Rapport de synthèse du 1er Atelier National sur les Biocarburants au Maroc
Rapport de synthèse du 1er Atelier National sur les Biocarburants au Maroc
Oujda, 19, 20 et 21 novembre 2008
La société Tzadert et les associations A.D.E.R.O et A.C.O.S.D.E.R, en collaboration avec divers acteurs régionaux ( CRI0, Conseil de la Région orientale, , Agence Développement Oriental, INRA Oujda ,Chambre de commerce et de l’ Industrie oujda, Medz,btissamat chark voyages etc.), ont organisé le « Premier Atelier National sur les Biocarburants au Maroc » à Oujda (Dar Taliba), les 19, 20 et 21 novembre 2008.
A cette rencontre scientifique nationale de dimension internationale, ont pris part plusieurs institutions et associations régionales (INRA Oujda, ORMVAM, DPA, Université Oujda, étudiants, associations opérant pour l’environnement, etc.), des organismes nationaux (Institut Agronomique Rabat, Centre Développement Energies Renouvelables Rabat, CNRST ,Université Ibn Tofail Kénitra,IAV HASSANEII etc.) et des pays internationaux (Algérie, Brésil, France, Mali, Niger, Suisse).
L’évènement a été couvert par la presse écrite, radiophonique et télévisée (2M,RTM ,medi1 ,capradio). Il a été sponsorisé par différents partenaires dont notamment la société Tzadert, le Conseil de la région orientale, le Centre Régional d’Investissement -OUJDA, l’Agence de Développement de l’Oriental, la Chambre de commerce et de l’Industrie et des services -oujda, , la société Medz , IAM,Btissamat chark voyage,ONE, et COCACOLA.
Après l’allocution d’ouverture du président de l’atelier Mr ZAKARIA MADANI, l’atelier a été entamé par trois conférences plénières :
· la première a été animée par Dr Suani du Brésil sur les biocarburants dans le monde ;
· la deuxième, animée par Dr Makaoui du CDER Maroc, a porté sur la stratégie du Maroc en énergie renouvelable particulièrement les biocarburants ;
· La troisième, animée par Rhomari de l’ORMVA Moulouya, a porté sur la stratégie agricole dite « Plan Maroc Vert ».
A la lumière de ces présentations générales, un grand et fructueux débat a été engagé par les participants. Au départ, certains parmi ces derniers ont exprimé une vive inquiétude dans le sens que les biocarburants aillent à l’encontre de l’humanité et puissent nuire à l’environnement, à l’économie et particulièrement à l’alimentation humaine.
Au fur et à mesure que les discussions se sont approfondies et les éclaircissements donnés appuyés par des résultats scientifiques, il s’est avéré que les biocarburants, surtout ceux de la deuxième génération (non compétitifs avec l’alimentation) peuvent constituer une bonne alternative pour un développement énergétique propre, renouvelable et durable, d’autant plus que sur le plan environnemental, ils sont beaucoup moins polluants que les carburants fossiles.
La plante jatropha était, particulièrement, au cœur des discussions, et les participants ont mis l’accent sur l’importance des expérimentations de cette plante au Maroc pour en tirer les résultats scientifiques qui s’imposent.
Par ailleurs, il a été précisé qu’à priori, le Maroc possède de grandes potentialités valorisables en terme de biocarburants et qui feraient partie intégrante, à moyen terme, du plan global de la stratégie nationale énergétique. Actuellement, cette dernière donne la priorité à l’énergie éolienne, suivie de la biomasse puis de l’énergie solaire.
En fin de la séance d’ouverture, les intervenants ont été unanimes sur le fait de ne jamais copier, à l’aveuglette, les expériences des autres pays. Il faut plutôt étudier et tester celles réussies en tenant compte des potentialités, demandes et conditions locales sans porter préjudice ni à l’homme ni à l’environnement.
Après la visite des stands, les participants ont entamé, sur trois jours, les ateliers relatifs aux trois filières : Huiles, Alcools et Biogaz. A la fin de l’atelier, ont été restitués et présentés les rapports de synthèse et les recommandations (voir ci-dessous).
L’atelier a été clôturé par la lecture, en langue arabe, de la lettre de vœu adressée à Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu le glorifie.
Rapport de synthèse et recommandations pour la Filière Huiles
Modérateur : M. ACHERKOUK
Rapporteurs : A. MEZRHAB, M. AFILAL, M. MEHDI et A. HAKKOU
Rédaction : A. HAKKOU
Présentation 1 : L’expérience brésilienne en biocarburants- filière huile
Orlando Cristianos da Silva & Suani Teixeira Coelho
Centro Nacional de Referência em Biomassa
Instituto de Eletrotécnica e Energia
Universidade de São Paulo
CENBIO/IEE-USP
Dans l’introduction, Dr Orlando a relaté par des illustrations l’offre mondiale en énergie primaire en 2004, l’état actuel des sources d’énergie au Brésil surtout celles utilisées dans le secteur du transport, les dérivés du pétrole importés et la place de l’huile végétale comme source d’énergie.
