HYGIENE DE L’HABITATION

CHOIX DE L’EMPLACEMENT

INTRODUCTION

L’habitation est ce milieu artificiel que l’homme a confectionné pour jouir des conditions favorables à sa santé et à son bien-être.

L’habitation ne comprend pas uniquement la battisse où on vit mais tout le milieu qui l’environne et avec lequel elle entretient des rapports dynamiques et permanents. Ce sont ces liens qui vont conditionner l’état de salubrité de l’habitat.
Et parmi tous les facteurs du milieu qui conditionnent cet état hygiénique, le choix de l’emplacement est la décision capitale que doit prendre tout futur propriétaire.

CHOIX DE L’EMPLACEMENT

Il est évident, qu’avec la flambée des prix de l’immobilier, le choix sera tributaire d’autres considérations et que l’hygiène perd tous ses droits dans cette transaction.

Cependant, le propriétaire doit s’investir plus dans le terrain que dans le bâtiment. Et si l’enveloppe budgétaire réservée s’avère insuffisante, le sacrifice ne peut se faire que sur la quote-part de la construction, et qui peut être achevée plus tard.

Le choix d’un bon terrain doit être guidé par les prescriptions suivantes :
· Toujours privilégier la partie de la ville en hauteur, généralement c’est la zone la plus salubre. Par cette précaution, on bénéficiera d’un écoulement facile des eaux pluviales et d’une ventilation naturelle plus active que celle des zones basses et encaissées de la ville, et donc on évitera le refoulement des eaux usées lors des fortes pluies, la stagnation de l’eau et la formation des marres où pullulent les insectes et les larves. Cette devise domine toute l’hygiène de l’habitation.
· La sécheresse du sol est un indice de salubrité du terrain choisi. Si les milieux secs doivent être regardés comme étant salubres, en raison même de leur degré de sécheresse, les lieux humides sont presque toujours malsains, en raison de cette humidité qui, combinée avec la chaleur, activera la décomposition des matières organiques contenues dans le sol et constituera une source supplémentaire d’émanations nocives. En plus de l’humidité permanente qu’ils entretiennent dans l’habitation et des effets néfastes qui en découlent. Aussi, il faut éviter les terrains argileux, marécageux, lourds et compactes ;
· La présence d’une nappe d’eau souterraine à faible profondeur est, en général, une mauvaise condition d’hygiène. Tous les déchets liquides, qui S’infiltrent dans le sol, vont altérer cette nappe à faible profondeur, et n’auront pas le temps de continuer leur parcours de purification en profondeur. Les variations du niveau de la nappe, en fonction des conditions climatiques, vont engendrer des effets très néfastes. L’abaissement du niveau d’eau en période estivale, va mettre à découvert des couches contaminées, que la chaleur va accélérer leur putréfaction. Au contraire, l’élévation du niveau d’eau, en période pluvieuse, va ramener d’autres causes de décomposition et d’insalubrité. Le rapprochement de cette cause d’insalubrité de la surface du sol va affecter celle de la maison par l’humidité permanente qui va régner ainsi que les dégagements nocifs des réactions biologiques. Sans oublier le risque permanent de contamination de cette nappe rapprochée en cas de manque d’étanchéité des égouts et des fosses sceptiques avoisinantes. Ainsi, par l’examen de la profondeur des puits, on peut juger du degré d’humidité et de salubrité d’un lieu donné.
· Eviter les quartiers denses. La densité de la population est inversement proportionnelle à la qualité de salubrité d’un quartier. Beaucoup de causes d’insalubrité résultent de l’entassement d’un grand nombre d’individus dans un espace donné. L’altération de l’air, la contamination du sol par le rejet permanent des eaux ménagères polluées, la transmission facile des maladies contagieuses, l’entassement quotidien des déchets et résidus de la vie sont parmi les foyers d’infection auxquels est exposée en permanence cette population condensée. Ces sources de contamination sont largement amplifiées par un manque d’aération dû au surpeuplement et par l’installation d’une humidité atmosphérique permanente causée par la respiration d’un grand nombre d’individus

