L’échec du système éducatif
A- La responsabilité du professeur
On attribue souvent l’échec du système éducatif de notre pays aux professeurs. Il y a sans doute une part de vérité dans ce que disent ceux qui veulent faire porter aux seuls professeurs l’effondrement de notre enseignement car les professeurs sont les plus en contact direct avec les élèves. Mais considérer le problème sous cet angle nous amène à nous demander si un jour il est question de l’échec du système médical, on fera porter sans aucun doute l’échec aux infirmiers car ils sont en contact direct avec les malades. Si une autre fois il est question de l’échec du système de défense du pays, on attribuera cet échec au soldat car il est en contact direct sur le front avec l’ennemi. En voilà donc une manière de raisonner légitimée par l’alibi de proximité !
Je crois que le problème de l’échec du système éducatif ne doit pas être envisagé de la sorte car les racines de l’échec sont beaucoup plus profondes et beaucoup plus complexes qu’il ne paraît à première vue à l’esprit réducteur.
Toutefois, le professeur n’est pas exempt de tout reproche vu qu’il est un acteur et non des moindres de l’action pédagogique.
La part de responsabilité du professeur dans l’échec du système éducatif vient du fait qu’il na pas su faire front à ceux à qui il devait rendre compte. Le professeur est un artisan tout comme le maître tailleur de pierres, s’entend), le plombier ou le menuisier. Le rôle de chacun d’eux est de façonner chacun à sa manière : le maître tailleur l’espace unidimensionnel en espace tridimensionnel, le plombier la voie à l’écoulement des liquides, le menuisier l’arbre en mobilier et le professeur un mode de pensée anarchique en un autre organisé et structuré .Si au maître tailleur il est donné un marteau de juge, au plombier une clé à griffe qui ‘’mord’’mal, au menuisier une scie sans dents, quel ouvrage ils réaliseraient dussent-ils avoir l’habileté de main des artistes ou des génies? Il en est de même pour le professeur à qui il a été donné un programme incompatible et des méthodes inadaptées à l’ouvrage qu’il doit accomplir, à savoir le métier d’enseigner. Son erreur vient de son silence, de son inertie face à l’impropriété de l’outil de travail qui lui a été remis.
La deuxième part de responsabilité se rattache plus particulièrement au professeur de français que je cite en exemple, qui a accepté délibérément de travailler avec des documents parallèles, du type ’’lire facilement mes œuvres’’,’’ les œuvres intégrales’’, ‘’œuvres et analyses’’, ‘’mes œuvres clé en main’’, et la liste n’est pas close, que d’autres ont réalisés dans un but commercial, lucratif ,alors que son but à lui est un but pédagogique, éducatif, qui consiste à former et à préparer et non à faire gagner de l’argent, à faire tirer des bénéfices en recommandant à ses élèves d’acheter tel document parallèle, et à en faire usage en classe de manière systématique comme s’il avait été recommandé par le ministère. Il a accepté par paresse ou par manque de clairvoyance de travailler avec des outils inappropriés à l’ouvrage et aux besoins réels de ceux à qui ils sont destinés. Il n’est pas sans ignorer l’impact d’un pareil mode de travailler sur le niveau des élèves, sur la mise à l’épreuve de l’effort personnel du professeur et sur son utilité, sur l’inadéquation du contenu des documents parallèles aux besoins des élèves, sur l’absence de lien entre le contenu linguistique et le contenu littéraire ….
La troisième part de responsabilité du professeur dans l’échec du système éducatif est qu’il ne rénove pas, que chaque année, il refait le même cours avec des élèves qui ne sont pas les mêmes d’une année à l’autre. Le professeur qui garde jalousement ses fiches cartonnées dans des chemises en plastique perpétue la tradition du conformisme et du moindre effort qui consiste à dépenser moins d’énergie, ignorant que peu d’énergie produit moins de clarté ; celui-là porte sur lui la lourde responsabilité de faire perdurer la médiocrité, la nullité et l’étroitesse de l’esprit qui vont à contre sens de l’innovation et de l’évolution qui développent l’esprit de recherche et se développent par lui.
En conclusion, il est temps que les professeurs fassent preuve de maturité et qu’ils doivent être les artisans de l’action pédagogique et non de simples consommateurs muets d’un contenu dont ils ignorent l’utilité et la portée. Il est temps pour eux de réfléchir sur les programmes, sur les méthodes, sur l’évaluation, bref sur le système éducatif et scolaire dans sa globalité.
2 Comments
Tout d/abord Mr zaid /merci/
vous avez evoque un serieux probleme qui a mon avis doit etre traite de maniere systemique plutot que de se restreindre uniquement au francais ….. mais l/audace manque ici/
Pour etre un peu operationel je donne des suggestions
(1examen de fin des etudes primaires le passage est
………………………inadmissible sans avoir 120/60
pas de brevet si on n/a pas 10/20de moyenne et donc pas d/acces au lycee.
un test psychotechnique pour e tre oriente
un seul examen au bac en fin du cycle qualifiant.
et enfin le nombre d/eleve ne doit pas depasser 35 eleves par classe.
ET VOUS ALLEZ VOIR CHERS MADOOMA TARBAWYA.
شكرا للأستاذ زايد والذي لا أعرفه الا من خلال كتاباته الرائعة الصادقة الناطقة المعبرة عن غيرة وجرح وألم لا ينطلق من عدم ,صدقت في كل ما قلت,لكن رجل التعليم يجد نفسه احيانا خارج السرب يقال له غرد أو لا تغرد فان طربك غير مسموع وأنينك غير متبوع,ان المدرس يحمل عبءا ويتحمل نصيبا لكن العبء الأكبر وكما ذكرت في مقالك باسلوب مجازي يتحمله واضعو البرامج والمنهاج ومناصروهم .