Par la suite, il a motivé l’utilisation des ces huiles pour des raisons suivantes :
• Diminution de la dépendance aux produits pétroliers
• Alternative face aux crises pétrolières (Ex.: chocs de pétrole, Déc. 70)
• Réduction des impacts écologiques négatifs (émission de gaz d’effet de serre)
• Solution aux problèmes des communautés isolées (régions forestières ou insulaires et rurales.
Tout en énumérant les avantages de la filière huile :
• Renouvellement et diversification des sources énergétiques
• Production décentralisée et développement soutenable (régionalisation)
• Insertion sociale (programmes agro-énergétiques)
Après avoir rappelé les flux du pétrole à l’échelle mondiale, il a retracé la relation entre l’indice de développement humain et l’accessibilité à l’énergie dans le monde et plus particulièrement en Brésil tout en précisant le modèle énergétique dans les pays en voie de développement.
Il a exposé aussi les essais effectués sur la performance des huiles végétales comme carburant et les technologies actuellement disponibles.
Les perspectives pour l’utilisation d’huile végétale et le programme brésilien de production et de l’usage de biodiesel ont été bien exposés tout en précisant les paramètres de choix de la matière première.
Les techniques de production de Biodiesel en Brésil ont été relatées tout en soulignant la productivité de quelques oléagineux en insistant sur la balance énergétique.
Il a fini son intervention par donner les limites des Biocarburants
Présentation 2 : Valorisation énergétique de la plante Pourghère au Mali
Aboubacar SAMAKE :
Chef du Programme national de valorisation énergétique de la plante pourghère
Mr Aboubacar SAMAKE a commencé son intervention par rappeler l’orientation politique énergétique du Mali adoptée en Mars 2006 qui a mis l’accent sur le développement des biocarburants en général et de huile de pourghère en particulier.
Il a rappelé le cadre institutionnel et les actions antérieures au PNVEP et les objectifs de ce dernier, à savoir :
• Electrification rurale par des groupes électrogènes fonctionnant à l’huile de pourghère;
• Utilisation de l’huile de pourghère dans la mécanisation de l’agriculture et le transport;
• Accroissement de la production nationale en graines de pourghère par l’aménagement des surfaces impropres à d’autres cultures à travers les coopératives de producteurs et des groupements d’intérêt économique etc.
• Renforcement des capacités des différents acteurs intervenant dans la filière
Les acquis du PNVEP ont été décrits à savoir l’électrification rurale et la promotion de la filière pourghère :
Certaines contraintes rencontrées dans la valorisation énergétique des potentialités Nationales en pourghère ont été rappelées, il s’agit principalement de :
• L’absence de textes législatifs et règlementaires spécifiques aux Biocarburants;
• l’insuffisance des données sur le potentiel existant;
• l’insuffisance de la vulgarisation des technologies de plantation, de collecte, de production ;
• la faible capacité d’organisation et de gestion des acteurs de la filière ;
• l’absence d’un système d’approvisionnement en pièces de rechange;
• La faible organisation du circuit de commercialisation des produits de la filière;
• la faible intégration de la problématique de valorisation énergétique du pourghère dans les plans de développement locaux;
• Faiblesse de mécanisation de l’agriculture;
Les impacts socioéconomiques de la filière au Mali ont été relatés :
• Réduction du coût de carburant pour les services énergétiques en milieu rural et le transport
• Réduction de la pauvreté
• Promotion des femmes
• Protection et préservation de l’environnement
Il a fini son intervention par rappeler les perspectives de la filière :
• Création d’une structure dédiée aux biocarburants;
• Création d’un cadre législatif, réglementaire et fiscal adapté
• Elaboration d’un cadre de référence ;
• Développement de synergie entre les différents acteurs
• Promotion de la recherche/développement sur les plantes Oléagineuses non comestibles;
• Création de cadres sous régionaux et régionaux pour la promotion des biocarburants.
Présentation 3 : Jatropha dans le Sud d’Agadir
Claude Rollet
Carbiol Europe Holding Maroc
Il a commencé par inviter l’assistance à suivre par l’image et, sous son commentaire, les travaux Agricoles et Industriels de la société Cabriol Europe depuis plus de 4 années en Afrique de l’Ouest et plus particulièrement 2 années dans la région d’Agadir.
