Benkirane et les hooligans – VIDEOS
Invité par l’institut de Hautes Etudes de Management (HEM) Oujda pour y prononcer une allocution devant les étudiants, Monsieur Benkirane a été à plusieurs reprises arrêté par des sifflets et des huées. La salle de conférences du CERSHO où a eu lieu le meeting s’est transformée en un lieu de tohu-bohus que des agitateurs, brandissant des banderoles revendicatives de type’’ non aux deux sinistres décrets’’ ; ‘’quel est le sort du restaurant universitaire ?’’ , ou des images d’une fille ensanglantée en référence à l’intervention des forces de l’ordre contre les élèves professeurs d’Inezgane, ou encore en levant la main avec tantôt le pouce et l’index arrondis en zéro, tantôt le majeur et l’annulaire repliés vers l’intérieur de la paume et l’index et l’auriculaire dressés en pointe vers l’estrade où Benkirane, bien campé sur ses deux pieds, majestueux, inébranlable et imperturbable, tenait son allocution dans la langue de la raison que n’entendent pas ces hooligans venus comme pour un match chercher querelle aux supporters de l’équipe adverse par des actes barbares de vandalisme . Malgré les nombreuses interruptions de l’allocution engendrées par les cris et les vociférations de la cohue , mue par l’instinct de la bête qu’elle couve et nourrit, frappée par le délire d’une psychose que le discours de la raison réveille et qui emplit la salle de conférences , malgré les multiples appels à l’ordre, au silence et à la raison que leur adressait Benkirane , demeuré calme et serein, grand et digne, face ces êtres sans esprit, à ces corps sans intelligence, malgré toutes ces contraintes, il n’avait à aucun moment failli, ni laissé entrevoir des signes de faiblesse ou d’insuffisance dans la continuité de son allocution, mille fois interrompue et mille fois reprise.
Rien, dans la contenance de cette horde aboyante et jappante, n’indiquait qu’elle est venue écouter et comprendre, dialoguer et prendre la parole pour revendiquer dans le respect des règles des convenances qu’exigent la qualité du lieu, de la personne, et du sujet.
Au lieu de cela, ils n’ont rien négligé pour saboter le meeting en quittant leurs fauteuils pour se mettre debout dans les allées afin de mieux se serrer les coudes, pour user au pire de la dynamique de groupe qui leur brûlait le fond de la culotte sur lequel ils ne pouvaient pas demeurer assis, et nous les avons vus brailler, gueuler, gesticuler, baver, la bouche béante et les yeux révulsés comme possédés par le démon des transes que faisait mouvoir celui dont la présence excitait, irritait. Tous parlaient à la fois dans un patois aux vocables fortement articulés d’où seul le mot ‘’irhal’’ (dégage) que la salle amplifiait en renvoyant les échos, tous brandissaient la main en direction du locuteur avec les doigts arrondis en zéro ou pointés en oreilles de baudets, ignorant dans leur cécité que le zéro et les oreilles conviennent mieux à ceux qui les portent qu’à celui vers lequel ils sont pointés. Si les hooligans ne sont pas venus pour écouter mais pour saboter et saper, à l’inverse, dans un geste noble, leur locuteur leur a cédé la tribune et le micro pour leur permettre de s’exprimer. Avons-nous jamais vu un geste plein de majesté et de grandeur que celui d’un premier ministre cédant sa place et son micro à une bande de fauteurs de troubles pour leur donner l’occasion de dire de manière humaine ce qu’ils avaient hurlé de manière animale ? Même dans les démocraties occidentales les plus avancées, il suffit que l’un des manifestants crie ou siffle pour que la sécurité se jette sur lui, l’empoigne de la manière la plus violente et l’expulse hors de la salle sans ménagement. Benkirane a donné à ces larves et à tous ceux qui les manipulaient de loin une leçon de modestie et de démocratie.
En conclusion, comment toute cette cohue, devons-nous nous demander, armée de banderoles, d’images, de slogans et de pancartes s’est-elle faufilée pour s’introduire dans la salle de conférences comme si elle allait à une manifestation de rue ? Comment tout cet arsenal avait-il été introduit et de quelle manière il pourrait l’être dans une salle de conférences qui devrait être sécurisée au maximum pour recevoir un invité de la taille d’un premier ministre? Quels ont été les critères de sélection du public ? Où étaient les forces de l’ordre ?
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