L’ERE DES INTELLECTUELS APOLITIQUES (2ème Partie)
L’ERE DES INTELLECTUELS APOLITIQUES
(2ème Partie)
Quand on compare les vrais intellectuels, grands ancêtres de l’émancipation de l’Etre Humain, aux malheureux SDI, passé le moment de la stupéfaction, on essaie de comprendre. Nous n’avons cité que trois écrivains, car il aurait été fastidieux d’examiner un par un, le cas de tous les artistes et scientifiques de notre époque.
Mais aucun d’eux n’a eu l’envergure « universelle »et prophétique des grands intellectuels.
Il serait opportun d’avancer une explication. Jusqu’au 18è siècle inclus, en travaillant beaucoup sans que la tâche soit insurmontable, il était possible d’embrasser l’ensemble des connaissances de son époque et d’être, en même temps, inséré dans la société.
A partir du 19è siècle et encore davantage à compter du 20è, il était devenu impossible de relever un tel défi ; au demeurant personne n’a essayé. La société s’est donc trouvée en présence de spécialistes : des écrivains, poètes, philosophes, sociologues, scientifiques cantonnés dans des segments très étroits de disciplines hyper spécialisées.
La conséquence, c’est une ignorance somme toute logique, des connaissances indispensables à un intellectuel digne de ce nom. De plus, vivant dans le cercle étroit de leurs chapelles respectives, coupés de la vie sociale réelle et concrète, ils ne côtoient jamais dans leur vie quotidienne les vrais citoyens travaillant dans les entreprises, les campagnes ou les administrations.
Ces facteurs cumulés ont abouti à la catastrophe : des gens incompétents ayant sombré (mais ils ne pouvaient pas faire autrement), dans le spécialisme.
Il ne peut être reproché aux SDI de ne pas avoir les connaissances transversales des grands ancêtres, mais leur faute consiste à ne pas avoir été conscients de ce fait là. Ils ont péché, gravement, par orgueil et par paresse intellectuelle. Ils se sont stupidement reposés sur leurs lauriers, incapables de lucidité et de remise en question : c’est le chemin le plus sûr qui mène à la décadence.
Ils auraient dû prendre conscience, que chacun d’eux ne pouvait seul, résoudre ni même appréhender avec pertinence les problèmes de l’Humanité. Ils auraient même dû impérativement pousser la modestie, bien salutaire en l’espèce, jusqu’à considérer qu’ils étaient, compte tenu de leur hyper spécialisation sus évoquée et de l’isolement social et humain qui en découle, moins compétents que les citoyens les plus éclairés.
Il importe maintenant, qu’ils essaient de devenir des citoyens au plein sens du terme, et travaillent avec leurs concitoyens, dans l’humilité, à acquérir les connaissances nécessaires, historiques, politiques, économiques, et sociales.
Il faut qu’ils comprennent qu’arrivés au niveau de développement et même d’éclatement des connaissances que nous connaissons, il n’y aura plus jamais d’intellectuels dignes de ce nom, tout simplement parce que c’est désormais humainement impossible.
Il faut par conséquent qu’ils fassent leur deuil et cessent de nous abreuver de leurs considérations niaises et incompétentes. Que ces Diafoirus et ces Trissotins se taisent et se mettent au travail, y compris sur eux- mêmes. Qu’ils méditent non seulement sur l’inutilité des SDI, mais aussi sur leur nocivité : ceux précités et la liste n’est pas limitative, non seulement n’ont fait aucun bien à l’Humanité, mais lui ont fait beaucoup de mal (à part ce qu’ils ont fait dans leur spécialité).
La valeur des intellectuels était universellement proportionnelle à l’accumulation de connaissances, on peut dire que « ceux du 18è siècle ont été des géants, ceux du 19è siècle des hommes, ceux du 20è siècle des nains, et ceux du 21è siècle donnent des signes qu’ils seront des microbes. »./.
DE VIVE VOIX : Mohammed Essahlaoui
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