Cette expérience a donné des résultats encourageants en extraction d’huile, en itinéraire cultural réussi au Maroc et surtout au Sénégal et en transformation des tourteaux ce qui a amener la société à investir dans la filière en décidant de planter 20000 ha au Sénégal et non pas au Maroc par absence de cadre juridique et données foncières.
Présentation 4 : Biocarburants : Quelle stratégie pour lutter contre la pauvreté, la dégradation des sols et l’insécurité alimentaire au Niger
M. Bawa Ibrahime
IBS AGRO INDUSTRIES sur Jatropha curcas (pourghère) et Azadirachta indica (Neem)
Mr Bawa a commencé par présenter tout d’abord la société IBS AGRO INDUSTRIES, l’objectif global et les objectifs spécifiques de la dite société et les propriétés des espèces pourghère et neem.
Le Contexte des biocarburants au Niger a été présenté à savoir :
• Dépendance du Niger en produits pétroliers
• Plantes énergétiques inventoriées et présentant un avantage comparatif pour le Niger
• Potentiel en terre disponible pour la production de biocarburants sans concurrencer les cultures vivrières
• Production attendue en biodiesel sur la base de la mise en valeur des superficies disponibles
La Stratégie développée et principe d’intervention ont été exposés :
• Mise en place des plantations
• Achats des graines auprès des producteurs ruraux
• Installation d’une usine de production du biodiesel
• Commercialisation du biodiesel
• Formulation au MDP
Présentation 5 : Experience Jatropha à Chichaoua
Hassan REHIOUI
Ex- Directeur Général de Mosmart Morocco 2 – Filiale du groupe sud africain MOSMART Investements (Pty)
Mr Réhioui a donné une description détaillée de l’expérimentation de MOSMART sur Jatropha à Chichaoua et a relaté les causes de l’abandon de leurs travaux liées à la problématique d’eau d’irrigation.
Il a fini son intervention par présenter quelques points de réflexion sur les biocarburants en général et sur le Jatropha en particulier.
Présentation 6 : Mécanisme pour un Développement Propre au Maroc, une opportunité pour développer les biocarburants non compétitifs aux cultures vivrières
Ouafae BOUCHOUATA
Université Ibn Tofail, Faculté des Sciences de Kénitra.
Mme Bouchouata a donné un aperçu général sur :
• L’effet de Serre et changements climatiques ;
• La convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) ;
• Le Protocole de Kyoto et mécanismes de flexibilité (Mécanisme pour un développement Propre (MDP))
• Les projets MDP dans le monde
Puis elle a présenté les réalisations du Maroc sur le volet institutionnel et les projets relatifs au mécanisme pour un développement propre :
• 4 projets enregistrés :
• 5 projets en cours de validation :
• 5 projets approuvés par l’AND au niveau PDD
• 21 projets approuvés par l’AND au niveau NIP
Pour les plantations de Jatropha, elle a rappelé les caractéristiques de la plante et a énuméré quelques projets Jatropha dans le monde.
Elle a fini son intervention par exposer les différentes perspectives établies dans le cadre des projets MDP.
Présentation 7 : Importance et types du foncier rural dans la région de l’Oriental
Mohamed ACHERKOUK
Institut National de la Recherche Agronomique d’Oujda
Monsieur ACHERKOUK a commencé par donner un aperçu général sur la région de l’Oriental : sa position géographique, sa superficie, son climat et la nature de ses sols.
Par la suite il a présenté l’importance de :
· la nature foncière de la région ;
· la superficie agricole utile dans la région et par province ;
· l’irrigué par province ;
· des terrains collectifs par province ;
· domaine forestier dans l’oriental et par province.
Débats et recommandations
Le Maroc, un pays en voie de développement, doit saisir les opportunités dès qu’elles se présentent, mais d’être conscients des coûts associés au marché des biocarburants et d’identifier ceux qui correspondent le mieux à ses objectifs de développement durable.
Au Maroc, toute politique favorisant d’une part le développement rurale et l’employabilité et permettant d’autre part d’alléger la facture pétrolière qui pèse lourd sur la caisse de l’état serait bien évidemment la bienvenue.
Pour développer la filière de production des biocarburants, le Maroc est appelé à arrêter une volonté politique claire et une stratégie à moyen et à long terme visible et viable.
Une étude foncière approfondie et un cadre juridique bien réfléchi sont nécessaires et indispensables pour le développement des différentes filières de production des biocarburants en entraînant des investissements privés et étrangers.
Le choix des cultures ne doit pas engendrer une concurrence autour des ressources en eau ou des terres dédiées aux cultures vivrières. Ces cultures ne doivent non plus provoquer la dégradation des sols et la pollution de l’eau.
Une source potentielle très prometteuse en matière première pour la production des biocarburants réside dans des cultures de type robustes, demandant peu d’interventions, exécutées sur des sols pauvres ou dégradés souvent abandonnés par l’agriculture classique dans des zones marginalisées qui ne nécessitent que peu d’apport d’engrais et de traitements chimiques.
La plante Jatropha semble être la candidate potentielle pour la production de l’huile au Maroc, mais elle est relativement exigeante en eau d’irrigation (400 mm). Il reste à résoudre la problématique d’eau d’irrigation en construisant des retenus d’eau, en réutilisant les eaux usées ou/et en dessalant l’eau de mer. Il reste à analyser le coût de la mobilisation de ces différentes ressources.
Il est nécessaire de capitaliser et d’analyser les expériences menées au niveau du Maroc et à travers le monde pour faire un choix judicieux des cultures. Des recherches scientifiques supplémentaires doivent être engagées pour caractériser les espèces les plus adaptées au Maroc, pour optimiser la production et le rendement en huile et pour valoriser les sous produits de la filière.
Le marché de biodiesel est bel et bien présent au Maroc en autorisant les agriculteurs à l’utiliser pour leur machine et en obligeant les sociétés pétrolières à opter pour des mélanges l’huile/Gasoil.
Aussi, en misant sur la proximité avec l’Europe, et considérant les tendances stratégiques de la politique énergétique européenne, il est clair que l’Europe constitue un énorme marché potentiel des huiles. Encore faut-il, chez nous, s’y préparer et mettre en place, dans ce domaine, une stratégie ambitieuse alliant productivité, efficacité et soucis environnementaux.
Rapport de synthèse et recommandations pour la Filière Alcools
Modérateur : A. ASEHRAOU
Rapporteurs : M. ACHERKOUK, A. MEZRHAB, M. AFILAL, M. MEHDI et A. HAKKOU
Rédaction : M. ACHERKOUK
Le modérateur a tout au début de la séance, remercié les participants pour leur présence et pour l’intérêt qu’ils accordent aux débats sur les biocarburants (BC) en général et les alcools en particulier. Après avoir rappelé les objectifs et le cadre de l’atelier, il a précisé que les présentations sont contextualisées selon trois niveaux essentiels :
· Stratégique ;
· Juridique ;
· Technologique.
Présentation 1 : Bio alcool : exemple du Brésil : technique, productions économiques, utilisation, impact sur l’environnement et l’alimentation (Pra Suani Texeira Coelho)
La professeur Suani Coelho a passé en revue plusieurs aspects importants liés à la thématique des biocarburants en général et la filière des alcools en particulier. Elle a traité essentiellement de :
· Programme brésilien de bioéthanol (BE)
· Utilisation du BE dans la carburation des véhicules :
o 80% des véhicules en Brésil sont de type flexible utilisant le mélange essence-BE.
o Ces véhicules peuvent être utilisés partout dans le monde.
o Dans le futur, tous les véhicules produits au Brésil seront flexibles.
o Diminution importante des polluants grâce au BE.
· Production du BE est basée essentiellement sur la culture de la canne-à-sucre (CS) avec actuellement 7 millions d’hectares (1% de la superficie agricole utile) qui seront étendus à 10 millions ha dans le futur proche. Environ 500 variétés de la CS peuplent le territoire brésilien dont 20 sont les plus performantes et donc les plus convoitées. L’assolement consiste à occuper chaque année 20% de la superficie de la CS par d’autres cultures.
· De la CS, sont issus des :
o Jus : sucre + éthanol
o Bagasse (tourteau de la CS)
o Paille (pour électricité)
· Technologie utilisée pour la production du BE est de la 1èer génération et est disponible depuis longtemps. La 2ème génération est encore en expérimentation et ne sera développée et disponible qu’à long terme.
· Différents procédés sont employés et/ou testés :
o Hydrolyse enzymatique : serait disponible dans 10 ans
o Synthèse de Fischer-Tropsh à partir de la biomasse
o Cogénération issue de la CS
· Actuellement, le Brésil produit environ 22 milliards de l/an de BE dont le bilan énergétique est nettement supérieur à celui issu du pétrole.
· Viabilité environnementale de la production du BE de la CS
· Biodiversité face à la législation courante
· Comparaison des prix de BE et des produits alimentaires
· Programme de certification volontaire pour le BE à partir de 2009
· Politiques possibles pour d’autres pays en développement
· Conclusions :
o BC comme source importante d’énergie originale des régions rurales
o Nécessité d’investissements dans les pays en développement
o Nécessité d’investissements et en infrastructures
o Nécessité d’investissements en recherches scientifiques surtout pour conduire des études de viabilité économique, écologique et sociale.
Présentation 2 : Bio alcool en Algérie : état actuel de la filière bioéthanol et perspectives d’avenir (Mlle Aziza M.)
