Comme attendu la seconde édition du festival du rai a entamé son baroud de transe et de musique sur des chapeaux de roue. Une alliance de rythmes énergiques pour une veillée exceptionnelle.

La première soirée du festival international du rai n’a pas dérogé à la tradition d’un rendez vous festif et chaleureux en mesure de propulser la ville d’Oujda au devant de la scène artistique. Cinq jours (du 22 au 25 Juillet) tout en couleurs tout en rythmes sur des airs venus d’horizons divers pour faire de ce festival un rendez-vous incontournable des animations estivales.

Une pléiade d’artistes, aux registres différents et aux répertoires exceptionnels, se sont succédés sur scènes aux grés des emportements mélodieux et des percussions soutenues. DJ Troupe africaine, Mohammed Rai, Saïd Mouskir, Zaho, Sawt el Atlas et l’incontournable David Vendetta ont, durant plus de quatre heures fait sauter toutes les pesanteurs attractives des spectateurs passifs.

Transformé en véritable scène aux multiples sonorités, le parking du complexe sportif d’Oujda a fusionné magie des sons et musiques croisées intégrant le hip hop , Le R’n’B , le DJ , le groove à un rai de plus en plus étincelant au influences et inspirations diverses. Des prestations à rythmes et à percussions sans modérations ont enflammé un public assidu et hanté de danse et de pulsations enchanteresses. « C’est un honneur pour moi et une grande fierté de me trouver en face d’un publique qui célèbre son patrimoine tout en s’emportant avec les multiples mouvances » a déclaré pour ALM Saïd Mouskir juste après avoir quitté la scène. De son coté Zaho, qui fut vite adoptée par un publique voué à sa prestation, n’a pu cacher la joie d’une jeune fille qui s’est retrouvée sur sa scène de prédiction et qui fut merveilleusement acclamée. Quant à la star des DJ, David vendetta qui a su faire un amalgame subtil de tubes connus et de compilations d’origines diverses, il n’est pas prêt à oublier la journée passée avec fans, nouveaux amis et nouvelles connaissances. Sa prestation sur scène fut tout simplement sans égale.

Ceci dit, et pour des raisons artistiques, le festival de cette année ne s’est pas limité au seul genre du rai. Il s’est ouvert sur d’autres airs musicaux et a amorcé un virage non des moindres, en invitant des vedettes aux répertoires spécifiques. Pour Younes Megri, le directeur artistique du festival, « La première version du festival (celle de 2007) s’est limitée aux seuls chabs afin de confirmer l’authenticité de l’idée et de donner un cachet local à un projet innovant. Or pour assurer une continuité à un tel projet et ne pas se perdre entre les méandres des choix réduits, il fallait prendre en considération ce qui se passe ailleurs. » S’inscrire en porte à faux avec les nouveaux courants n’est pas original comme conception artistique.

Certes Oujda est une ville bercée dans la culture Rai mais elle est aussi une ville qui se veut une métropole à dimension méditerranéenne. Avec de tels desseins il n’est pas admis de se cantonner dans sa propre coquille. C’est ce qui explique cette volonté affichée par les organisateurs à faire participer des chanteurs aux registres et répertoires variés. Un choix judicieux pour courtiser les projecteurs médiatiques et faire d’Oujda une capitale du Rai et de la musique moderne.

« Le fait qu’il y ait cette ouverture sur d’autres genres ne peut qu’enrichir le festival » a renchéri Mohammed Moumen, directeur artistique du plateau. Et d’ajouter pour ALM que le rai qui est un genre limité au niveau des chanteurs connus mondialement est appelé à réussir sa conversion en musique du monde. Il est obligé à prendre en considération ce qui se fait sur la scène internationale pour pérenniser un moment de fête partagé par des centaines de milliers d’admirateurs. En somme, « on est de plus en plus conscient à Oujda de l’importance d’un mariage de genres qui sauvegarde le patrimoine local tout en s’ouvrant sur les courants venus d’ailleurs » a-t-il conclu.

Aujourdhui Le Maroc