’être hospitalisé. Celui-ci est étendu sur le lit voisin, entouré par de hauts responsables. On interdit aux journalistes et aux visiteurs de s’approcher de lui. La RTM est là pour l’interviewer. Un agent de sécurité de l’hôpital proteste mais on lui demande de dégager et de se taire. A Sécurité, Sécurité et demie! Qu’en est-il pour cet avocat PJD qui défend les sans-abris et les pouilleux du quartier des Fourmis et de celui des Grenouilles qui infectent Oujdaciry? Son état n’est pas aussi critique qu’on le pense: l’examen de la radio n’a révélé que cela: Hématome extra dural, des contusions cérébrales et une fracture crânienne. Une intervention chirurgicale urgente a été décidée vers 2h 30mn samedi par le neuro afin d’évacuer l’hématome extradural. Elle a duré deux petites heures. La plupart des conseillers qui ont quitté la salle ont eu leur part du bâton. Mr B., ancien président de la commune Sidi Driss Al Kadi a reçu un grand coup sur le dos, de même que son voisin Rachid. Mlle F. a été giflée par un haut responsable de la police et Mme B. a la bouche pleine de sang.
Scène 10
Tous les spectateurs ont peur. Ils quittent la salle de spectacle. On jure de ne plus jamais voter, de ne plus parler politique. Les journalistes regrettent l’atteinte à leur liberté et l’agression de leur local. Les curieux suivent de loin le théâtre des opérations. Certains voyous continuent à siroter leur boisson dans les cafés confortables du boulevard Mohamed V, en chuchotant et sans faire trop de bruit. Tout est rappelé à l’ordre. Les choses vont très vite maintenant à l’intérieur. Voilà, c’est fini. Voici son excellence le nouveau maire qui apparaît. Le frère du ministre est acclamé par quelques la foule qui attendait dehors et qui savait le résultat d’avance. Le PJD a perdu la bataille! On raconte que leur chef n’a jamais mis les pieds à la Wilaya! Ils ont tous une tête dure. Certains spectateurs commencent déjà à critiquer les amis d’Aftati. Ils ont abrité chez eux des menteurs. Qu’ils sont dupes et naïfs ces barbus!
Epilogue:
C’est dommage que notre comédie finisse mal. On peut la transformer en drame romantique. Je pense à Lorenzaccio de Musset qui a tout fait pour délivrer Florence d’un prince tyran et débauché qui s’appelle le Duc Alexandre de Médicis. Le héros du drame se rend compte, mais trop tard, que son peuple ne mérite pas son sacrifice. Quels scénarios se préparent actuellement? Dieu seul le sait. On aurait dû éviter tout cela si on avait suivi la presse française. En effet, Tv5 a résumé il y a quelques mois la question des élections communales marocaines du 12 juin en une formule laconique: « le parti de l’ami du roi fera tout pour contrecarrer la montée des islamistes. »
Aftati et ses amis sont appelés à revoir cette réalité en face. « je plie et ne romps pas » dit le roseau au chêne dans la fable de La Fontaine. Ils ont été des héros certes, mais ils ont beaucoup de choses à apprendre dans la politique. La première leçon : ne pas penser à haute voix. La deuxième: ne jamais jouer le tout pour le tout. La troisième : ne jamais croire un homme politique sur parole. Il est vrai que l’administration a bien joué contre eux, mais, entre nous, elle n’est pas la seule à le faire. N’ont-ils pas été trahis par certains conseillers qui partageaient leur pain et priaient avec eux ! Oujdacity mérite leur sacrifice. Ils ne doivent surtout pas penser à reculer ou à démissionner. Ils ont gagné la sympathie de la presse, de certains partis de la gauche, de l’AMDH, des citoyens. Ces événements ont mis à l’épreuve tous les 65 conseillers. On a connu des hommes et des femmes braves. Un peu de souplesse avec l’administration et ils auront le conseil prochain. Ils doivent accepter le rôle de l’opposition que les metteurs en scène leur proposent. On doit bien les mettre à l’épreuve avant de leur confier la Commune.
1 Comment
Il faut se rendre à l’évidence! C’est vrai l’autorité à tout fait pour barrer la route au PJD. El Hima les poursuit partout pour les minimiser. Mais à Oujda, les choses se sont bien déroulés: dépot de candidature, propagande électorale, scrutin du 12 juin, résultat: le PJD- 21 sièges- premier au classement, pourtant la main lourde du makhzan aurait pu lui soutirer des sièges. rien n’ a été fait. Les négociations entre PI et PJD n’ont pas abouti? Que s’esr-il passé? le PJD qui a toujours dénoncé tirhal, détournement, isolement, séquestration, soudoiement d’élus,et demande aux pouvoirs publics d’intervenir pour que cesse cette transhumance,est,malheureusement allé chercher des voix chez ceux qu’il a toujours qualifiés de tous les maux, des voix qu’il considère sales, sans toutefois concerter avec leur instances dirigeantes. Il a réussi au fil du temps à former une majoroté fort confortable en usant de pratiques malsaines; 21 +7+5+1, soit 34 voix, voire plus. Réaction immédiate :PAM et MP ont déposé une requête auprès du parquet pour soudoiement et séquestration pour récuperer ses élus. Normal. Imaginons que c’est le PAM qui a ravi des élus au PJD, hamel acceptera-t-il?quant au jour du vote du 25, le pacha a levé la séance à 10h30. Pourquoi la majorité du PJD n’est pas venue à 10h, 10h5, 10h10… 25? tout simplement ils n’étaient pas majoritaires et ce n’est qu’après 10h30 que rachida Smaili est arrivée et avec qui? et comment? et de quelle manière?
si les communales de 2009 sont une mascarade,le PJD, lui aussi en assume une bonne part de responsabilité. Il se veut dépositaire de valeurs, d’étique, de célérité, démocrate, respectueux des régles de la démocratie et surtout victime de ces communales. nullement. Il prétend qu’il allait mettre à nu tout et dénoncer,preuve à l’appui, tous les moufsidines et les traduire devant la justice, une fois^au commandes de la commune. Pourtant le PJD a demandé l’alliance au PI, au MP et même au PAM de Hadouch. Par ailleurs comment expliquer l’importante présence continue des hautes instantes dirigeantes à Oujda, Hjira, au nom Abasse El FASSI,biadillah, lanser, moussaoui,Ilias Oumari et les contacts intensesqu’ils tenaient jusqu’ des heures tardives de la nuit? cette descente de toutes ces pointures à Oujda pour barrer la route au PJD? Pour les beaux yeux de Hadouch? Hjira? ne détrompons pas et n’essayons pas de présenter le PJD COMME VOIX DU SALUT? VICTIME D’UN COMPLOT. Le PJD a lui aussi, faussé les élections, usé de subturfuges qui se sont avérés vains devant ses adversaires. Dommage que les parties enlitige ne révèlent toute la vérité qu’ils détiennent!!!!!!!!!!