Mlle Aziza a introduit sa présentation par le fait que les BC sont liés aux changements climatiques actuels et que l’Algérie reste l’un des pays très vulnérables à ces perturbations. Elle a donné une vue synoptique précise et riche en informations bibliographiques à travers le monde sur le sujet des BC en général.
A ce propos, elle a présenté bon nombre de raisons justifiant le pourquoi des BC dont principalement :
· Demande mondiale croissante en énergie
· Impact sur les gaz à effet de serre
· changements climatiques
· biomasse riche en substrats fermentescibles
Elle a, ensuite, traité de plusieurs aspects tels que :
· Avantages et inconvénients des BC
· BC issus de cultures destinées à l’alimentation humaine
· Impacts des BC sur la crise alimentaire actuelle
· Alternatives :
o Plantes consommant moins d’eau
o Plantes énergétiques
o Utilisation des déchets
· Potentiel important en Algérie (produits dattiers)
· Processus de production de BE
· Perspectives de développement de BE en Algérie
Présentation 3 : Bio alcool au Maroc : Etat actuel de la filière bioéthanol et perspectives d’avenir (Mme Lahlou N.)
Mme Lahlou a rappelé que la société SOTRAMEG a été créée en 1975 et qu’elle est spécialisée dans la production du BE sous forme d’alcool éthylique destiné en particulier à l’industrie et à l’agro-alimentaire (levure boulangère).
Elle a précisé, dans ce sens, qu’au Maroc le BE n’est pas encore utilisé comme BC, et par conséquent, il n’y a pas de cadre juridique propre au BC.
Elle a, enfin, indiqué qu’au Maroc, les cultures sucrières sont orientées essentiellement vers la production de sucres destinés à la consommation nationale. D’où, le nombre important de sucreries (12) dans le pays.
Présentation 4 : Stratégie marocaine de développement des bios alcools comme BC au Maroc (M. Makaoui)
Monsieur Makaoui a passé en revue un ensemble d’éléments ayant trait au sujet des BC au Maroc. Il a relaté, en particulier, les données se rapportant aux :
· Contexte énergétique national
· Bilan des énergies renouvelables
· Potentiel réalisable des BC au Maroc
En conclusion, M. Makaoui a présenté et synthétisé la stratégie nationale de développement des BC en trois grands axes qui sont :
· Réglementation globale pour les énergies renouvelables
· Montage et mise en œuvre d’un programme incitatif
· Mesures d’accompagnement
Débats et recommandations
Avant d’entamer le débat proprement dit sur la filière alcools, le modérateur visant à recadrer les discussions, a invité les participants à focaliser leurs interventions et recommandations compte tenu de trois aspects essentiels :
· Stratégique ;
· Juridique ;
· Technologique.
Par ailleurs, les participants ont engagé de profonds débats riches et diversifiés en procédant au départ à un ensemble de questionnements pertinents se rapportant aux différentes présentations qui sont en relation avec la thématique des alcools.
La majorité de ces questions a porté sur la production de BE au Brésil à partir de la canne-à-sucre (CS). Nous en citons en particulier :
· Certains mouvements anti-biocarburants de la société civile brésilienne ?
· Conditions climatiques de la CS ? et types de sols et de flore initiale ?
· Risques d’altération de la biodiversité et de déforestation ?
Les participants ont ensuite axé leurs discussions pour le cas du Maroc et les perspectives de développement des BC, filière alcool, en soulignant la volonté d’aller de l’avant dans ce domaine malgré la persistance de la contrainte juridique traduite par l’absence d’un cadre réglementaire.
Les participants jugent à priori que les cultures sucrières au Maroc ne seraient pas compétitives en termes de production de BE pour un usage en BC. Ce postulat est d’autant plus probable et plus soutenu que d’une part le Maroc est un pays à ressources hydriques limitées et dont toute utilisation doit être bien mesurée et optimisée ; et d’autre part, le Maroc est un grand consommateur du sucre.
Nonobstant, les participants reconnaissent que plusieurs voies restent encore à explorer. A ce propos, les principales recommandations suivantes sont formulées :
· Nécessité d’une volonté politique et d’une veille publique fortes qui seront à même de donner une impulsion à ce secteur.
· Nécessité de création de cadre juridique et réglementaire clair relatif à l’usage de BE comme BC. Il est important à ce niveau que les divers usages de BE soient parfaitement connus, contrôlés et maitrisés.
· Obligation de procéder au départ aux recherches et études de potentiel, d’adaptation et de faisabilité avant de passer à une production du BE à grande échelle. En effet, les résultats de telles études doivent aider et orienter les décisions à prendre dans le futur.
· Valorisation des sous produits de la CS en BE sans toucher pour autant à la production du sucre.
