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Les nouveaux docteurs et leurs doctorats

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La note ministérielle interdisant la poursuite des études universitaires aux enseignants sans accord préalable de la part du ministère avait été accueillie à l’époque de son édition comme une atteinte au droit d’apprendre et de s’instruire, un frein à l’évolution de l’esprit de rénovation, au développement des aptitudes intellectuelles des enseignants, à leur ascension dans la hiérarchie administrative. La note ministérielle de l’époque avait pour conséquence supposée, l’enfermement de l’activité de l’esprit et de l’intelligence qui devrait conduire éventuellement à la paresse cérébrale et de là à la mort clinique de toute initiative visant à se remplir la tête de choses utiles à la fois à l’enseignant et au métier d’enseigner ; les protestations des enseignants de l’époque et leur indignation étaient motivées par l’hypothèse selon laquelle ‘’un organe qui ne travaille pas s’atrophie’’. Des cris de révolte et de mécontentement fusaient de toutes parts contre l’injustice d’une loi jugée visant l’abêtissement et l’abrutissement, la privation du droit universel à la connaissance, le maintien dans l’ignorance et l’inculture des enseignants.

Les temps ont changé et avec eux le tempérament du ministère qui aurait compris l’inconvenance de sa politique qu’il a assouplie en autorisant à ses fonctionnaires de poursuivre leurs études supérieures au lieu de les maintenir dans l’ignorance, ce que beaucoup d’entre eux ont fait, du moins les plus jeunes d’entre eux car les cerveaux des vieux se sont couverts hélas ! d’une couche assez épaisse de gangue.

Quelle a été leur contribution à leur école, à leurs élèves, à leurs collègues, à l’administration, au système éducatif en général?

D’abord, ils ont commencé par trop souvent s’absenter car les études universitaires sont de grandes consommatrices de temps, des chronopahges si l’on veut, ce qui a entraîné :

la mobilisation de l’administration où il travaille qui doit, soit occuper les élèves, soit les renvoyer chez eux avec tous les risques que cela implique : est-ce que tous les élèves rentrent chez eux ? Ceux qui ne le font pas, où passent-ils leur temps inoccupé ? Les garçons vont sans doute s’encanailler à courir dans les rues, les filles tomber dans les filets des prédateurs masculins qui ne manquent pas dans les parages des établissements scolaires.

La mobilisation de l’inspecteur qui doit sacrifier beaucoup de son temps à un cas et laisser de côté son travail d’encadrement et d’assistance aux enseignants en difficulté.

La mobilisation de la délégation qui, il faut le reconnaître couvre les uns et sanctionne les autres, en pratiquant la politique deux poids deux mesures, en fonction de la personne, de ses influences, du poids des personnes qui sont derrière lui ou du syndicat qui le protège. La délégation pète, tempête, menace en public mais tempère et récompense dans les coulisses.Interventions, pressions,….

De plus, les études universitaires usent la santé et les nerfs et cela se ressent sur la qualité de l’enseignement, sur le niveau des élèves, sur la gestion du programme, sur les contrôles continus, leur nombre, leur fréquence, leur conformité…

Au bout de tout ce long parcours parsemé d’embûches pour l’école, le professeur obtient enfin son doctorat avec la mention ‘’très honorable’’.

Qu’a apporté le docteur dans sa tête doctorale à l’école pour la faire profiter de tous les sacrifices qu’elle lui a consentis ? Aux élèves à qui il avait souvent tourné le dos ? Au système éducatif qui avait grand besoin de la formation académique de son fonctionnaire ?

A peine nommés docteurs qu’ils réclament leur intégration ou leur promotion, ce qui n’est sans doute pas une assez mauvaise chose, pour eux.

Comme l’école est trop petite pour leur grande tête, les nouveaux docteurs cherchent à être rattachés à l’enseignement supérieur comme professeurs universitaires.

Enfin, et comme l’Université n’est pas assez grande pour accueillir en son sein tous ces nouveaux postulants, ils présentent leur candidature au poste de surveillant général : comme (encore une fois) le ministère n’a pas une tête à penser, il leur accorde une longueur d’avance sur les autres concurrents en les gratifiant de 2 points, et le chef d’établissement leur attribue la pleine note 30 sur 30.

Je crois que la Délégation de Berkane a assez d’esprit pour interpréter le contenu de cet article et rendre justice aux professeurs qu’elle a lésés.

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10 Comments

  1. مهتم
    15/06/2008 at 21:51

    حينما يختلط الحابل بالنابل وتغيب المقاييس الموضوعية والمنصفة فلا غرابة أن ترى العجب

  2. hassan benali
    15/06/2008 at 21:52

    Je vous remercie monsieur Zaid d’ avoir abordé ce sujet épineux concérnant les diplômes universitaires au Maroc. L’enseignement, l’instruction et la reprise des études , à n’importe moment de la vie, après interruption volontaire ou forcée du parcours scolaire ou universitaire , pour améliorer ses connaissances personnelles et professionnelles sont certe des droits incontounbles. Mais comme disent les français: les diplômes ne rendent pas les gens intelligents; c’est rarement que l’obtention du « grand diplôme » cacheté de « mention très honorable » attribue réellemnet à une amélioration sensible et effective des compétences professionnelles des professeurs dans leurs classes. Il y a pleins de diplômes vides pour lesquels on discipe tant d’intérêt et d’ardeur en s’encrant dans des recherches vaines , des thèses quelquonques marquées d’inpértinences et d’inperfections dans un système educatif qui souffre de tous les maux. Dès l’otention de leurs diplomes ces docteurs revendiquent comme vous l’avez-vous-meme dit un statut de prof univérsitaire, ou au moins un professeur chercheur. Que cherchent-ils au juste sinon des noninations chimériques. Le général Degaules à dit un jour: On a besoin de ceux qui trouvent et non de ceux qui chérchent.Ici au maroc tout le monde se pronnonce chercheur pour la seule raison qu’il a, un jour, rédigé une soit disant thèse qui n’intéresse personne (méme son auteur). Tous les pays favorisent la recherche scientifique mais ils est lamentable de continuer à corréspondre à tout diplôme une situation, un grade, une échelle dans la fonction publique alors que chaque métier, chaque fonction doit avoir un profil bien définit auquel tout candidat doit répondre. Est-ce que les docteurs ont plus de compétences à éxercer la fontion du surveillant générale? C’est une chose incértaine…Merci monsieur Taib

  3. surveillant malgré lui
    15/06/2008 at 21:52

    je crois qu vous avez raison dans une grande partie de votre article et tort dans le reste.quand il s’agit d’un droit je dirais mémé  » spolié » par le ministère de l’E.N » d’antan aux enseignants .mais ne voyez-vous pas que ce droit est arraché par les syndicats qui n’ont épargné aucun effort aprés tant de lutte ? c’est vrai ces docteurs ( la plupart d’entre eux n’apporteraient rien à l’action enseignement – apprentissage, tout simplement ils n’ont pas poursui des ‘tudes dans ce domaine .et pourquoi pas exiger des etudes dans la specialité dont le ministère a besoin et ainsi on pousserait la recherche plus loins encore.quant au poste de surveillance vous croyez que c’est un privilège quand vous dites  » le ministère le gratifie de deux points de plus » et bien! sachez bien que ce n’est pas un poste qui vaut la peine de scuciter tant de convoitise au sein des enseignants. le poste de survillant ou de directeur est un poste  » infernal » .indemnités ne dépassant pas 260 dh pour le premier et 550dh pour le second avec responsabilités énormes , travail hors temps reglementaire ,permanence durant les vaccances,recherche permanante dans le domaine de la gestion et de la direction , recyclage.. vous n’avez qu’à demander conseils au près de vos collegues intimes. quant a l’attribution de ces deux points par le ministère à mon avis c’est une injustice .

  4. متتبع
    17/06/2008 at 13:29

    تناقضات مستغربة من رجل تعليم يحرص بكل ما يملك على الدفع بأبنائه للحصول على الدكتوره، وطلب العلم من المهد إلى اللحد. وعندما تتعارض مع مصلحته بنتقد الشهادة، والوزارة الوصية. وحاملي الشهادة، وقد يكون بعضهم من صنع يده. أما تعليق الحارس العام رغم أنفه. فهو ملتبس . وأما النقطتان فهما مظهر تشجيع لمن سقطت حواجبهم وتكبدوا كل المكابدة لمتابعة دراستهم. إذ لاينال الشهادة الخاملون والمجعجعون وإلا فليجرب كل متشكك الاقتراب فقط من إجراءات التسجبل بالكلية.

  5. عبدالغني
    17/06/2008 at 13:29

    لقد احييت في اخي زايد -بمقالك الجريء هذا-شعورا بالمرارة والاحباط التي عشتها خلال منتصف الثمانينيات والناتج عن القرار الوزاري انذاك القاضي بحرمان المدرسين من متابعة دراستهم الجامعبة بدعوى صعوبة التوفيق بين العمل التربوي والدراسة الجامعية ما كان له تبعات نفسية وحتى مادية اثرت سلبا على مسيرتنا العملية.علما ان المناخ التربوي والوظيفي انذاك كان يطبعه رخاء نسبي علىمستوىملاءمة المتغيرات العامة للبلاد …نقصالازمات والاكراهات المختلفة…لكن وبعد اكثر من عقد من الزمن عادت وزارتنا الموقرة وسمحت للمدرسين بمتابعة الدراسة الجامعية. قرار حكيم طبعا لكن للبعض دون الاخرين اللذين ذا قوا مرارة الاقصاء وحاليا اخذ منهم الكبر الكثير الى جانب هموم الحياة واكراهات اخرى ما يحول دون متابعة الدراسة حاليا.وهنا قد يصدق من قال ان المغرب حظوظ.مع تحياتي وتهانيئي الخالصة لزملائي الذين واحصلوا او هم في طريق الحصول علىالدكتوراه وهنيئا لهم ايضا على نقطتي الامتياز.

