Gerets ou calamité foot
Mohammed Mraizika (Chercheur en Sciences Sociales et en Ingénierie Culturelle)
Quant le « Lion de Rekem » rencontre les « Lions de l’Atlas », que se passe-t-il sous le ciel du Foot National? La défaite, l’humiliation et la descente aux enfers (Classement mondial FIFA = 68/478 points, loin derrière la Lybie : 36/666 pts ou la Sierra-Leone 59/518 pts).
Ce dimanche 9 septembre, ils étaient cinq jeunes (17-18ans), amis d’enfance, qui s’étaient donnés rdv pour suivre le match Mozambique-Maroc ; match du 3ème et dernier tour des éliminatoires de la CAN 2013.
Solidement installés dans leur double nationalité franco-Marocaine, ces jeunes, copains d’enfance, qui ont réussi brillement leur parcours scolaire, décroché leur Bac, pour la plupart avec mention, et se préparent à entamer leur première année de Fac, soutiennent avec ferveur dans d’autres circonstances la Barsa, le Real, le PSG ou Marseille. Mais, quand l’équipe nationale joue, le consensus est de mise et cette fierté indéfectible d’être Marocain, avant tout et au-delà de tout, annihile tout contentieux footeux et partisan. C’est aussi cela la jeunesse MRE.
A fur et à mesure que ce match calamiteux avançait dans le temps, l’inquiétude montait, le commentaire devenait acerbe et finit par se transformer en colère. Lors de cette prestation affligeante de l’équipe nationale tous les fondamentaux du foot (choix tactique, vision de jeu, coaching, engagement, beau jeu, jeu collectif) semblaient absents, hasardeux et décalés.
La question la plus censée, celle qui taraude depuis des mois les esprits de tous les amateurs du bon foot, finit par éclater : « Mais pourquoi gardent-ils encore ce naze? ». Comme pour remuer le couteau dans la plaie, une deuxième interrogation plus tranchante tombe : «ils sont vraiment nuls,» ; ‘ils ‘, ce sont ces joueurs chichement payés et choyés comme des gamins capricieux, mais qui ne font que peu de cas du respect du maillot national et du public Marocain.
A la tête de la sélection Marocaine depuis juillet 2010, le « Lion de Rekem » a en vérité cessé de rugir. Sur les terres de l’OM il a certes pu redorer son blason et gagner quelques galons. Mais, n’est pas OM qui veut et sélectionneur d’une équipe nationale Africaine, qui veut. Accueilli comme un « sauveur », un faiseur de miracles, et la promesse d’un « avenir » radieux du foot national, il n’a fait que « camoufler » les lacunes et les travers d’une équipe nationale peu inspirée, peu motivée, pour finalement la conduire d’échec en échec et de polémique en polémique (gros sous et contrat mirobolant)
Aujourd’hui, l’équipe nationale est à la veille d’un match retour (13 octobre) décisif à Rabat. Pour se qualifier, elle devra impérativement l’emporter avec un score de 3-0.
Gerets, limogé, quitte le Maroc sans gloire ni galons. Mais tous ceux qui l’ont cautionné, soutenu, payé rubis sur ongle, ne peuvent moralement lui survivre. De leur décision -ou non décision- et de leur atermoiement, ils doivent tirer les conséquences. Ils ne peuvent se dérober à leur responsabilité, car elle est entière et incontestable dans cet échec cuisant.
Qu’ils comprennent une fois pour toute, qu’il s‘agit de l’équipe nationale et non pas d’un club privé ou d’une « entreprise familiale ». Qu’ils comprennent que les amoureux de la balle ronde et du maillot national ont bu la tasse jusqu’à la lie et qu’ils n’accepteront plus de voir ce maillot humilié et l’hymne national absent des grandes rencontres sportives mondiales. Que tous ces pseudo-connaisseurs, commentateurs, footeux du dimanche, qui nous ont vendu et imposé Gerets, qui vantaient ses gloires passées, comme entraineur de Marseille, arrière droit international belge, ou ancien défenseur du Standard de Liège et du PSV Eindhoven, restent sagement « dans leur coin » à l’occasion du choix du futur sélectionneur national, nul besoin de leur « savoir-footballistique ».
L’épisode qui va s‘ouvrir est en effet déterminante pour l’avenir de l’équipe nationale. Tous les noms qui circulent pour le poste de sélectionneur, Badou Zaki, Rachid Taoussi, Aziz EL-Ameri et M. Fakhir, sont respectables. Il y a dans chacun d’entre eux suffisamment d’expérience, de sérieux et, surtout, de respect pour le maillot national, pour mener la nécessaire relance d’une équipe nationale frileuse dont les joueurs portent de plus en plus mal le qualificatif de « Lion de l’Atlas ». Choisissons l’un d’entre eux avec objectivité et honnêteté et laissons le travailler dans le calme et la sérénité. Il en va de l’avenir du foot national, de l’image sportive et de l’honneur du pays.
1 Comment
A MON AVIS, il faut se baser sur les joueurs évoluant dans la
Botola 1 et la Botola 2 , avec deux ou trois joueurs marocains
évoluant dans le championnat étrangers mais pas plus.
Il faut que l’entraineur marocain qui sera désigné ait la
carte blanche pour ses choix et son système de jeu, et il
faut lui laisser le temps qu’il faut pour son travail.
Je prie également la presse marocaine d’éviter tous commentaires
qui entravent les démarches entreprises par le nouveau coach.