SAHARA MAROCAIN : 7ème PARTIE ALERTE AU PIÈGE ALGÉRIEN !
COLONEL MOHAMED MELLOUKI
LE JOURNAL : LA 2ème LECTURE :
11/12/2O14
SAHARA MAROCAIN : 7ème PARTIE
ALERTE AU PIÈGE ALGÉRIEN !
De nouveau, des agences de renseignements et officines diplomatiques étrangères rapportent des bruits de bottes sur notre flan Est, et quelques esprits s’enfièvrent aussitôt se mettant à reparler de l’éventualité d’une agression militaire par l’Algérie contre le Maroc. Cette assertion doit être balayée d’un revers de main ; et il ne faut pas trop se fier à ces sources, elles ne sont pas toujours dénuées d’arrière-pensées. Souvent, elles lancent de ‘ petites bombes’ pour se faire valoir. Parfois, elles y poussent, aussi, indirectement, et mangent dans les deux râteliers, pour leurs propres intérêts nationaux. Comme il est plausible que l’Algérie même ‘ fuite’ de telles intoxications pour entretenir chez les marocains la psychose de
la guerre et les détourner de leurs préoccupations quotidiennes.
L’Algérie a, certes, plus d’une corde dans son arc. Elle ne s’embarrasse d’aucun scrupule, et cela doit, évidemment, nous inciter à ne pas relâcher de vigilance. Mais, elle est forcée de rester sur le plan diplomatique et de ne pas en dévier. Elle n’aurait rien à gagner d’un conflit armé délibéré, direct ou indirect, mais, plutôt tout à perdre. En premier lieu, le confortable statu quo frontalier, et, aussi, le bénéfice de la guerre d’usure économique qu’elle nous mène, sournoisement, depuis des décennies, poussant le Maroc à un surarmement dont il n’a pas les moyens financiers, et autres dépenses pour promouvoir et satisfaire les habitants de la zone Sud, le contraignant, ainsi, à un surendettement dans l’espoir de l’étouffer économiquement et l’entraîner à la banqueroute. En tout état de cause, en dépit de ses rodomontades et ses roulements de mécanique de temps à autre, l’armée algérienne ne semble pas avoir de tendance suicidaire, et l’armée marocaine sait à quoi s’en tenir et comment faire. Le fer de lance de l’Algérie est plutôt sa Diplomatie, machiavélique, percutante, chapeautée par les services de renseignements et s’appuyant sur la considérable manne financière engrangée par les revenus pétroliers et gaziers.
Malheureusement, il en est tout autrement de la diplomatique marocaine inefficiente à toutes les instances internationales, parce que pauvre, d’abord, d’hommes compétents, innovants stratégiquement, et handicapée par une vision désuète de ménager l’Algérie, pensant parvenir l’amener à terme à raison et la rallier à sa cause ; laquelle sachant pertinemment qu’elle est la clé de voûte dans le dossier du Sahara, n’a, au contraire, aucun intérêt à se départir d’une position de prétendue neutralité qui lui permet de jouer sur du velours. Le dossier du Sahara n’a jamais été géré judicieusement, voire même qu’il est manipulé d’une occasion à une autre sans grande ardeur, malgré les ‘satisfecit’ que s’attribuent nos plénipotentiaires après chaque échéance, aussitôt balayés par l’Algérie qui intervient toujours après coup et renvoie le dossier à la case ‘ départ’. L’intrusion officiellement de l’Union Africaine dans le dossier du Sahara est une prouesse de la diplomatie algérienne et un coup dur pour la nôtre. L’Algérie peut, désormais, se frotter les mains, indiquant au Maroc à quelle porte, dorénavant, il devra frapper, sachant qu’il lui sera difficile, sinon impossible, de la rouvrir après l’avoir claquée bruyamment, sans se déjuger et consentir à un douloureux sacrifice supplémentaire. Et si l’on se donnait, un tant soi peu, la peine d’admettre que l’UA est une organisation continentale reconnue internationalement, auprès de laquelle siège, par ailleurs, un représentant américain de rang d’ambassadeur, on prendrait, alors, toute la mesure du verrouillage ficelé par l’Algérie autour du dossier du Sahara, et l’on comprendrait que la proposition marocaine de l’autonomie interne a encore moins de chance d’être audible à Addis Abeba qu’à Alger. C’est ce statu quo d’immobilisme où s’empêtre notre diplomatie depuis 39 ans que le discours royal du 6 novembre dernier, tend à bousculer, en mettant carrément l’Algérie dans le collimateur. En déclarant que celle-ci est un élément essentiel dans le conflit, le Roi, même s’il ne l’incrimine pas ouvertement, veut lui faire tomber le masque de la neutralité, et remettre les pions à leur place, déniant, du coup, à l’UA tout droit d’ingérence dans le dossier, et partant la désignation de Mr Joaquim Chissano, l’ex président mozambicain, en charge, par cette organisation, du volet des droits de l’homme au Sahara. Cependant, il faut prendre garde que ce ciblage de l’Algérie comme ‘élément essentiel’ ne se retourne contre le Maroc. D’aucuns, en effet, toujours prêts à emboîter le pas aux initiatives royales, me semblent avoir mal traduit le discours royal, décernant vite à l’Algérie un statut de ‘ partie prenante’, lui faisant, ainsi, la part belle qu’elle ne demande pas mieux, au fond d’elle, que d’en être investie, car, secrètement, toute sa stratégie, contrairement à ses positions officielles, tend, en fait, à se voir sollicitée comme partie prenante. Et c’est là que réside le plus grand risque : lorsque l’on considère une partie comme prenante dans un différend quelconque et à plus forte raison dans un conflit territorial, donc politique, on lui reconnaît d’office à la fois un statut de partenaire, une légitimité dans ce conflit et une latitude à la monnayer. Et donc un droit à faire valoir, sinon imposer, ses conditions et sa prétention à une contrepartie.
Il faut, donc, se méfier d’introduire le loup dans la bergerie. L’Algérie abrite, sur un sol marocain usurpé, arme, finance et soutient tous azimuts, une bande de mercenaires en rébellion ouverte contre leur propre pays. La seule issue pour le Maroc de ne pas se faire piéger une nouvelle fois, consiste à déclarer officiellement l’Algérie non pas comme partie prenante, mais comme un agresseur. Et avec un agresseur, on ne discute pas, on le traduit en justice, en l’occurrence la Cour Pénale Internationale, démarche que j’ai déjà préconisée et explicitée dans mon 5ème article sur le Sahara, en 2013, et, par la suite, dans l’interview que j’ai accordée à l’hebdomadaire Al Ousboue en date du 14 novembre de la même année
1 Comment
Concrètement, quels sont les mécanismes permettant de traduire l’Algérie devant la cour pénale internationale ? Comment convaincre les décideurs marocains de la nécessité d’une démarche ?