· Importance d’investiguer, dans le cas du Maroc, d’autres matières premières pour la production de BE comme BC tels les sous produits de l’agro-industrie.
· Création, au niveau de chaque région, d’un espace de réflexion commun et participatif entre tous les partenaires afin d’identifier les atouts et les contraintes liés généralement aux BC qui permettraient d’élaborer une stratégie claire fondée sur des données scientifiques. A ce niveau, les Agences de Développement Régionales qui sont en train d’être mises en place peuvent constituer un bon cadre.
· Nécessité de s’inspirer de toutes les expériences réalisées dans les autres pays du globe, notamment l’Algérie, le Brésil, le Mali, le Niger et le Sénégal.
Rapport de synthèse et recommandations pour la Filière Biogaz
Modérateur : M. AFILAL
Rapporteur : L. EL FARH
Rédaction : M. AFILAL
Présentation 1 : Biocarburants en Europe et potentialités pour le Maroc. TOINE BAKX (EREP, SA. CH-1123 Aclens, Suisse)
Dans sa présentation, Mr TOINE BAKX a relaté par des illustrations que la technologie de biogaz est en pleine expansion en Europe et se présente comme la technique de référence pour la production d’énergie renouvelable à partir des produits (résiduels) organiques (comme déjections d’élevage, bio-déchets, déchets IAA, etc.). L’origine de biogaz en Europe est 49.2 % Décharge, 15.1 % Stations d’épuration et 35.7 % Autres (biogaz agricole, déchets municipaux solides, codigestion).
En Europe, le biogaz est valorisé en électricité et en chaleur (dans des unités de cogénération), il peut être injecté dans le réseau de gaz naturel ou utilisé comme biocarburant.
Pour les opportunités, relatives au biogaz comme source d’énergie renouvelable au Maroc, le conférencier cite les différents substrats méthanisables et qui restent bien valorisables en biogaz, à savoir :
· Effluents d’élevage : Lisiers et fumiers de bovin, caprin, volailles
· Cultures énergétiques : Maïs, céréales, herbes, autres
· Déchets de l’Industrie Agro-alimentaire (IAA) : Déchets de transformation de cultures, déchets de la pêche, plantes organiques, déchets des marchés (légumes), déchets de grandes surfaces
· Déchets ménagers et assimilés : Déchets végétaux, boues d’épuration des eaux usées, graisses, déchets de restauration collective….
Présentation 2 : Aspects scientifique et technique de la biométhanisation, avantages et contraintes des applications au Maroc
Mouncif M. (Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, Rabat, Maroc)
Le conférencier a commencé par rappeler les définitions du processus et les paramètres physicochimiques liés à la fermentation anaérobie, il a ensuite donné l’historique de la technologie du biogaz au Maroc. Cette dernière a été introduite au début des années quatre vingt par l’intermédiaire de digesteurs pilotes de recherche & développement ou de démonstration. Les modèles de digesteurs indiens et chinois ont été les plus utilisés. Actuellement ces bioréacteurs ne fonctionnent pas correctement et ce pour des raisons techniques (mauvaise construction, manque d’entretien ou désintéressement des exploitants). Dans le cas des digesteurs qui sont opérationnels, le biogaz produit a été généralement utilisé pour la cuisson et l’éclairage.
Les obstacles majeurs à la diffusion de cette technologie en milieu rural sont vraisemblablement, la non disponibilité de l’eau, l’insuffisance de suivi technique et de mesures incitatives.
En fin le conférencier a montré que les avantages de cette technologie sont multiples, ce qui encourage pour l’investissement dans la filière :
· Valorisation énergétique du gaz issus des déchets organiques
· Valorisation agricole du substrat méthanisé
· Assainissement des produits organiques
· Réduction des gaz à effet de serre (GES)
Cependant, il a également parlé des contraintes de développement de la filière biogaz qui sont essentiellement
· Faible rendement des petites exploitations
· Absence de mesures incitatives
· Rareté de l’eau
· Insuffisance de suivi technique
· Non disponibilité des équipements et des spécialistes
Présentation 3 : Valorisation des déchets de la vache laitière dans la production du biogaz
BECHCHARI A. (INRA d’Oujda)
Le conférencier a commencé par rappeler que c’est à l’occasion de la crise énergétique des années 70 puis à l’occasion du protocole de Kyoto sur les changements climatiques, qu’une attention particulière a été donnée aux élevages intensifs pour réduire les émissions et produire du biogaz. Au Maroc, les discussions portent aussi sur la valorisation des sous produits de l’élevage pour réduire les charges des exploitations agricoles.
Dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole « plan Maroc Vert » visant l’intensification du secteur laitier, les sources en biogaz connaîtront une augmentation parallèle à celle projetée pour les produits animaux. Au Maroc oriental, le cheptel bovin est estimé 89 430 têtes dont 37.000 têtes vaches laitières. Les quantités de biogaz estimées uniquement chez ces dernières seraient de 13 millions de m3/an. Tenant compte de l’objectif fixé pour ce secteur celui d’assurer un taux de croissance annuel de 10%, les quantités prévisionnelles avoisineront 42 millions de m3 en 2020.
L’auteur à terminé l’exposé évoquant les remarques suivantes
· La nécessité d’une stratégie nationale (visibilité dans les plans) ;
· Privilégier les zones favorables (périmètres irrigués) ;
· Appui : installation, maintenance, indemnisation sur production ;
· Une nécessaire vision territoriale des installations biogaz
· Encourager les prestations de services pour traitement des déchets.
Débats et recommandations
Les participants, ont exprimés différents points de vue et recommandations, ainsi sur le plan juridique, les mêmes lacunes que pour les autres filières restent valables aussi pour le biogaz, et alors que pour les aspects stratégique et technique, ils ont retenu essentiellement les recommandations suivantes:
· Nécessité de déterminer le potentiel énergétique en biogaz, à l’échelle régionale pour définir les priorités.
· Nécessité d’implication de l’université dans la phase de transfert et développement de la technologie de biogaz.
· Nécessité de développer des modèles pilotes de bioréacteurs à petit échelle, pour servir à la fois d’outil pédagogique, dans les compagnes de sensibilisation et d’incitation à l’investissement dans les grandes installations industrielles
· Nécessité d’adapter les expériences aux conditions de la ferme marocaine, pour maitriser la situation au niveau d’une valorisation thermique avant d’envisager la valorisation par production électrique ou en biocarburant
· Nécessité d’implication du CDER dans les initiatives régionales pour assurer la survie et la continuité des efforts
Annexe :
Programme de l’Atelier « Biocarburant au Maroc»
DAR TALIBA (OUJDA)
Mercredi 19 Novembre 2008
Horaire Activité.
8 h Accueil et réception
8 h 30’ Cérémonie d’ouverture :
o Versets du CORAN.
o Allocution d’ouverture Z.MADANI( président du comité d’organisation)- (STE TZADERT) .
o Allocution de PROFA SUANI COELHO (USP-BRAZIL).
o Allocution Dr SAMAKE ABOUBACAR-(PNVEP-MALI).
o Allocution Y.RHOMARI (ORMVAM-BERKAN)
9 h 30’ à 10 h 15’ Conférence plénière : « Biocarburants dans le monde ».
Présidée par : A. HAKKOU (UMP – OUJDA).
Animée par : Dr SUANI TEIXEIRA COELHO (Université de sao Paulo – Cenbio – Brazil).
Rapporteurs : A. ASEHRAOU et A. ZAHIDI (UMP – OUJDA),
10 h 15’ à 10 h 45’ Pause café et visite des Stands
10 h 45’ à 11 h 30’ Conférence plénière : « énergies renouvelables et Biocarburants au Maroc ».
Présidée par : A. MEZRHAB (UMP – OUJDA).
Animée par : M. MAKKAOUI –CDER
Rapporteurs : A. HAKKOU et Y. FATMI (UMP – OUJDA).
11 h 30’ à 12 h Questions et débats
Atelier 1 : Filière Huile
Modérateur : M. ACHERKOUK.
Rapporteurs : A.MEZRHAB et M. AFILAL.Y.FATMI -MOUNIR.M(UMP – OUJDA)
14 h 30’ à 15h10’
15 h 10’ à 15 h 40’
15 h 40’ à 15 h 55’
15 h 55’ à 16h10’
16h10’’ à 16 h 25’
16 h 25’ à 16 h 35’
16 h 35’ à 16 h 50’
16 h 50’ à 17 h 05’
17 h 05’ à 18 h 30’
Conférence d’introduction : Expérience brésilienne en biocarburants -filière huile. ORLANDO CRISTIANO DA SILVA (Université de sao Paulo – Cenbio – Brazil).
Développement rural et la valorisation de Jatropha. A. SAMAKE (PNVEP-MALI).
Jatropha dans le sud d’Agadir. CLAUDE ROLLET (Carbiol Europe).
Expérience Nigérienne : huile de neem et du pourghére au NIGER .IBRAHIM BAWA(ibs-agro).
Pause café et visite des Stands
Expérimentation sur Jatropha à Chichaoua. HASSAN REHIOUI ex-représentant de (MOSMART -Holding Sud Africain).
Jatropha curcas et l’environnement. B.OUAFAE. (MDP)
Types et importance du foncier rural dans l’Oriental. M. ACHERKOUK (INRA Oujda).
Débats et discussions.
