NECESSITE DE GARANTIR UNE INDEPENDANCE NATIONALE GLOBALE

 La volonté d’indépendance à l’égard d’autres Etats ne devrait pas être interprétée comme une sorte d’hostilité irraisonnée  à leur encontre.

C’est plutôt une cure d’autonomie mentale et intellectuelle qui aura comme effet certain et immédiat de responsabiliser les Marocains et de les habituer à penser et à agir par eux-mêmes en tant que citoyennes et citoyens adultes jouissant de la capacité à maîtriser leurs prises de décisions.

Une telle orientation ne se limite pas seulement aux aspects militaires. Nous devons refuser de développer notre liaison économique et politique surtout avec des Etats en déclin.

Pour l’immédiat, donnons un coup de freins aux projets dits de «  partenariat stratégique » avec les USA et certains pays européens. Aucun débat public n’a jamais eu lieu sur ces questions. Les deux chambres du parlement restent souvent muettes, s’agissant de ce genre de thèmes ;  il en est de même pour ce qui est des médias nationaux.

L’indépendance globale vis-à-vis d’autres Etats, dont il est question, devrait donc couvrir tous les champs où la souveraineté citoyenne et nationale des Marocains est engagée.

Certes, ce n’est pas simple, d’autant plus que des grandes puissances ne voient guère de bon œil que des pays en voie de développement leur tienne tête !

Par contre, il serait particulièrement pertinent que le Maroc se tourne vers des pays émergents, tels que la Chine, et  s’ouvre sur l’Amérique latine.

Par ailleurs, notre pays a mieux à faire que de négliger, pour ne pas dire mépriser, les Etats du Grand Maghreb, avec lesquels nous avons une histoire liée et quasi commune.

Le génie des uns et des autres doit être valorisé,  respecté, pris en considération. De telles orientations géopolitiques seraient de nature à adoucir le climat au voisinage immédiat, et à favoriser le développement d’une panoplie d’approches pédagogiques pour surmonter les grandes difficultés qui enveniment les relations entre des Etats de la région.

Que les choses soient claires et limpides, nous ne dénigrons point, ni ne minimisons l’intérêt  pour notre pays de développer des relations éducatives, économiques, culturelles, et autres, avec des Etats avancés, mais cela ne devrait pas se faire au détriment de celles que le Maroc gagnerait beaucoup à entretenir avec d’autres pays, soit pour profiter de leurs expériences dans maints domaines, soit pour les aider et les accompagner dans leurs efforts de développement de base.

Il convient cependant de préciser les termes de ces orientations qui ne visent aucun Etat étranger ou ami en particulier. Ce qui devrait être compris par ces suggestions pourrait s’inscrire dans le cadre d’une volonté de rééquilibrage de la diplomatie nationale avec d’autres pays.

Le plus important de cette volonté de repositionnement citoyen demeure avant tout autre objectif stratégique, quel qu’il soit, la prise en compte de l’opinion citoyenne personnelle avant tout choix de décisions, pouvant mettre en jeu l’engagement des citoyennes et des  citoyens Marocains.

Car en définitive, dans tous les cas, ce sont  bien le présent et l’avenir des générations marocaines qui en dépendent chaque fois que leur destin se trouve emprisonné par des accords impliquant leur liberté d’émancipation active, ce qui risque forcément  d’influer fatalement sur la planification de leurs programmes d’actions, en fonction de leurs moyens et potentialités pour un développement durable libéré du moindre engagement reliant le peuple marocain avec de grandes puissances économiques et/ou industrielles, ne cherchant qu’à profiter  d’une situation d’inégalité de  chances préjudiciable à tous les points de vue.

Apparemment rien ne saurait / ne devrait obliger la nation marocaine à sacrifier sa liberté de choix et d’actions pour satisfaire des caprices de certaines convoitises de puissances étrangères, le moins que l’on puisse dire, fort douteuses. /.

DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui