Réflexion sur le sujet de rédaction de l’examen régional de français de l’AREF de l’Oriental
Tayeb Zaid
Sujet : Dans Le Dernier Jour d’un Condamné, Victor Hugo défend la nécessité d’abolir la peine de mort. L’auteur, vous parait-il convaincant ?
Rédigez un texte argumentatif dans lequel vous développerez votre point de vue à l’aide d’arguments et d’exemples.
Nous avons là un très bon sujet dans lequel les candidats peuvent développer leur point de vue sur la nécessité d’abolir la peine de mort au moyen d’arguments et d’exemples. Le thème de l’abolition de la peine de mort est sans contexte l’axe autour duquel pivotent tous les autres thèmes et sous-thèmes. Il est donc certain que les professeurs de français n’ont pas laissé passer l’occasion sans avoir attiré l’attention de leurs élèves sur la peine de mort et sur son abolition puisque tout le roman ne parle que de ça.
Seulement, les concepteurs de l’examen régional de l’AREF de l’Oriental, et comme à l’accoutumé, nous offrent, année après année, et sans jamais essayer de se corriger, pour ne pas prétendre à se parfaire, les moyens de désigner leur produit du doigt, et du mauvais, hélas !
Il y a deux volets dans le sujet : l’énoncé du sujet et la consigne.
1- L’énoncé du sujet comprend une affirmation et une question.
a- L’affirmation‘’Dans le Dernier Jour d’un Condamné, Victor Hugo défend la nécessité d’abolir la peine de mort’’ est excellente et pourrait faire l’objet d’une très bonne réflexion car elle est le noyau de tout le roman. De plus, le thème se rapporte à l’une des œuvres au programme comme le stipulent les ‘’ Recommandations Pédagogiques et Programmes Relatifs à l’Enseignement de la Langue Française du Cycle de l’Enseignement Secondaire Qualifiant’’ qui disent ce qui suit : ‘’ Cette composante (celle de la production écrite) cible la production d’un texte argumentatif à partir d’un sujet donné. Celui-ci doit être en rapport avec l’un des thèmes traités dans une ou plusieurs œuvres au programme SANS ETRE UNE DISSERTATION LITTERAIRE’’
b- La question ‘’L’auteur vous parait-il convaincant ?’’ vient, ô catastrophe ! tout ruiner. En effet, au lieu de développer leur réflexion sur le thème de l’abolition de mort, les candidats sont appelés à orienter cette réflexion sur Victor Hugo. Au lieu de porter des jugements sur l’affirmation, ils doivent la porter sur l’auteur de cette affirmation. Ainsi donc, ce qui n’était au départ qu’une rédaction destinée à des candidats à l’examen régional, devient à cause de cette honteuse question une dissertation digne des candidats au Master, à l’Agrégation ou au Doctorat. Comment peut-on demander à des élèves des premières années du lycée marocain de porter des jugements sur un écrivain de la dimension d’un monument ?
2-La consigne ‘’Rédigez un texte dans lequel vous développerez votre point de vue à l’aide d’arguments et d’exemples’’ ne change en rien à la donne puisqu’elle va dans le sens de la question de l’énoncé du sujet. Elle enfonce encore plus les candidats dans le bourbier de cette misérable question qui ruine une réflexion destinée aux candidats des premières années, puisque, de toute manière, le point de vue qu’on leur demande de développer porte sur Victor Hugo et non sur l’affirmation de Victor Hugo.
Je crois que le sujet de cette année, tel qu’il a été formulé, et à cause de cette question, enfreint l’esprit des Recommandations Pédagogiques qui sont la feuille de route des enseignants et des élèves des premières années.
4 Comments
Il Faut réagir, ce sujet pose beaucoup d’interrogations sur la manière avec laquelle les épreuves sont proposées.
Prof de français
Effectivement, ce sujet implique une double lecture, il est très déroutant pour nos élèves. L’intervention du directeur de l’AREF, délégué provincial est imminente.
Mr ZAID , quel est votre commentaire à propos de cet examen qui ne comportait pas de barème.Merci
Le barème et les critères d’ évaluation doivent nécessairement accompagner l’ épreuve. L’ examen de cette année souffre de nombreuses insuffisances et de nombreux vices.
D’autres erreurs entachent la compréhension.