LaTechnopole d’Oujda : une véritable révolution industrielle
Un bref aperçu historique
Tout a commencé avec le plan Emergence pour faire décoller notre industrie. Selon l’étude du cabinet McKinsey, ce plan vise la mise à niveau du secteur industriel, sa modernisation et la consolidation de sa compétitivité sur la base d’un diagnostic scientifique précis.
Ainsi, on a vu naître Casa Shore Park, le plus grand complexe casablancais dédié aux activités de service et de technologies de l’information, à Casablanca. De la même façon Rabat Technopolis dans la capitale du Royaume. Ces projets, entrent dans le cadre de la nouvelle stratégie industrielle déclinée par le plan Emergence.
Tout récemment, on parle de Oujda shore, puis de la technopole d’Oujda.
Le technopole fut une réalisation mise en œuvre par des villes dont les stratégies de développement économique s’appuient sur la valorisation de leur potentiel universitaire et de recherche, en espérant que celui-ci entraîne une industrialisation nouvelle à l’initiative d’entreprises de haute technologie, créées ou attirées sur place.
En France la notion de technopole s’est ancrée dans les années 1970, suivant les exemples japonais, et dans une certaine mesure des américains, Exemple de sillicon Valley (avec 40 ans d’existence).
Le Maroc fait tout pour développer son économie et conquérir des parts de marché, en se positionnant sur des secteurs porteurs. Il entre dans la mondialisation et dans la compétition internationale, avec du retard, néanmoins il saute beaucoup d’étapes, puisqu’il va intégrer le réseau mondial à l’aide d’un technopole 3ème génération (c’est un territoire plus grand géographiquement que la technopole thématique et branché à des réseaux de communication de haut niveau. Ce genre de technopole est un système régional d’innovation à forte densité d’interactions par fécondité croisée. Pour rappel, la 1ère génération : ce sont les Technoparcs, très répandus, dont l’objectif de leur création était la réduction des coûts.
Ensuite vient la 2ème génération :ce sont les technopoles thématiques, qui avait pour caractéristique : ils se concentrent sur un seul secteur donné.
Les technopôles sont orientés vers la création d’emplois et de présence dans les marchés à l’international dans un secteur d’activité donné. On notera que chaque technopole est différente.
Une technopole n’est pas un Technoparc, ni une simple pépinière d’entreprises.
C’est une thématique commune d’action, et avant tout une question d’attitude chez l’ensemble des partenaires qui ont le même rêve commun.
Technopole d’Oujda : plus qu’un chantier, c’est une révolution
A mon avis, On n’est pas encore conscient de l’importance de ce chantier ouvert. Les ingénieurs de ce projet ont visé haut, encore faut-il l’accompagner, plus tard, par une stratégie de communication à l’échelle nationale et internationale.
Sur la philosophie du projet, il apportera beaucoup à la région, en termes d’emplois, d’investissements, de leadership, de conquêtes de marchés à l’international.
Il donnera un coup de pousse important à la recherche appliquée, qui reste faible dans notre région. Tout ceci bien sûr si on reste fidèle à cela et qu’on ne s’écarte pas très loin des objectifs tracés pour cette technopole.
C’est un challenge, et un grand défi à relever par ceux qui vont gérer cette technopole.
Le projet de la Technopole d’Oujda s’articule autour de quatre composantes principales :
1.un Parc industriel et logistique « CleanTech » (activités industrielles et de support et activités logistiques),
2.un Pôle tertiaire (Offshoring et activités de services),
3.une Plate-forme commerciale englobant un retail park et des showrooms
4.et un Campus de formation.
Le « Clean Tech » positionnera l’Oriental en tant que cluster de compétitivité axé sur le développement durable. Ce Cluster sera dédié aux filières liées aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique notamment l’Eolien, le Solaire, les lampes à basse consommation et les Chauffe-eau solaires.
Avec une demande en énergie croissante, le Maroc mise sur une énergie dite propre et écologique, il mise sur les énergies renouvelables, sa devise se résume en une phrase : pour un développement durable et propre.
Dimension culturelle de la technopole :
La région où est implantée la technopole sera, grâce à un processus d’association, identifiée grâce à cette technopole. La même chose se passera pour le citoyen, qui par le biais d’un processus d’identification, la technopole fera partie intégrante de son identité, qui vient le renchérir en lui apportant des repères en plus, fort distinctifs pour lui et pour le territoire à qui il appartient.
Ces processus d’identifications, à mon avis, faciliteront la mise en place de la régionalisation, dont on parle si souvent actuellement, puisqu’elle permettra à chaque région de gérer ses ressources en accord avec le centre. La région entre alors dans un processus d’apprentissage pédagogique pour passer d’une dépendance totale à une dépendance partielle. Elle pourra aller donc vers une maturité, nécessaire pour tout développement économique et social dans un monde où les territoires sont en compétition. L’état ne peut pas continuer à trainer le poids de certaines régions. La région, au lieu d’être une charge pour l’état, elle sera donc un moteur de croissance et un levier de compétition à l’échelle internationale.
Ingrédients de la réussite de la Technopole d’Oujda
Le Maroc, a franchi un pas très courageux, et a investi des millions de Dirhams pour réussir ce méga projet.
Une économie moderne repose sur les technopoles, structures nerveuses de la nouvelle économie mondiale.
– La Technopole n’est pas un endroit où on loue des locaux à des entreprises nationales ou internationales.
– Des outils tels que l’intelligence économique, qui se basent sur une veille technologique et stratégique sont d’un ordre capital. Les négliger c’est vouer la technopole vers un échec sûr.
– Les nanotechnologies, technologies du futur, sont à intégrer dans la recherche et les développer revient à se positionner dans des industries futures leaders dans le domaine technologique.
– Les synergies entre les différents intervenants et acteurs de la technopole sont une condition évidente et minimale pour relever le défi.
– Le succès du développement de la Technopole repose sur la technologie et donc sur le talent des hommes, encore faut-il créer un environnement favorable à la créativité, à l’innovation et à la compétition scientifique et technique.
La Technopole d’Oujda est donc plus qu’un challenge, c’est une véritable révolution industrielle, qu’il incombe à tous les acteurs concernés de réussir et d’être à la hauteur de cette lourde responsabilité.
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