B- La responsabilité de l’administration

L’administration a elle aussi sa part de responsabilité dans l’échec du système éducatif et scolaire car un responsable administratif à l’esprit peu éclairé ne choisit à sa suite ou pour le seconder qu’un subordonné avec qui il partage ses affinités. Le responsable médiocre s’appuie donc dans ses fonctions sur un subordonné à face de comparse qui fasse perpétrer la médiocrité que tous deux partagent et se transmettent. Voilà donc les suppôts du gouvernant dans la pratique de la gouvernance.

Nous avons assisté, pour illustrer mes propos, au cours de l’année scolaire qui vient de s’écouler, avec réprobation et dégoût à la mascarade de la nomination des professeurs au poste de surveillant général sur des critères personnels et fantaisistes conçus par les responsables qui gèrent les affaires administratives scolaires. Nous avons été les témoins dégoûtés de la manière dont l’opération a été menée par ces responsables, chacun selon ses compétences et chacun dans la sphère de son champ d’action. Les critères objectifs et bien définis par la note ministérielle régissant l’opération ont été violés de la manière la plus vile et la plus abjecte par les responsables ayant présidé à l’acte d’évaluer et de noter :ils ont largement récompensé les mauvais postulants et sanctionné les nobles candidats en attribuant aux uns et aux autres la même note, ce qui a désavantagé les seconds au profit des premiers qui ont eu l’avantage des deux sinistres points arrachés à l’effort en classe et au travail pour lequel ils sont payés. Un cas célèbre par sa tristesse de ces professeurs devenu grâce à l’évaluation généreuse par sa honte et par sa bassesse de la part des responsables administratifs a été sévèrement sanctionné par son inspecteur droit et incorruptible qui lui a ramené la note de quelques degrés au-dessous de la moyenne, de plus, ce même cas de professeur était candidat à comparaître devant le conseil de discipline, si l’administration avait laissé la procédure aller son train. Un autre n’a laissé derrière lui dans le lieu où il exerçait, parmi ses élèves, et dans les couloirs de la délégation qu’un remugle de laisser aller, d’indifférence, de laxisme, de retards et d’absences, et un dossier lourd en certificats médicaux. D’autres cas similaires méritent d’être signalés mais ces deux exemples suffisent largement à illustrer mes propos.

De ces fauteurs de trouble de l’enseignement ,déguisés en professeurs, qui ont fortement nui à l’acte d’enseigner par leurs absences et leurs insouciances dans l’exercice de leur travail, aux élèves par manquement à leur devoir, aux inspecteurs qui ont dû retrousser leurs manches pour un certain temps pour redresser les torts commis à l’acte d’enseigner, les responsables en ont fait des cadres administratifs qui seront appelés à administrer, à exercer le pouvoir en petit dans le cas du surveillant, en grand dans le cas d’un poste plus haut par sonéchelle , car, si la machine de l’ascension va son bon train et suit sa voie en ligne directe comme il lui a été voulu ,ce surveillant deviendra censeur, puis directeur, puis délégué, puis directeur d’académie ou ministre. Chemin faisant, il ne laissera derrière lui que ruine et désolation comme au temps où il exerçait en classe.

Les responsables administratifs nous ont harcelés par leurs discours pompeux sur le redressement du système éducatif, sur la qualité de l’enseignement, sur la gestion des ressources humaines en nommant l’homme qu’il faut au poste qu’il faut : ils sont cependant les premiers, hélas ! à contribuer et de la manière la plus vilaine à la ruine du système éducatif!