Oujda : La Commune et le Citoyen
La Commune ne doit pas avoir de clients mais des citoyenségaux !
J’ai vécu, depuis presque une année, une amère expérience qui a mis à mal ma confiance dans nos élus locaux dans le domaine de la gestion de la chose publique:
Un jour, un jeune homme frappa à ma porte et me demanda gentiment de lui donner mon accord pour ouvrir, en face de ma maison, un atelier de soudure. Je lui répondis, tout aussi gentiment, qu’il n’en était pas question.
Quelques jours plus tard, un agent du service d’hygiène de la Commune Urbaine sonna à ma porte et me demanda si je ne voyais pas d’inconvénient à ce qu’un atelier de soudure ouvre en face de moi. Je lui rétorquai que cela me nuirait énormément au contraire et que, par conséquent, je refusais de donner mon aval à une telle demande. Je remerciai l’agent en me disant en mon fort intérieur que cela sentait la transparence et la bonne gouvernance chez nous, chose dont j’étais fier et heureux. Pour moi l’affaire était close: il n’y aura point d’atelier de soudure en face de moi, surtout que le jeune homme ne revint plus par la suite et que le garage qu’il comptait ouvrir restait fermé.
Quelques semaines plus tard, l’atelier de soudure rouvrit. Commencèrent alors mes désillusions et calvaire.
J’en pris note et me dirigeai sans tarder vers la Commune Urbaine, armé de mon bon sens et du bien fondé de ma cause sachant qu’ on ne pouvait m’imposer un atelier de soudure comme voisin sans mon accord formel à l’intéressé, Quand même!
On me fit savoir que l’intéressé a été autorisé à exercer sa soudure, que son dossier était clean, que le service d’hygiène n’avait signalé aucune opposition et que les autorités locales, avaient décidé , à l’issue de leur enquête , que l’atelier de soudure en question ne serait aucunement nuisible ni nocif pour les voisins du moment que personne ne s’était présenté à leurs bureaux pour déposer leur désapprobation et que le propriétaire de l’atelier avait signé une déclaration sur l’honneur que les voisins d’en face vivaient à l’étranger. Quel cynisme! Quel culot! Ah! Nos pauvres et chers émigrés!
J’étalais alors mon argumentaire!
-Je ne suis pas émigré et que, même si je l’étais, cela ne donnerait à personne le droit de profiter de mon absence pour m’imposer un voisinage polluant (pollution sonore et olfactive)- Au fait, cela porte un nom en termes de droit ?-
– J’ai signifié au service d’hygiène mon opposition.
– L’autorité locale à notre connaissance, n’a procédé à aucune enquête publique, à moins qu’elle ne fût menée secrètement, et n’a recueilli aucun avis auprès du voisinage.
-Le dossier de l’intéressé ne contient aucun accord écrit des voisins, accord exigé dans de pareils cas par la Commune avant de délivrer l’autorisation d’ouverture de tels ateliers dans des zones résidentielles.
-La Commune, de par sa raison d’existence même, est tenue de recueillir l’avis des citoyens, qu’elle est sensée représenter, sur des choses qui touchent à leurs biens et à leurs environnement et voisinage directs, et qu’elle n’a pas à se cacher derrière le rapport de l’autorité locale, fut-il juste, pour délivrer de telles autorisations qui relèvent de ses compétences les plus élémentaires. Au contraire, elle devrait décider au vu de sa propre enquête, de sa propre procédure, une procédure unique, claire, transparente, qui ne s’adapte pas à la tête du client, pour la simple raison que la Commune ne doit pas servir des clients, mais des citoyens, au sens noble du mot, sens que nos bons et honorables élus ne retrouvent qu’à la veille des échéances électorales .
On me répondit que l’intéressé a reçu une autorisation temporaire et, en tant que telle, elle peut lui être retirée.
Depuis, j’attends.
Réclamation suivie de commission suivie de réclamation suivie de commission……
J’attends toujours avec mon calvaire et mes désillusions et la pollution sonore insoutenable de tous les jours.
Que diraient ou feraient ces Messieurs de la Commune ou de l’Autorité locale s’ils vivaient le même calvaire que nous subissons, au jour le jour, ma famille et moi, sans parler des autres voisins Hachoumiyines, les pauvres?
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