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Oriental: Les hypermarchés bousculent les réseaux parallèles

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· Oujda, Berkane, Ahfir, Béni Drar… concernés

· Une enquête de la Chambre de commerce

Pour mieux évaluer l’impact de la grande distribution sur le commerce de proximité dans l’Oriental en général et à Oujda en particulier, la Chambre de commerce locale a mené une enquête sur le terrain.
Une étude a été administrée auprès de 419 commerçants et 300 consommateurs dans le chef-lieu et les centres urbains limitrophes (300 à Oujda, 45 à Béni Drar, 33 à Ahfir et 41 à Berkane). L’enquête a duré 60 jours principalement auprès d’entreprises du commerce de détail, du commerce de gros et auprès de certaines unités industrielles de la région.
«L’étude a pour objectif de transcrire l’opinion des commerçants et des industriels sur leur activité et leur perspectives de développement, surtout après l’arrivée des hypermarchés. Parmi les indicateurs retenus par l’étude: le volume des ventes, la fréquence d’écoulement des produits, la distance séparant les petits commerces avec la grande distribution ainsi que d’autres variables telles que l’évolution des effectifs, les prix et les modalités d’adaptation avec le nouvel environnement concurrentiel. L’enjeu étant d’évaluer les effets de la grande distribution sur le commerce de proximité local ainsi que sur la propagation du commerce informel et des produits de contrebande.
Autre objectif de la Chambre de commerce, via cette étude, le renforcement de la compétitivité du commerce de proximité et l’exploration de nouvelles niches de développement. Le tout sur fond d’une sensibilisation pour la modernisation et la restructuration du petit commerce.
D’après les résultats de l’étude, 86% des commerces se disent menacés par les grandes surfaces. Parmi les enseignes citées et qui ont le plus d’effet sur le commerce de proximité: 100% des sondés citent Asswak Assalam, 93,4% Marjane et 48,6% parlent de Métro. Les 100% de réponses citant le magasin du groupe Chaâbi s’expliquent par l’emplacement de ce dernier, qui est situé dans le centre urbain, soit à proximité des commerçants directement touchés.
Sur un autre registre, 25,7% des interviewés déclarent que leur chiffre d’affaires a baissé de 20% depuis l’arrivée des grandes surfaces. 38% confirment un recul de plus de 20% du CA. D’autres parlent de 70% de contre-performance.
Par type d’activité, l’agroalimentaire et les produits de nettoyage sont les plus touchés (jusqu’à plus de 50% de baisse du CA). Ils sont suivis juste après par les commerces d’électroménager blanc (-15%), les ventes de jouets (-8%) ainsi que les poissonneries (-12%). Les causes de la chute des ventes sont principalement attribuées à la concurrence des hypermarchés. «Le rythme des ouvertures des grandes surfaces à Oujda a beaucoup nui aux commerçants locaux quelle que soit leur taille. Les autorités ne devaient pas autoriser autant d’enseignes pour une ville de 400.000 habitants et dans un laps de temps aussi court», déduisent les enquêteurs.
En plus de la grande distribution, la baisse des ventes est aussi attribuée à la contrebande (3,9%) et à l’augmentation du coût de la vie ainsi qu’au renchérissement de certains produits dans la région.
Parallèlement, 99,7% des négociants sondés constatent un attrait sans précédent pour la grande distribution dans l’Oriental. Un engouement qui s’explique en partie par «les prix bas, l’hygiène, le divertissement, la diversification des produits et le choix ainsi que la promotion à longueur d’année, la sécurité et la traçabilité des produits». Les hypermarchés, selon l’étude, ont aussi apporté une réponse précise à une catégorie de consommateurs qui préfère s’approvisionner de manière hebdomadaire, voire mensuellement.
Mais, généralement, les petits commerçants ne se sont pas adaptés à la nouvelle donne. Peu d’entre eux recourent aux pratiques et techniques modernes de vente et de gestion. 67% des sondés pratiquent encore un commerce classique et des méthodes traditionnelles de vente. Les simples techniques utilisées se limitent au crédit et aux remises (67%). 10% des commerces uniquement (principalement des supérettes) recourent à des techniques modernes. Parmi les facteurs déterminants qui expliquent l’attractivité du petit commerce, l’on cite notamment les rapports personnalisés et la proximité, les facilités de paiement à travers le carnet de crédit, l’offre très adaptée aux besoins des quartiers et au pouvoir d’achat…

Contrebande: Les fiefs menacés

Curieusement, c’est principalement dans les bastions traditionnels de la contrebande que les produits de la grande distribution sont les plus prisés. L’enquête parle de Béni Drar, Ahfir, Berkane… En dépit de leur éloignement, les hypermarchés d’Oujda ont pu y endiguer substantiellement les volumes de la contrebande. Depuis un an, le centre de Béni Drar, autrefois duty free à ciel ouvert, est devenu relativement désert. «Il a perdu son attractivité d’antan, celle de centre commercial dédié à la contrebande». Ce qui a poussé de nombreux commerçants locaux à trouver d’autres alternatives.
L’impact est moins frappant à Ahfir (40 km d’Oujda) où seuls 18% se disent touchés par la concurrence de la grande distribution avec une baisse de 30% du chiffre d’affaires. Encore une fois, l’électroménager est le principal commerce concerné et ce, à cause des garanties, des crédits gratuits et autres promotions. A Berkane, les grandes surfaces ont aussi affaibli les volumes des ventes. 24,4% des commerçants déclarent avoir accusé des baisses du chiffre d’affaires variant entre 10 et 40%. Principaux concernés, les secteurs de l’agroalimentaire, les détergents et l’électroménager.

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2 Comments

  1. Majid
    10/06/2009 at 00:46

    400.000 ha a Oujda ? je doute fort, et puis l’etude a était mené dans l’oriental et pas seulement oujda.

    non je crois que les ptt commerces subsisteront malgré tout et il faut savoir que les hypermarchés sont indispensables pour toute économie moderne et ils sont très bénéfiques pour les consommateurs.

  2. Nadia
    12/06/2009 at 10:49

    oui je suis d’accord

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