· Garder une distance suffisante de tout voisinage nuisible ; Le législateur marocain a jugé utile d’interdire les habitations et les puits, au voisinage des cimetières, dans un rayon de 30m, et qui peut s’étendre à 70m selon les conditions locales ; Cette précaution découle du risque d’altération de l’air par les émanations délétères provenant de la putréfaction des corps et du risque de contamination des eaux souterraines par les eaux pluviales provenant du cimetière. Il faut aussi éviter le voisinage des établissements insalubres, incommodes ou dangereux; Bien que le législateur les ait divisés en 3 catégories suivant leur degré d’insalubrité, ceux de la 3^ème catégorie, sensés être les moins nuisibles, peuvent réserver des surprises, quant à la nature des émanations dégagées et les risques d’altération de l’air, de l’eau et du sol qu’ils peuvent générer, et ceci en raison de la cupidité de certains industriels et des manigances utilisées pour se dérober à leurs obligations. Les hôpitaux sont aussi des voisinages qu’il faut éviter en raison des risques de contamination, des germes et des virus qui circulent au voisinage de ces établissements et des déchets qui sont rejetés et qui peuvent parvenir à des distances très éloignées de leur source de production ; Ces établissements doivent normalement être isolés des habitations, mais ce principe n’est pas toujours respecté en raison de l’urbanisation accélérée que connaissent la majorité des villes. C’est pour la même raison, que certaines décharges se sont trouvées encerclées par des lotissements, ce qui n’est pas très hygiénique pour ces habitations qui seront exposées à des nuisances olfactives, à un risque de contamination des eaux souterraines et aux menaces de certaines maladies acheminées par les insectes et les rongeurs qui se prolifèrent bien dans ce genre d’endroits. Ces remarques s’appliquent aussi aux habitations qui avoisinent les exutoires des collecteurs d’eaux usées.

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Rechercher le voisinage des influences bénéfiques : parmi ces influences de proximité, les grands jardins et parcs doivent être vivement recherchés pour voisinage, en vue de contribuer au maintien de la pureté de l’atmosphère. La norme internationale étant de réserver un ratio de 10 m² d’espace vert pour chaque habitant, ce qui n’est pas toujours le cas dans la majorité des villes du Royaume. Profitant de cette occasion, je voudrais attirer l’attention de certains habitants qui plantent les arbres sur les trottoirs ou dans le jardin adjacent à leurs maisons, sans garder une distance suffisante. Avec le temps, ces arbres finissent par cacher toute la façade de la maison. Cette pratique, au lieu d’être utile, s’avère nuisible car le branchage intercepte les rayons de soleil destinés aux chambres de façade, empêche le renouvellement de l’air et maintient une humidité constante trop rapprochée de la maison. Le voisinage des grandes places peut aussi être très bénéfique, ces espaces libres permettent d’interrompre ces longues rues sous forme de couloirs, dans lesquels l’aération s’opère difficilement. Aussi, ces places agissent comme des aspirateurs d’air aux voies qui y aboutissent, permettant ainsi l’accélération de la circulation aérienne et donc le renouvellement de l’air atmosphérique. Ces places me rappellent l’effet des clairières dans une forêt dense, par lesquelles le soleil et la lumière pénètrent à flots.

CONCLUSION

On ne peut trouver un emplacement qui satisfait tous ces conditions salutaires, mais on doit faire un compromis entre les avantages et les inconvénients de chaque emplacement et on opte pour le meilleur.
Mais la règle d’or à respecter dans toutes les circonstances, c’est de choisir l’emplacement sur un terrain élevé, c’est le moyen le plus sûr de se prémunir contre la plupart des risques d’altération de l’air, de l’eau et du sol.

Ahmed BOUCHIHA
Ingénieur d’Etat écologiste
Chef bureau hygiène Commune Ain Lahjar
Province Taourirt
cologista@yahoo.fr