Conseil de gouvernement Benkirane II Évaluation des politiques publiques du gouvernement BENKIRANE
Conseil de gouvernement Benkirane II
Évaluation des politiques publiques du gouvernement BENKIRANE
A mi-mandat du gouvernement BENKIRANE, l’heure de l’évaluation des politiques publiques a sonné, pour faire table rase sur ce qui ne va pas dans notre pays. En effet, Monsieur le Président du gouvernement n’a pas encore mesuré la grandeur des enjeux socio-économiques, géopolitiques et stratégiques du Royaume du Maroc. Il n’a pas su relever les défis que le Maroc doit affronter face aux enjeux d’un monde de plus en plus globalisé.
Aujourd’hui, son gouvernement n’a pas de stratégie claire et objective et son action reste limité aux vieilles méthodes et aux pratiques politiques qui freinent l’innovation et s’opposent aux changements et à l’émancipation de la jeunesse marocaine. Alors que les préoccupations quotidiennes d’une large majorité du peuple sont grandissantes et restent sans réponses, l’ensemble des promesses électoralistes ne sont pas tenues et les aspirations qui émanent des différentes composantes sont avortées. Les constats d’un début d’échec du gouvernement BENKIRANE sont d’une gravité socio-économique et environnementale sans précédent, ils ne sont pas la panacée d’une catégorie sociale déterminée, mais de l’ensemble de l’appareil gouvernementale qui est en panne.
Plus de deux ans passé à la tête du gouvernement et aucune action tangible sur le terrain n’a vu le jour, aucune mesure gouvernementale à la hauteur n’a été entreprise d’une manière participative, c’est toujours sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste, qui intervient pour sauver le Maroc des situations difficiles. Alors que l’ensemble des membres du gouvernement BINKIRANE est dans l’attentisme, dans l’immobilisme, et dans les plébiscitassions journalistiques et médiatiques qui vantent des actions limitées dans le temps, les indicateurs socio-économiques et environnementaux de durabilité du système de gouvernance sont au plus bas niveau de l’échelle. Les programmes et plans mis en place par l’appareil BENKIRANE ne sont pas en phase et en lien direct avec les réalités du terrain. Les manifestations des jeunes diplômés et des chômeurs de longues durées se multiplient trois cent soixante-cinq jours de chaque année devant le siège de l’assemblée nationale, en plein cœur de la capitale, les forces de l’ordre sont usées et les jeunes sont détruits, hélas sans aucun avenir certain. C’est un manque de pragmatisme et de rigueur de la part du gouvernement BENKIRANE, c’est du bidouillage politicien et loin d’être un raisonnement ingénieux et participatif pour vaincre le chômage et créer des alternatives aux mouvements populistes sans fin. L’action gouvernementale doit prendre en considération l’urgence sociale de l’emploi des jeunes, de l’éducation citoyenne, de la santé pour tous, par l’encouragement de l’investissement, par la mise en place de nouvelles politiques socio-économiques et particulièrement par le redressement du secteur bancaire et la réforme généralisé de la fiscalité.
Il est temps de Moderniser l’action publique pour préserver et développer les services publics marocains, maîtriser les dépenses publiques et accompagner la croissance : tel est l’enjeu que le Comité interministériel pour la modernisation de l’action publique. Il conviendrait également de fusionner les services publics redondants, de simplifier les normes et les démarches administratives au niveau des centres régionaux d’investissement, de disposer d’un baromètre global mesurant la qualité de service public, d’accélérer la transition numérique pour porter les services publics à l’ère du digital. Les services publics devront disposer de systèmes d’information modernisés et renforcés. Les services à l’usager devront bénéficier des avancées numériques. La transparence de l’action publique devrait être au cœur des actions pour conduire une démarche d’évaluation indépendante des politiques publiques.
Pour la première fois, les politiques publiques mises en œuvre seront évaluées de manière indépendante. La première concernée sera le crédit d’impôt pour les entreprises. Toutes les politiques publiques devraient être évaluées d’ici à 2017.
Monsieur le Président BENKIRANE devrait promouvoir le renouveau et l’efficacité de l’action publique au cœur du nouveau modèle Marocain, par la mise en pratique de la constitution de 2011. L’action publique est le ciment de notre société, le levier de la création de richesses parce qu’elle organise le vivre-ensemble et le développement économique durable. Mais à une condition : l’efficacité de nos politiques publiques.
Décembre 2013
Moulay Hfid HAMIDI
Ingénieur Développement Territorial
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