  6. رجل تعليم
    18/06/2008 at 09:42

    ان تشنج -متتبع-من المقال المتعلق بالدكتوراه وحاملوها مجاني للاسف وينم عن سوء فهم له لانه لم يقرء ما وراء السطور ليستوعب بعمق مراميه الحقيقية مع ان المتتبع صاحب شهادة على ما يبدو.اما الذين سماهم بالمجعجعين والخاملين فقد سبفوك يا دكتورللجامعة بسنوات ايام كانت الجامعة اسم على مسمى ولولا ظروف القهر التي تعرفها جيدا لكانت معهم دكتورات مع لكل دكتور.

  7. zaid Tayeb
    18/06/2008 at 09:42

    à متتبع: Dites moi seulement quel est le rapport entre un diplôme universitaire et un poste administratif?
    Dites-moi l’apport de ces nouveaux docteurs à l’école et au système éducatif: qu’on puisse entendre de vous les bienfaits des docteurs et de leurs doctorats. Parlez-nous d’un seul cas qui ait ramené quelque chose de l’université pour faire profiter son école, ses élèves, …
    Vous vous prenez même à l’intervenant  »surveillant malgré lui »: lequel de nous deux, vous ou moi qui est rancunier?
    Merci pour votre courtoisie et la noblesse du coeur et du verbe avec lesquelles vous avez apporté votre contribution à ce sujet et à son auteur.

  8. مهتم
    18/06/2008 at 09:42

    القضية ليست في حصول الدكتور على نقطتين أو أكثراو في سقوط الحواجب من أجل الحصول على الشهادة فالقضية في ملاءمة المنصب لنوع الشهادة المحصل عليها . حتى الإخوة الأساتدةالدين قضوا أكثر من 30 سنة في مهمتهم ومنهم الأخ زايد لم تسقط حواجبهم فقط بل أفنوا حياتهم وصحتهم وفجروا عقولهم من أجل إعداد هدا الكم الهائل من الدكاترة بالمقارنة مع عددهم قبل سنوات معدودة.. ولم يكتفوا بما تعلموه في المعاهد بل كونوا أنفسهم داتيا ومستوى الأخ زايد في الأدب الفرنسي غني عن التعريف يعرفه طلبته ويعرفه زملاؤه في المؤسسات التعليمية وزملاؤه في محنة الدهاب والإياب بين بركان ووجدة
    خلاصة الأمرأن تسند المناصب إلى أهل التجربة والدراية وسفينة التربية لا يقودها إلا ربان محنك

  9. hassan.b
    18/06/2008 at 09:42

    je vous remercie professeur sur cet article, cependant je n’arrive pas à comprendre pourquoi, ni comment on pourrait encourager le ministère à revenir à son ancienne politique de fermeture de l’université aux enseignants?
    certes les études nécessitent un grand effort, ce qui influence négativement bien que momentanément l’opération d’apprentissage, mais une formation ne pourrait que se répercuter positivement en général sur le travail de l’enseignant.
    quand aux promotions, quel est le mal d’encourager certains enseignants qui font bouger leur matière grise?
    malheureusement, nous les marocains parfois, au lieu de revendiquer nos droits, on exige la privation des autres de leurs droits.
    et puis dans le saint Coran on trouve « hal yastawi alladin yaâlamoun wa alladina la yaâlamouna ».
    Un diplome ou une étude universitaire de l’enseignant ne seraient que bénéfiques sur l’enseignement, et sur l’enseignant et sur les élèves.
    je respecte vos idées professeur, mais je ne suis pas d’accord avec vous à ce sujet.

  10. zaid Tayeb
    18/06/2008 at 09:42

    متتبع : vous auriez pu faire précéder ce pseudo par un د comme vous aviez l’habitude de faire en d’autres occasion pour devenir
    د.متتبع cela vous irait mieux. Vous avez sûrement un doctorat et cela n’est pas du tout réjouissant. Dites aux lecteurs ce que vous avez fait pour la langue arabe, ce que vous avez pour vos élèves, et pour votre école. à peine avez-vous obtenu votre doctorat que vous avez demandé le poste de surveillant où vous êtes: vous devez occuper actuellement un bureau de 2 mètres carrés sous l’escalier de quelque établissement. voilà docteur ce à qoui votre doctorat vous a réduit.

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