Le Washington Post met en garde contre la collusion entre le polisario et les groupes terroristes en Afrique du Nord et au Sahel
Le Washington Post met en garde contre la collusion entre le polisario et les groupes terroristes en Afrique du Nord et au Sahel
Mercredi, 29 janvier, 2014
Washington – Le Washington Post a mis en garde, mercredi, contre la collusion entre les groupes terroristes sévissant en Afrique du Nord et au Sahel et les membres du polisario recrutés localement dans les camps de Tindouf, en soulignant la montée en puissance dans la région d’Al-Qaida et des groupes extrémistes qui lui sont affiliés.
Al-Qaida est en train de “se propager comme un feu de forêt en Afrique du Nord”, affirme Jennifer Rubin, auteur de cet article, relevant que la montée en puissance de ce réseau terroriste est corroborée par la recrudescence des violentes attaques perpétrées dans la région en 2013.
Citant les conclusions du dernier rapport du Centre international des études sur le terrorisme (ICTS), relevant du think tank américain “Potomac Institute for Policy Studies”, le Washington Post fait observer que les auteurs de ces attaques sont motivés par diverses idéologies, et comprennent outre Al-Qaida au Maghreb Islamique (AQMI), des éléments de Boko Haram, Ansar Dine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (MUJA), Al-Shabaab, ainsi que des militants recrutés dans les camps de Tindouf contrôlés par le polisario.
Le rapport du ICTS appelle, en effet, au démantèlement des milices du polisario et à la libération des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, devenus un “terrain fertile” pour les recruteurs d’Al-Qaida et les trafiquants de tous bords.
Pour le directeur du ICTS, Yonah Alexander, qui a présenté ce rapport la semaine dernière lors d’une conférence au “National Press Club” de Washington, il est plus que jamais nécessaire pour la communauté internationale de procéder à “un recensement des populations des camps de Tindouf”, estimant que ces camps représentent une “menace pour la sécurité régionale en étant un terrain fertile de recrutement pour les terroristes et les trafiquants”.
L’étude, qui fait l’état des lieux de la menace terroriste en Afrique du Nord et au Sahel au cours de l’année 2013, relève ainsi qu’AQMI et d’autres groupes extrémistes régionaux cherchent à “exploiter la situation dans les camps contrôlés par le polisario en y menant d’intenses activités de recrutement”.
Et de souligner, à cet égard, l’urgence d’agir face à cette “menace grandissante de radicalisation” dans les camps de Tindouf, comme en témoigne les conclusions du rapport présenté en avril dernier par le Secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon, qui a qualifié ces camps de véritable “bombe à retardement”.
Le rapport fait également ressortir le fait que parmi les militants terroristes et extrémistes qui avaient pris le contrôle du septentrion malien en 2012 figurent des éléments du polisario recrutés localement dans les camps de Tindouf par les groupes terroristes sévissant dans la région, y compris AQMI, le MUJA et Ansar Dine.
Cette étude, qui recense également le nombre d’attentats et attaques terroristes perpétrés au cours de 2013 au Maghreb et au Sahel, relève que l’année écoulée aura enregistré un chiffre record d’actes terroristes par rapport aux douze dernières années, avec 230 incidents recensés en 2013, soit une augmentation alarmante de 60 pc par rapport à 2012.
Yonah Alexander appelle, par conséquent, la communauté internationale dans ce rapport à oeuvrer en vue d’aboutir à des solutions diplomatiques aux différents conflits que connait la région, en particulier celui du Sahara, dont la persistance continue de “nuire à la fois à la sécurité et à la coopération économique au Maghreb et au Sahel”.
Il recommande aussi d’investir dans le développement humain et économique afin de renforcer la sécurité au niveau local et régional, citant à cet égard l’intérêt de promouvoir le commerce régional et l’investissement notamment à travers l’élargissement des dispositions de l’Accord de libre échange entre le Maroc et les Etats-Unis pour inclure les biens et produits émanant de l’Afrique du Nord, de l’Ouest et Centrale.
mapexpress
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