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Le stress des examens

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Je suis professeur dans un lycée second cycle et à chaque période d’examen, mes nerfs se trouvent éprouvés au plus haut degré. Deux éléments sont à l’origine de ce stress. Les élèves et mes collègues. D’abord, les élèves, pas tous, Dieu merci, seulement ceux qui considèrent depuis des quelques années que copier, tromper et tricher sont des droits et des acquis auxquels il ne faut plus toucher. Ces élèves forment une majorité écrasante et ils sont convaincus que ce n’est qu’en trichant qu’ils arriveront à réussir comme leurs prédécesseurs qui ont réussi de la même façon. Nul n’a le droit de les priver de cet acquis sinon ils se révoltent, crient, tapent sur les surveillants, leur cassent leurs voitures; elles, elles s’évanouissent, deviennent hystériques, s’arrachent les cheveux "crachent du feu". Bien sûr avec les nouvelles technologies, la triche est devenue sophistiquée.

On commence par les photocopies miniaturisées et on termine par les portables où les messages arrivent par bluetooth on ne sais d’où en très longs textes en passant bien entendu par les écouteurs où textes et formules sont dictés avec point et virgule. Il n’en reste pas moins que les élèves préparent leurs examens ou , soyons plus précis se préparent pour leurs examens. Les plus expérimentés font profiter les novices des méthodes qui ont fait leurs preuves en matière de triche. Ainsi, arrivent-ils le jour de l’examen portant les jeans et les vestes qui ont le plus de poches où mettre les documents à copier et les portables confisqués à toute la famille, aux voisins, aux amis au cas où un ou deux seraient découverts. Les filles sont presque toutes voilées le jour de l’examen: écouteurs exige. L’intelligence de l’élève est ainsi dirigée vers la découverte de nouveaux moyens de tricher et de copier. Il arrive en classe avec toute son artillerie et espère trouver des surveillants-professeurs "gentils" qui le laisseraient faire. Parce qu’ils existent ces professeurs "gentils" qui surveillent les élèves ou alors disons-le, surveillent pour les élèves. Ils surveillent les autres, ceux qui sont à l’extérieur des classes pour que les élèves puissent copier à leur guise et en toute tranquillité. Ils existent et se considèrent très "gentils"alors qu’ils sont dépurvus de toute conscience professinnelle et de tout sens de l’honneur. Eux, ils ne sont pas "méchants", pas comme ces professeurs consciencieux qui n’admettent pas que l’on puisse copier ou tricher pendant les examens, qui sont convaincus par l’égalité des chances et refusent d’admettre l’insolence. Ils sont "méchants" ces professeurs justes qui ne font que leur travail: la surveillance.

Ils sont "méchants" ces prfesseurs qui se dressent pour que notre société ne soit pas construite-détruite par des corrompus et des corrompeurs. Ceus-là n’ont pas peur que leurs voitures soient cassées, qu’ils soient poursuivis par des jeunes délinquants à la sortie du lycée armés de couteaux, de pierres et de sabres. Ils n’ont pas peur de se faire "défigurer" par ceux qu’ils ont surveillés. Ceux-là se sacrifient parcequ’ils ont encore des principes. Ceux-là se dévouent parcequ’ils ont encore confiance dans l’avenir, parcequ’ils ont encore une conscience bien réelle du plus délicats des métiers: "Bâtir des générations de jeunes honnêtes et consciencieux". Ils se font certes, des ennemis parmi les élèves, les professeurs et le corps administratif, mais vont toujours de l’avant. Alors, de voir tout cela, moi, je suis stressée, en plus d’être parfois même désespérée et c’est avec impatience que j’attends que cette période des examens se termine enfin.

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1 Comment

  1. un enseignant
    08/06/2008 at 12:31

    Tout ce que vous dites là est vrai, mais il ne faut pas culpabiliser les seuls élèves car il y a aussi les parents qui encouragent leurs enfants dans cette voie et qui font l’impossible pour les « sauver » quand ils se font prendre et il y a aussi une catégorie d’enseignants complaisants qui soit jouent les complices en faisant « les aveugles et les sourds », qui demandent à un collégue surveillant de laisser faire l’un des leurs, devant des fois la frustration des autres qui n’ont personne pour les pousser. Tout le monde est donc responsable, meme l’administration qui refuse des fois d’accepter de recevoir le rapport fait par un surveillant honnete sous pretexte qu’en haut ils ne veulent pas de problèmes! Alors , se pencher sur tous ces aspects du problème et sur d’autres encore est le seul moyen de redresser cette facheuse situation de l’enseignement, sinon on va encore tourner en rond!

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