Jeudi 20 Novembre 2008
Atelier 2 : Filière Alcool.
Modérateur : A. ASEHRAOU (UMP – OUJDA).
Rapporteurs : M. ACHERKOUK (INRA – OUJDA) et A. ZAHIDI (UMP OUJDA).
8 h 30’ à 9 h
9 h à 9 h 20’
9 h 20’ à 9 h 40’
9 h 40’ à 10 h 10’
10 h 10’ à 10 h 30’
10 h 30’ à 10 h 50’
10 h 50’ à 12 h
Conférence d’introduction : Bio alcool : Exemple du Brésil (technologie, productions économiques, utilisation, impact sur l’environnement et l’alimentation). SUANI TEIXEIRA COELHO (Université de Sao Paulo – Cenbio – Brazil).
Bio alcool au Maroc : Etat actuel de la filière bioéthanol et perspectives de l’avenir (cas de l’unité de SOTRAMEG). M. BOUCHEBCHOUB- Mme LAHLOU (SOTRAMEG).
Bio alcool en Algérie : Etat actuel de la filière bioéthanol et perspectives de l’avenir. Majda AZIZA. et RAHMA.BESSAH (Centre de Développement des Energies Renouvelables – Algérie).
Pause café et visite des Stands
Stratégie marocaine de développement des bio-alcools comme biocarburants au Maroc. M. MAKKAOUI (Centre de Développement des Energies Renouvelables – Maroc).
Aspect juridique des biocarburants au Maroc (investissement, commercialisation et utilisation). A. FATMI -M BEDHRI (UMP – OUJDA).
Débats et discussions.
Atelier 3 : Biogaz
Modérateur : M. AFILAL (UMP – OUJDA).
Rapporteurs : EL BARI (Université IBN TOFAIL –KENITRA) et L. EL FARH (UMP – OUJDA).
14 h 30’ à 15 h 15’
15 h 15’ à 15 h 25’
15 h 25’ à 15 h 45’
15 h 45’ à 16 h 05’
16 h 05’ à 16 h 25’
16h25’ à 16h35’
16 h 35’ à 18 h 30’
Conférence d’introduction : Biocarburants en Europe et potentialités pour le Maroc. ANTOINE BAKX (EREP, Suisse).
L’aspect technique de la production du biogaz et ses différentes valorisations au Maroc (contraintes, avantages, recommandations, perspectives…). M. MONCIF (IAV Hassan II, Rabat).
Valorisation des sous produits de l’élevage de la vache laitière par la production de biogaz. A. BECHCHARI (INRA d’Oujda).
Pause café et visite des Stands
Aspect stratégique des Biogaz au Maroc (lacunes, priorités et recommandations). B. DAOUDI (Ingénieur) et M. BAYOUD.
M. EL BARI. (Université Ibntofail, président AMADES –MOROCCO.).
Aspect juridique : FATMI.Y et MOUNIR.M ( UMP-Oujda)
Débats et discussions.
Vendredi 21 Novembre 2008
8 h 30’ à 8 h 50’ Lecture des rapports des ateliers 1 (Filière Huile)
8 h 50’ à 9 h 10’ Lecture des rapports des ateliers 2 (Filière Alcool)
9 h 10’ à 9 h 30’ Lecture des rapports des ateliers 3 (Filière Biogaz)
9 h 30’ à 10 h Pause café et visite des Stands
10 h à 10 h 10’ Lecture de lettre d’orientation et de recommandation de l’aspect technologique des Biocarburants
10 h 10’ à 10 h 20’ Lecture de la lettre d’orientation et de recommandation de l’aspect Stratégique des Biocarburants
10 h 20’ à 10 h 30 Lecture de la lettre d’orientation et de recommandation de l’aspect juridique des Biocarburants
10 h 30’ à 11 h 30’ Clôture des travaux de l’atelier national des biocarburants.
Signature des memorandums of under standing.
11H30 Lecture de la lettre adressée à SAM LE ROI MOHAMMEDVI.
12H Allocution de clôture (Z.MADANI, Président du comité d’organisation).
4 Comments
d’ores et déjà en Allemagne et en Australie des voitures éléctriques roulent grâce à l’énergie solaire.
on espère que cela arrivera vite chez nous.
ou est le ministere de l’energie dans tout ça
certes les biocarburants permettent de réduire la dépendance vis à vis des produits pétroliers et surtout pour certaines régions, mais, le bilan carbone n’est pas vraiment satisfaisant si on prend en compte certains paramétres (N2O émis suite à l’utilisation d’engrais fertilisants, émissions GES liées aux co-produits, affectations de sols aux cultures de biocarburants, émissions de GES et consommations d’énergie par les machines et équipements pendant la production des biocarburants)